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Le langage

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Par   •  21 Avril 2013  •  Cours  •  551 Mots (3 Pages)  •  1 358 Vues

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Introduction

Le langage n’est pas seulement un moyen de dire le réel, il est aussi un écran qui s’interpose entre le sujet et le monde. En effet, les mots et la grammaire d’une langue imposent à l’esprit de celui qui parle cette langue des catégories à travers lesquelles il perçoit la réalité. Mais en même temps, le langage occulte le réel dans sa manifestation immédiate et unique. La poésie est une tentative pour atteindre dans le langage l’expérience de la présence du monde, c’est-à-dire saisir chaque objet non pas sous la catégorie conceptuelle que lui impose le mot, mais dans sa singularité. C’est un projet descriptif dans la mesure où il s’agit de voir, de voir vraiment, ce que sont les objets que l’habitude mentale de les catégoriser nous empêche de saisir dans leur présence merveilleuse ou inquiétante.

I. Procédés descriptifs

1°) Un impressionnisme littéraire

La section « Paysages belges » est un essai de renouvellement de la peinture descriptive (après le romantisme, après le Parnasse) à rapprocher de l’impressionnisme en peinture. On retrouve par exemple dans « Bruxelles. Simples fresques I » la touche impressionniste, le flou d’un paysage indistinct, le fondu des couleurs.

Pour Verlaine comme pour les peintres impressionnistes, il ne s’agit plus de peindre le paysage de manière soi-disant objective (ce qui conduit en fait à l’académisme, à la répétition de formules toutes faites), mais de décrire l’impression produite par le paysage sur celui qui le perçoit. Il s’agit donc d’expérimenter la capacité de la parole à dire le monde.

Exemples

- Les paysages belges sont décrits de manière euphorique dans « Walcourt », parce que ça correspond à un moment de bonheur des amants : les premiers temps de leur escapade, l’affranchissement, l’ivresse de la liberté.

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- « Bruxelles. Simples fresques II » décrit aussi un paysage (un château, vu semble-t-il depuis l’intérieur d’un estaminet) entièrement modelé par l’humeur du moment : un moment de sérénité provisoire, une rêverie douce de bonheur et d’avenir durable pour le couple.

- « Malines » pousse cette logique subjective à l’extrême, par son dispositif de perception : le paysage extérieur est vu à travers la vitre d’un wagon de train en mouvement et par là, déréalisé, l’atmosphère douillette et assoupie de l’intérieur du compartiment étant projetée sur le paysage.

2°) Le choix des sujets

Verlaine choisit de peindre non plus des paysage naturels et grandioses, comme les affectionnaient les romantiques, mais des paysages urbains et industriels, considérés à l’époque comme si laids, si dénués d’intérêt, que personne ne les regardait : les gares, les sites industriels, la fête foraine, les rues sans âme d’un quartier pavillonnaire…

Exemples : les toits de Paris (vus, peut-on supposer, depuis une mansarde) dans « Ariettes oubliées, III » ; les usines sidérurgiques dans « Charleroi » deviennent un lieu de féérie avec les « kobolds » dans « l’herbe noire »; la rivière cachée derrière un mur (un canal urbain ?) à Paddington fait une apparition fantastique dans

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