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« Le Corbeau et le Renard » de Jean de La Fontaine

Commentaire de texte : « Le Corbeau et le Renard » de Jean de La Fontaine. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  866 Vues

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Manon SECHET

25/09/2018

2GT5

Commentaire composé n°1 « Le Corbeau et le Renard » de Jean de La Fontaine

Au XVIIème siècle, sous la monarchie absolue de Louis XIV, les grands seigneurs sont gardés et entretenus à la cour. De peur qu’ils se révoltent et ne prennent le pouvoir, le Roi Soleil en fait des courtisans dépendant de lui. Ils cherchent tous plus ou moins par intérêt à gagner les faveurs du roi, principalement au moyen de la flatterie. Cette société est l’objet d’une critique des moralistes classiques de cette époque comme la Fontaine qui lui créé et invente toute une société animale miroir de celle dans laquelle il vit et se livre à une critique de celle-ci à travers ses fables. Il publie son premier recueil de fables, petit récits didactiques écrits en vers, en 1668. Ici, dans « le Corbeau et le Renard » fable écrite de manière humoristique, nous assistons au dialogue entre deux animaux incarnant deux personnages aux moralités bien différentes, d’un côté le Corbeau qui apparait comme un personnage puissant et vaniteux finissant d’ailleurs trompé par son trop grand ego, et de l’autre le Renard un courtisan rusé, beau parleur d’une hypocrisie apparente. Nous nous demanderons qui est réellement fustigé ici. Pour ce faire, nous suivrons la progression du corbeau ainsi que celle du renard le long de la fable. Nous aborderons ensuite le point de vue de La Fontaine sur ces personnages.

Nous verrons d’abord l’évolution du personnage du Corbeau. Dès les premiers vers, le Corbeau est présenté en tant que Maître « (perché) sur un arbre » et en possession d’un bien « un fromage ». Sa position de supériorité, la possession d’un bien et le titre de Maitre le placent intellectuellement et socialement au-dessus du Renard. Le Corbeau est ici l’animalisation de la noblesse. Le fromage est aussi un élément important de la fable que les deux individus convoitent, c’est aussi un signe de richesse. Le Corbeau est donc fier de l’avoir en sa possession, pour le moment. A cet instant le Corbeau est toujours en position favorable aux yeux du lecteur.

Situation bien trop lisse pour perdurer. Dès le vers 3, le lecteur est averti de l’intention du Renard de s’emparer du fromage par le terme « alléché ». La suite de ses paroles n’est-elle que la mise en place d’une stratégie pour arriver à ses fins ; le lecteur en est conscient. Il ne sait pas encore si le corbeau l’est aussi. C’est le vers 10 qui change l’image des personnages aux yeux du lecteur, et qui introduit le comique et l’ironie, ainsi la fable prend un tout autre sens. A cet instant la position du Corbeau est remise en question. Sa vanité et son orgueil sont révélés. Mérite-t-il vraiment la considération que le lecteur lui a accordée en premier lieu ?

Il semblerait que non car dès le vers suivant l’oiseau s’engouffre dans le piège de la flatterie tendu par le charlatan. Sa vanité et son illusion le rendant donc totalement sot, le font agir exactement comme le Renard l’avait prévu. En effet le Corbeau voulant montrer sa superbe voix, il « ouvre un large bec, laisse tomber sa proie ». Dans ce vers l’absence de coordination rend les deux actions simultanées, le deuxième hémistiche à caractère involontaire est la conséquence du premier et cela produit un effet comique. A ce stade l’humiliation est totale pour le Corbeau. Lui, comprend enfin la duperie dont il est victime. Les images s’inversent. C’est maintenant le Renard qui est en possession du fromage et en position de force. De plus, la tirade moraliste du Renard renforce l’humiliation en rappelant sa sottise au Corbeau. La Fontaine, lui aussi, ironise en utilisant l’expression « mais un peu tard » qui suggère plutôt qu’il aurait pu y penser avant.

Le Corbeau n’est pas celui que l’ont pensait être, en est-il de même pour le Renard ? Sans que la situation soit clairement énoncée, nous comprenons tacitement que le renard est positionné au pied de l’arbre. Il est ainsi présenté en position inférieure par rapport au Corbeau et implicitement nous imaginons que ce personnage sera moins important que lui. Les intentions du Renard sont, quant à elles, directement énoncées par l’expression « l’odeur alléchée » : il veut s’emparer du fromage.

 Dès le vers 5, il met en place sa stratégie en flattant le corbeau. Toute sa tirade n’est que pure flatterie, évidemment le lecteur en est conscient. Le Renard anoblit directement le Corbeau « Monsieur du Corbeau » en utilisant cette particule de noblesse. Mais le flatteur ne s’arrête pas là, il ne cesse de complimenter le volatile « Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! ». Au vers suivant, l’expression « Sans mentir » exprime clairement son hypocrisie. Le Renard se moque du Corbeau en comparant son plumage à son ramage, le compliment est ironique le plumage noir et les croassements du Corbeau n’ont rien de magnifique. On note aussi que le Renard est tellement obnubilé par son objectif, qu’il en vient à faire rimer les flatteries avec le mot fromage « plumage, ramage ». Jusque-là le Renard est donc à nos yeux un charlatan, mais va-t-il le rester ?

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