Madame Bovary chez la Vaubyessard – plan de cours.

Lecture analytique : Madame Bovary chez la Vaubyessard – plan de cours.

Situation du passage : reprendre ce que nous donne le paratexte : une scène de bal a priori déterminante. On a une description assez précise de cette scène. La focalisation est particulière : plutôt interne que « zéro » puisque le narrateur ne focalise son attention que sur ce que voit Emma. → on a une particularité narrative descriptive caractéristique du réalisme. RAPPELER que c'est la première partie, chapitre VIII, peu après le mariage d'Emma et de Charles. Cela crée donc un effet particulier : la narrateur est à la fois présent à la fois absent. Il se focalise sur Emma, sans pour autant le montrer directement.

Lexique

Cotillon : Danse collective mêlée de figures, de scènes, de mimiques, le plus souvent à la fin d'un bal.

Bisque (l. 19) : potage fait avec un coulis de crustacés (souvent des écrevisses)

marasquin : une liqueur de cerise.

Problématiques intuitives :

En quoi cette description minutieuse est-elle caractéristique du réalisme ?

Pourquoi peut-on dire que cette scène de bal est particulière.

Pourquoi le narrateur focalise-t-il son attention sur le personnage d'Emma ? Quel est l'intérêt de cette focalisation ?

Le rêve d'Emma L'ironie de Flaubert

1. Le rang social d'Emma

l.2 : « Un domestique monta sur une chaise et cassa deux vitres ; au bruit des éclats de verre, Madame Bovary tourna la tête (…) : on a quelque chose de symbolique : le monde d'où elle vient se rappelle à elle : « des faces de paysans qui regardaient » → rappel à la conscience d'Emma du monde duquel elle vient.

Champ lexical de la campagne et de la paysannerie : « le ferme » ; « la mare boueuse » « son père en blouse » ; « Emma écrème les terrines de lait » (l.3/4) : Emma est donc présentée comme une simple paysanne qui a épousé un petit médecin de campagne.

Emma pourrait presque être comparée à Madame Loisel : c'est une femme qui accède un temps à un monde inaccessible : c'est donc un moment d'exclusivité.

La fin de l'extrait est, à ce titre édifiante : « la nuit était noire » ; « Quelques gouttes de pluie tombaient » : dimension très symbolique, sorte de retour à une réalité qu'Emma rejette : « elle faisait des efforts pour se tenir éveillée, afin de prolonger l'illusion de cette vue luxueuse qu'il lui faudrait tout à l'heure abandonner. »

2. Un monde nouveau et idéalisé

Le bal donné chez la Vaubyessard contraste donc fortement avec la vie rustique à laquelle Emma est habituée.

Rupture : dès la l.6 : conj. De coord « mais » qui éclipse le souvenir d'Emma au profit de la description du bal auquel elle assiste :

→ premier élément majeur qui est décrit = le temps : l.6 : « aux fulgurations de l'heure présente » : on retrouve donc quelque chose que nous avons déjà observé dans la parure : le temps qui passe trop vite pour ces femmes qui parviennent à accéder au bal.

→ On a ensuite une description du banquet accompagnant ce bal : énumération de la nourriture, symbole de grande richesse : « vins d'Espagne, du Rhin » ; « potages à la bisque » ; « pudding à la Trafalgar » : étalage de cette nourriture qui est restée alors que les convives commencent à partir.

→ La description de cette salle luxueuse est comme éclatée : elle passe déjà par des mets plutôt raffinés : « glace au marasquin » (l.10) et « les potages à la bisque » (l.18) → encore que, sur la nourriture, il y a à dire puisqu'on a, en parallèle, les puddings et les viandes froides...

« salle de billard » (l.1) / « les tables » (l.47) : les tables de jeu : on voit bien qu'on est dans un château, avec un public plutôt aristocrate, c'est-à-dire des gens qui viennent danser et des hommes qui jouent au « whist) l.47 : un jeu de cartes anglais.

Quelques éléments du château, mais sans trop de précisions car le lecteur sait bien dans quel monde on est : « les lampes, les meubles, les lambris et le parquet » : quelques éléments que l'on retrouve forcément dans un château.

Tout correspond bien à « la vie luxueuse », terme employé l.52 /53.

1. Un personnage en décalage

→ Remarquez qu'Emma est encore en extase alors que le bal se termine. Le cotillon annonce souvent la fin de la fête. Or, on a l'impression que le plaisir d'Emma est à son paroxysme (l.20 : « les voitures, les unes après les autres, commençaient à s'en aller ») : alors qu'Emma va connaître son plus grand « frisson » pendant la valse. → il s'agit pour elle de faire durer un maximum le plaisir.

→ Autre décalage : le plaisir recherché par Emma est

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