Le Franc Maçon dans la cité

LE FRANC-MACON DANS LA CITE

ou

COMMENT, AU MIEUX, ACHEVER AU DEHORS, L’ŒUVRE COMMENCEE DANS LE TEMPLE.

Vénérable Maitre et vous tous mes Frères.

I - Un constat bien sombre.

O.75%

O.75%, c'est le pourcentage total de notre temps que nous aurons passé pour cette année profane 2018-2019 dans notre atelier, à maçonner.

Et encore, ce pourcentage n'est valable que pour les maîtres maçons. Il tombe mécaniquement pour les compagnons et encore plus pour les apprentis maçons.

Si on y réfléchit bien, on passe moins de 1% de notre temps à apprendre à acquérir les bons gestes pour tailler au mieux notre pierre, moins de 1% de notre temps à travailler à l'amélioration matérielle et morale, au perfectionnement

intellectuel et social de l'Humanité.

Ça fait peu, dites-moi…..

Je me suis posé cette question en relisant l'article 2 de notre constitution.

« La FM recommande à ses adeptes la propagande par l'exemple, la parole et les écrits, sous réserve de l'observation du secret maçonnique ».

Certes, je suis tout à fait d’accord avec l’idée, mais si on ne passe que 1% de notre temps en loge, cela signifie donc, à mon humble avis, que finalement, toute la tâche du Franc-maçon doit trouver sa concrétisation à l'extérieur du temple, dans le monde profane.

La pratique de la maçonnerie ne se ferait donc pas en loge, mais à l’extérieur de la loge ?

C’est là que la tache se complique.

Ça se complique parce qu’alors qu’au sein du temple, règnent la concorde et la paix, à l’extérieur du temple, je n’entends que bruit, hostilité, vanité, chaos.

Il est dur et âpre, ce monde, pour celui qui souhaite l’améliorer….

La bienveillance y est perçue comme une faiblesse, la solidarité comme une vaine perte de temps, le respect des autres se heurte à l’égoïsme, la liberté de conscience est malmenée par les dogmes religieux et économiques, la laïcité est attaquée de toutes parts par les communautarismes.

Mais cela va bien plus loin que ce constat.

On paie des taxes écologiques alors qu’au même moment on autorise la déforestation en Amazonie pour que des multinationales puissent fabriquer leur huile de palme.

On continue à entretenir des laboratoires pharmaceutiques qui ne nous soigneront jamais, car nous leur rapportons bien plus en étant malades qu’en bonne santé.

On renfloue des banques qui ne nous enrichiront jamais car elles préfèrent de loin nous voir à découvert.

On nous fait peur en agitant l’insécurité, mais comment voulez vous que la police fasse respecter la loi quand ceux qui nous dirigent ne la respectent pas ?

Notre devise n’est elle pas LIBERTE EGALITE FRATERNITE ?

Quelle Liberté nous reste-t-il quand les grosses fortunes qui dirigent les médias nous disent quoi acheter et quoi penser ?

Ceux qui affirment penser autrement sont traités de gauchistes, de conspirationnistes, d’utopistes.

Quelle Egalité nous reste-t-il quand 1% des plus riches absorbent plus de 80% de la richesse produite ?

Quelle Fraternité nous reste-t-il quand on tire des missiles qui valent des millions à l’autre bout du monde pour tuer des gens qu’on ne connait pas ?

Guerres, famines, violences, terrorismes, catastrophes nucléaires.

150 espèces disparaissent chaque jour sur Terre en conséquences de nos actions.

Bientôt toutes sortes de plantes, d’oiseaux, de poissons, d’insectes seront éteints.

Pour toujours.

Nous serons d’ici peu 8 Milliards d’humains sur cette planète, et plus d’1 Milliard auront faim.

C’est à ce monde-là que le Franc-Maçon est confronté quand il sort de sa loge.

Et c’est là que de nombreuses questions se sont présentées à moi en travaillant ce texte.

Comment peux-t-on agir ?

Comment continuer et achever au mieux, au dehors, l’œuvre commencée dans le temple ?

Comment tailler sa pierre pour qu’elle s’ajuste au mieux à l’extérieur, à l’œuvre de tous les Francs-Maçons de la planète : la fraternité universelle ?

Comment notre engagement maçonnique peut-il contribuer à ce but qui nous dépasse ?

Et puis, question ultime : a-t-on vraiment besoin de la maçonnerie, finalement, pour œuvrer à l’extérieur ?

II - L’engagement maconnique.

Si l’on en croit le Robert culturel l’engagement c’est « l’action de se lier par une promesse ou par une convention ». Mais c’est aussi se lancer dans une entreprise, prendre position devant les problèmes de son temps, pénétrer dans un espace peu sûr ( s’engager dans un défilé, s’engager sur une voie rapide…), entrer dans la bataille pour des militaires. En sport, l’engagement est synonyme de coup d’envoi…

L’engagement, comme conduite de vie, suppose 3 éléments :

- L’implication.

- La responsabilité.

- L’ouverture sur l’avenir.

L’implication suppose de se sentir concerné par la réalité d’aujourd’hui et d’hier, de ne pas la fuir mais, au contraire, de la prendre en charge. Celui qui entrait dans la résistance en 1940 prenait en charge l’ensemble des actions et des motivations de l’organisation qu’il intégrait.

La Responsabilité vient naturellement avec l’action en toute liberté. Elle est le prix de la décision d’agir. Elle nous lie au sein de l’organisation à laquelle nous appartenons, en assumant un héritage et en le faisant nôtre.

Enfin, la prise en charge

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