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La première apparition de Julien dans le roman. Texte 1. Le Rouge et le Noir.

Fiche : La première apparition de Julien dans le roman. Texte 1. Le Rouge et le Noir.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mars 2022  •  Fiche  •  3 515 Mots (15 Pages)  •  679 Vues

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Lecture Linéaire La première apparition de Julien dans le roman. Texte 1. Le Rouge et le Noir.

(Ce cours est bien sûr plus développé que ce que vous pourrez dire en 10 mn sur le texte à l’oral, afin que vous puissiez bien comprendre les enjeux de ce dernier et puissiez également retenir les procédés et éléments d’analyse qui vous semblent les plus pertinents pour PROUVER  les arguments qui répondront à votre problématique au fil du texte. Bon travail à chacun ! L’intro et la cclusion sont à rédiger personnellement ).

Eléments pour introduire et pour contextualiser le passage :

-Pour le contexte, se référer à la fiche de cours sur le Roman

-Le début du roman, selon la définition de l’incipit traditionnel, a offert au lecteur des informations sur le cadre spatio-temporel, les personnages principaux, notamment Monsieur de Rênal, maire de la ville de Verrières, et donné des indications sur le genre, ici un roman. Le titre de l’œuvre ne donne cependant aucune information sur le personnage principal qui fait l’objet d’une présentation complète dans ce chapitre 4, présentation tardive qui accroît l’intérêt du lecteur.

-Le début du chapitre oriente l’attention sur la relation entre Monsieur Sorel et son fils Julien, présentés d’emblée dans une distance affective comme le suggère l’emploi des articles indéfinis, « un père et un fils » qui apparaissent dans le titre du chapitre, malgré la conjonction de coordination « et », dans une relation d’éloignement. Retarder donc l’apparition du personnage crée un effet d’attente.

-En effet le premier contact du lecteur avec le héros, son portrait, est toujours un moment clé du roman. Ainsi, dans Le Rouge et le Noir, ce n’est qu’au chapitre 4 que Stendhal met en scène directement le jeune Julien Sorel dont le lecteur connaît tout juste l’identité (il est le fils d’un artisan, un charpentier brutal et se destine au séminaire). Cet extrait fait donc paraître pour la première fois le héros, Julien Sorel. Fils d'un charpentier brutal, il étudie le latin dans la perspective d'entrer au séminaire pour faire une carrière ecclésiastique, après avoir renoncé à des rêves de gloire militaire. Son portrait est fait « en situation », au moment où son père vient lui annoncer que M. de Rênal, le maire du village, souhaite l'engager comme précepteur de ses enfants.
Stendhal fait ressortir la singularité de Julien par le contraste entre ce dernier et sa famille, famille pour laquelle il n'éprouve que de la haine.

Problématiques possibles : 

 (Comment Stendhal présente-t-il un être à part à travers cette première apparition dans le roman ?) //En quoi Julien Sorel apparait-il ici comme un fils étranger au sein de sa propre famille ? //Comment Stendhal parvient-il à susciter l’intérêt du lecteur pour un personnage sensible et marginal au sein de sa famille ?//

Mouvements :

 L’auteur commence par placer Julien dans un contexte familial hostile (1er paragraphe). Puis la rencontre du héros et du père ( dans le 2e paragraphe) souligne symboliquement le contraste et la violence entre les deux personnages. Enfin, en opposition avec ce père dont on découvre la violence verbale, se dessine le portrait d’un jeune homme différent et sensible (de la ligne 18 à la fin du texte).

Premier mouvement (premier paragraphe, de la ligne 1 à 10) : un héros à part, étranger au sein d’une famille déshumanisée.

« En approchant…répondit ».l.1-2 : l’extrait met en scène tout d’abord l’apparition du père.

L’entrée en scène du personnage du père se fait de manière progressive à travers une arrivée signalée par un gérondif marquant une action non accomplie, « en approchant » (l.1), qui est en train de se dérouler sous les yeux du lecteur et le plonge dans la scène. L’appellation « le père Sorel » semble d’emblée inscrire le personnage dans une fonction paternelle mais traduit aussi la dureté du vieux paysan. En effet, « le père Sorel » apparaît entre deux indications, celle de « son usine », c’est-à-dire dans une fonction sociale puisqu’il s’occupe d’une scierie, et celle de la dureté de la voix, « sa voix de stentor » (cela signifie une voix « puissante ». Stentor, personnage de la mythologie grecque, guerrier dont la voix était aussi puissante que celle de cinquante hommes criant à la fois). Les deux déterminants possessifs « son » et « sa » mettent en valeur la détermination du personnage et affaiblissent l’aspect paternel et bienveillant du personnage. Il apparaît donc comme le type littéraire du père rempli de sévérité, proche de la figure sévère du père dans le conte pour enfants. Le recours à l’asyndète dans cette première phrase - absence de liaison, suppression des liens logiques et des conjonctions dans une phrase - marque l’écart qui sépare le père de son fils qui ne s’inscrit pas dans la logique ou la volonté paternelle.

- « il ne vit…énormes » lignes 2-4 Puis la présentation des frères

L’apparition des fils aînés qui donnent satisfaction au père s’inscrit dans la logique du récit symbolique ; ce sont là des figures traditionnelles, celles des fils aînés et du père, qui préparent l’arrivée du faible. Les frères donnent ici à la scène une dimension épique : avec « copeaux énormes », « espèce de géants » car présentés comme des adversaires redoutables par leur force physique, à travers la présence d’hyperboles comme l’adjectif épithète « énormes », ou la métaphore qui assimile les frères à des espèces de  « géants », personnages réputés pour leur force physique et leur taille impressionnante, ainsi que par leur aspect féroce. On relève la présence d’armes ils sont «armés de lourdes haches », qui soulignent la force des frères et met en avant leur dangerosité et invincibilité. - La présence de deux propositions subordonnées relatives (géants qui….puis « sapin, qu’ils .. »), concourt à l’agrandissement épique par l’ampleur de la phrase, amplifié par l’emploi de verbes d’action à l’imparfait d’habitude :« chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes ». Les activités des deux frères - le découpage et le transport des troncs- offre une image saisissante de leur force. L’adverbe « exactement » peut suggérer que les fils aînés remplissent tous les désirs du père par leur investissement dans le travail. Les frères se définissent par leur travail ; ils sont désignés comme « ses fils aînés », Stendhal ne précise ni leur nombre, ni leur nom, ne leur donne pas la parole : ils semblent déshumanisés.

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