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Management De Projet

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Par   •  11 Août 2013  •  2 516 Mots (11 Pages)  •  1 073 Vues

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1. Contexte de l’étude

La production des déchets est inhérente aux activités humaines (Chalot, 2004 ; Bisson, 2002). Pourtant ce n’est qu’avec le phénomène urbain qu’elle devient une problématique publique, surtout dans les grandes villes des pays en développement (Tadesse, 2007).

La population mondiale connaît une forte croissance et atteindra 9,2 milliards d’habitants en 2075 contre 6,4 milliards actuellement (Veron, 2007). Avec un taux de croissance annuelle urbaine de 1,8%, l’évolution de la population urbaine mondiale est désormais considérée comme passant de 3,2 milliards à 4,9 milliards entre 2005 à 2030 (UN, 2007). L’accélération de l’urbanisation et la métropolisation sont les faits marquants de la période contemporaine. Et, de toutes les nations du monde, les PED connaissent les taux d’urbanisation les plus importants. En Afrique, l’urbanisation est galopante et incontrôlée (CREPA, 2009). Même si, malgré son important taux de croissance urbain annuel , le taux d’urbanisation y est faible comparé aux Etats de l’Amérique latine et des pays développés où il atteint les 75%.

Considérant la moyenne mondiale de la production des déchets solides (ou DS) de 0.6 kg/habitant /jour , on estime à plus de 1,6 milliards de tonnes la quantité de DS produite en 2009 dans le monde. La production des déchets, qui accompagne l’activité humaine, est ainsi appelée à augmenter dans des proportions considérables au Sud comme au Nord.

Outre l’urbanisation, de nombreuses études reconnaissent que la production des déchets et le développement économique sont positivement corrélés (Agdgag Nuri, 2008 ; Sharkoly et al. 2007 ; Amed et Ali, 2006 ; UNEP, 2004).

Les déchets sont des indices révélateurs de nos modes de vie. La composition des poubelles d'une ville d'Amérique du Nord est très différente de celle d'une ville du Tiers Monde. Cette hétérogénéité traduit les fortes différences de niveaux de vie dans le monde. En France, depuis un siècle, l'élévation du niveau de vie a provoqué un considérable accroissement du volume des déchets, mais aussi des changements dans leur composition (Mallavan et al. 1986). Par exemple, représentant 16 % en 1960, la part des emballages dans les ordures ménagères est passée à 33 % en 2000 (Bertolini, 2005).

Si le modernisme et l’accroissement de la population mondiale contribuent à augmenter la quantité et la variété des DS (Ziadat et Mott, 2005), l’on observe également que le climat, les possibilités d’approvisionnement et le niveau de vie de la population, influencent significativement la qualité et la quantité des déchets produits dans une ville (Popel, 1995). Fort de ce constat, il faut dire qu’il est sinon difficile, du moins impossible de trouver une société qui ne produit pas de déchets. Aussi il est utile, pour atténuer leur impact sur le bien-être des populations, de poser le problème de leur gestion efficace.

Selon que l’on soit au Nord ou au Sud, les filières du traitement des déchets varient. Très souvent, selon la nature des déchets, quatre types de procédés sont appliqués : la mise en décharge, l’incinération, le compostage et la méthanisation . Contrairement aux pays du Nord où les systèmes de déchets vont de la collecte sélective à l’incinération, en passant par le recyclage et la valorisation énergétique. Les systèmes de gestion des déchets dans les PED se fondent, le plus souvent, sur le principe du « jeter-collecter-déposer à la décharge ». En outre, alors que dans les pays du Nord la récupération et le recyclage des déchets font partie du système de gestion classique au Sud, par contre, ces activités sont plutôt l’apanage du secteur informel (Huysman et Baud, 1994 ; Furedy, 1994).

Dans les PED, les pratiques en matière de gestion des DS contredisent les principes de prudence écologique et de développement durable. Cette conduite a des impacts désastreux, à court et long terme, pour l’état de l’environnement, la santé des populations, les sols et les ressources. En effet, dans les pays du Sud, la mise en décharge et l’incinération à ciel ouvert sont les techniques les plus pratiquées. Ce qui est source de pollution et de pertes économiques (Contreau-Levine, 1997 ; Beede et Bloom, 1995 ; UNEP, 1994).

Pays situé au Sud du Sahara, le Cameroun est un pays pauvre à revenu moyen , où les taux moyen de collecte des déchets ne dépassent pas les 60% (Ta, 1998). Yaoundé est la capitale politique. Son importance administrative, sa population et son poids économique font d’elle, et avec la ville de Douala, l’une des deux plus grandes villes du pays. Par ailleurs, si la ville comptait 100 000 habitants, répartis sur 1 250 ha environ à l’époque coloniale, elle a connu une véritable explosion démographique depuis lors. Aujourd’hui, la ville s’étend sur 29 357 ha et compte 19 406 100 (RGPH, 2010) d’habitants pour une production journalière de plus de 1700 tonnes de DS (Sotamenou, 2010).

La croissance de la population urbaine et l’extension continue de l’espace occupé entraînent d'énormes difficultés dans la gestion de l’environnement (Diop, 1996). Ce qui fait qu’il devient de plus en plus difficile de se débarrasser des déchets. Selon Sotamenou (2010, op. Cit.), le taux de collecte des déchets à Yaoundé est estimé à 43%. Or d’après Hebette (1996), les niveaux de collecte inférieurs à 75% ont des conséquences préjudiciables sur l’environnement et la santé des populations.

En outre, le système de collecte des DS de Yaoundé fait face à des contraintes d’ordre institutionnelles, techniques, financières et surtout physiques (Ngnikam et Tanawa, 2006). Puisque, le caractère inaccessible des camions de ramassage des DS dans la plupart des quartiers de la ville et le fait que la majorité de la population réside dans un habitat non structuré rendent difficile la collecte des DS. A titre d’illustration, l’enquête CAVIE de l’INS menée en 2002 révèle qu’à Yaoundé, moins de 17% des ménages habitent des maisons situées au bord d'une route bitumée, 32% des ménages se trouvent au bord d'une route non bitumée et plus de la moitié (51%) des ménages de la ville accèdent à leur logement par une piste du quartier.

A cet effet, les ménages ont recours à divers modes d’évacuation et déversent ainsi leurs DS un peu partout. Dans cette logique, Ngnikam (2000) montre que, en dehors de la collecte par la société HYSACAM , 10% des déchets ménagers sont récupérés et valorisés par des filières artisanales ou industrielles, plus de 30% sont déversés dans les décharges sauvages et près de 10% sont rejetés dans les cours d'eau.

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