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Modèle d'Activation Interactive de la reconnaissance de mots

Mémoire : Modèle d'Activation Interactive de la reconnaissance de mots. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2013  •  1 667 Mots (7 Pages)  •  1 013 Vues

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Certains auteurs ont proposé l’idée d’une reconnaissance du mot via sa forme globale (reconnaissance holistique)2. Cette dernière définit le mot comme une suite de lettres écrites en minuscules, les caractères pouvant être montants (b, d, f …), neutres (a, c, e …) ou descendants (p, g, q …). La forme globale dépend donc de la typographie, la police et la taille des lettres utilisées. Elle disparaît pour des mots écrits en majuscules. Ainsi, vous mettrez plus longtemps à reconnaître un texte écrit en majuscules (MAJUSCULE) ou de façon alternée (MaJuScUleS)3. De même, certaines études ont montré qu’il était plus difficile d’identifier une erreur lorsque la forme globale est conservée (love et loce) que lorsqu’elle est altérée (love et lope).

Cependant, de nouveaux résultats suggèrent que la forme globale des mots ne jouerait aucun rôle dans leur reconnaissance visuelle. A l’heure actuelle, on considère que l’information d’un mot est contenue dans l’identité abstraite des lettres qui le constituent. Le terme ici de "identité abstraite" fait référence au fait qu'une lettre telle que "a" peut être identifiée comme telle quelle que soit la casse (A ou a), la police (a en Times New Roman, en Arial, mais aussi toutes les subtiles variations émergeant de l'écriture manuscrite) ou encore la taille. Pour lire un mot, les lettres contenues doivent être identifiées. La question de l'ordre des lettres est également fondamentale. L'ordre des lettres permet au lecteur de distinguer les anagrammes tels que niche, chien et chine par exemple. Cependant, on sait aujourd'hui que le système de reconnaissance contient également une certaine flexibilité concernant le codage de l'ordre des lettres puisque des lettres non adjacentes bénéficient aussi d'un codage particulier. Ainsi, dans le mot NICHE, le système de reconnaissance code les lettres individuelles N I C H E, mais aussi les bigrammes adjacents NI IC CH HE ainsi que ceux non adjacents -I NC IH CE H-.

Eléments dits prélexicaux et reconnaissance des mots

Le terme de "prélexical" fait référence aux informations contenues dans le mot de longueur inférieur au mot. Ainsi, on peut distinguer la syllabe, le morphème, mais aussi le graphème, la rime et encore la lettre. Les modèles de reconnaissance de mots postulent également que ces éléments prélexicaux interviennent dans la reconnaissance avant l'accès au lexique. Le terme "pré-" a ainsi une connotation également temporelle.

La syllabe jouerait un rôle important dans la reconnaissance visuelle des mots. En 1973, Spoehr et Smith4 ont montré que les pourcentages d’erreur d’identification des mots de 5 lettres et deux syllabes étaient plus élevés que pour les mots de 5 lettres à une syllabe. De même, les lettres ne semblent pas lues séparément mais seraient regroupées en unités syllabiques. Cet effet a également été trouvé chez les pseudomots, ou chaîne de caractères ressemblant à des mots mais n’ayant aucun sens. L’effet syllabique est donc bien un effet dit prélexical, puisqu’il intervient indépendamment de la nature lexicale ou non de la suite de lettres présentées.

Des effets infrasyllabiques, renvoyant à des entités plus petites que la syllabe telle que la lettre, la rime ou le graphème, joueraient également un rôle dans la reconnaissance visuelle des mots. Ainsi, le nombre de lettres faciliterait la lecture des mots contenant 3 à 5 lettres, ralentirait celle des mots de plus de 8 lettres et n’aurait pas d’effet pour les mots de 5 à 8 lettres. Les graphèmes (ou représentation écrite d’un son) serait la pierre angulaire de la lecture silencieuse puisqu’ils correspondent à l’association d’une unité visuelle à une unité de prononciation, acquise lors de l’apprentissage de la lecture. Voici des exemples de graphème de la langue française "ou", "ch", "oin" et de la langue anglaise "oa", "sh", "th". Ceux-ci bénéficieraient d'un codage particulier lors de la reconnaissance de mots: le système perceptif serait à même donc de coder les lettres abstraites "O" et "U" mais aussi l'entité perceptive graphémique "OU".

Eléments lexicaux et reconnaissance des mots

La fréquence d’un mot estime le nombre moyen de fois qu’un lecteur a rencontré le mot au cours de ses lectures. Par exemple, les mots « table » ou « faire » sont rencontrés beaucoup plus fréquemment que les mots « hypocrisie » ou « ornithorynque ». L’effet de fréquence est l’un des plus connu en psychologie cognitive de la lecture : les mots de forte fréquence seraient identifiés plus vite que les mots de faible occurrence. Les récentes études de neuroimagerie telles que la magnétoencéphalographie ou l’électro-encéphalographie ont démontré que l’effet de fréquence interviendrait dès 200ms après la présentation du mot5,6.

La fréquence d’occurrence repose sur une mesure objective du nombre de fois qu’un sujet a rencontré un mot et est basé sur l’étude statistique d’un grand nombre de textes. La familiarité, elle, repose sur l’expérience des lecteurs. Ces deux valeurs sont fréquemment corrélées. Le verbe « faire », par exemple, est à la fois un mot de haute fréquence et de haute familiarité. À l’inverse, le terme « présomption » présente une faible fréquence d’occurrence mais sera familier des avocats. Connine et al7,8 ont ainsi montré que les mots familiers sont reconnus plus vite que les mots peu familiers, et ce indépendamment de l’effet de fréquence.

Un

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