Lucien Leuwen

Commentaire Lucien Leuwen Littérature XIXème siècle

Lucien Leuwen est un roman inachevé de Stendhal, écrit en 1834 et paru en

1894. Le personnage éponyme, principal est un jeune homme né dans la haute

bourgeoisie Parisienne dont le père Mr Leuwen est un grand banquier de la célèbre

maison Van Peters. Depuis le début de sa vie il n’est pas confronté aux difficultés et

dépend de son père financièrement. Notre extrait se situe au chapitre 37 du roman. Il

revient alors de Nantes où son histoire avec Mme de Chasteller s’est terminée, il

prend la fuite pour revenir sur Paris. Cette scène signe un moment charnière où

Lucien et son père on une discussion quant au futur de la vie professionnelle de

Lucien. Nous pouvons nous demander comment cette scène brosse un portrait des

deux hommes en se servant de la politique ? Avant d’analyser la vision offerte de

Lucien dans cet extrait nous verrons la visée politique du texte puis nous conclurons

par montrer comment se comporte le père de Lucien Leuwen.

Lucien Leuwen est écrit en pleine période de la monarchie de Juillet. Le point

de vue politique du roman est donc très prononcé et nous pouvons le voir dans cet

extrait. La coquinerie revient tout au long de l’extrait. En effet nous pouvons observer

une répétition de ces termes : « coquin » (l.3 ; l.6 ; l.8 ; l.16 ; l.17 ;l.22 ;l.24 );

« coquinerie » (l.17 ; l.25). Un coquin est un homme qui utilise la manipulation et des

manigances pour arriver à ses fins ; ici dans le domaine politique. La répétition de

« Serez-vous assez coquin ? » (l.6 et l.9) montre l’appréhension de Mr Leuwen des

capacités de Lucien à être assez manipulateur pour rentrer au poste qu’il convoite au

près du Comte de Vaize. Le père de Lucien compare les coquins aux hommes

politiques grâce à une métaphore : « Un coquin, repris le père, je veux dire un

homme politique » (l.22) Nous rentrons donc bien dans les rouages de la politique de

la monarchie de Juillet où les délits, les manipulation et les actes truqués dominent.

Ainsi pour le père de Lucien la politique et la coquinerie vont de pair et pour réussir

dans cette voie principalement à l’âge de Lucien il faut être un coquin : « A votre âge

[…] on appelle cela être un coquin » (l.23 ;24).

Ce texte présente une visée politique en représentant une éducation politique

pour Lucien Leuwen. En effet son père décide de l’instruire sur la coquinerie et sur les

rouages politiques pour qu’il soit apte à accomplir les fonctions dans lesquelles il

souhaite le placer. L’éducation commence tout d’abord par une description courte

mais précise du métier que Lucien aura à faire au prêt du comte de Vaize : « foule de

petite manœuvres » (l.8 ;9) il affirme ici le côté manipulateur du métier. Il le

questionne alors sur la façon dont il veut procéder au côté du ministre : « aider le

ministre […] ou le contrecarrer » (l.9) choisira-t-il une alliance avec lui ? Sa position

politique, si tant est qu’elle soit bien exécutée lui permettrait d’avoir une place

sociale plus élevée qui pourrait l’aider notamment dans le point de vue du

mariage : « Je ne vous dissimule pas que les mères jetteront les yeux sur vous pour

vous faire épouser leur fille » (l. 14 ;15). Pour permettre cette monté dans la politique

Mr Leuwen va faire une comparaison entre les coquins et deux hommes qui n’ont pas

voulu utiliser la coquinerie afin de montrer à Lucien que c’est la bonne voie à suivre :

« N’allez pas faire comme N » Ici l’emploi de l’impératif au négatif montre une

interdiction pour Lucien de tourner le dos à la coquinerie. Il utilise des exemples

concrets afin de montrer que si Lucien n’use pas de coquinerie il perdra la place

convoitée : « Le préfet C […] perdit sa préfecture dans le Nord […] parce qu’il ne

voulut pas être assez coquin ». Il utilise la peur de Lucien pour l’éduquer et le

convaincre d’agir dans le sens qu’il veut lui inculquer.

Ce texte présente une forte visée politique mais dépeint aussi la relation entre

le père et le fils

Dans le texte un portrait de Lucien Leuwen est dressé. « C’est de vous qu’il

s’agit » (l.1) montre que le texte sera centré sur Lucien

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