La projection-identification d'Edgar Morin
Note de Recherches : La projection-identification d'Edgar Morin. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 18 Mars 2014 • 461 Mots (2 Pages) • 1 291 Vues
Ce qu’Edgar Morin a appelé « projection-identification » est à la fois complexe à
expliquer et facile à comprendre. Face à une situation, à un personnage, le spectateur
projetterait ses émotions, ses angoisses, ses fantasmes, ses envies, ses frustrations. Il
s’identifierait aussi au héros le plus proche de lui, que ce soit par la taille, l’âge, le sexe, le
métier ou toute autre ressemblance lui permettant de s’impliquer dans l’histoire, de
reconnaître dans ce que vit le personnage ce que lui vit dans sa vie réelle, avec dans les deux
cas, projection ou identification, l’assurance de rester libre puisque les agissements du
personnage dans lequel il s’est projeté relèvent de l’imaginaire fictionnel. Ainsi peut-on se
satisfaire de voir le héros dans lequel on s’est identifié/projeté frapper un autre personnage,
voire le tuer, car cela constitue une sorte de défouloir par écran interposé. L’intérêt de la
théorie d’Edgar Morin est que chacun a eu l’expérience de ce qu’il décrit. L’inconvénient est
la difficulté de le démontrer individuellement car chacun se projettera dans des personnages
différents selon que l’on soit homme ou femme, enfant ou adulte, immigré ou non, chrétien
musulman ou juif.
Pourtant, ce principe de « projection-identification » est aisé à démontrer en pratique.
Le cinéma est un art de masse et les réactions qu’il provoque sont des réactions de masse. Il
est plus probable qu’on rie et naturel de rire devant un film quand l’ensemble de la salle rit.
Un film comique est d’autant plus drôle que la salle est réactive. Le film est réalisé pour
toucher des spectateurs que le cinéaste ne connaît pas individuellement mais dont il connaît
des caractéristiques qu’ils partagent en commun. Quand les réalisateurs de Scary movie
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parodièrent Scream
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avec des détournements de films et de publicités, ils s’adressaient à la
fois à ceux qui connaissaient le film parodié, mais aussi à une génération ciblée, celle de la
génération des 15-30 ans. Plus le film cherche un public large, plus les références devront être
larges. C’est ainsi que Les dents de la mer
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touchèrent tous les publics des pays occidentaux
car tous, ou presque, appartenant à des civilisations du loisir de masse,
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