La Contrefacon

La contrefaçon explose et n’épargne plus aucun secteur

le 08/06/2012 à 05:00

Exposés au musée Peugeot de Sochaux, des vrais et des faux contraceptifs Durex. Photo Lionel Vadam

Pas moins de 8,9 millions d’objets contrefaits ont été saisis en France l’an dernier. Et il n’y a pas que des produits de luxe, du textile, de la maroquinerie et des cigarettes, mais aussi des médicaments. Un « fléau majeur ».

l’occasion de la 14 e Journée mondiale anti-contrefaçon, Christian Peugeot, président de l’Union des Fabricants (Unifab), a déploré hier que la contrefaçon soit « devenue un phénomène international, organisé, structuré par les mêmes acteurs que celui du trafic de drogue, et touche tous les domaines d’activité […]. C’est un fléau majeur ».

Rien qu’en France, les douanes ont ainsi saisi 8,9 millions de faux objets en 2011, soit une augmentation de 42 % par rapport à 2010.

En Europe, près de 103 millions d’objets contrefaits ou piratés ont été interceptés par les douanes en 2010, contre 75 millions en 2005.

Ces hausses s’expliquent principalement par les capacités industrielles de production dont disposent désormais les fraudeurs et par le développement de l’outil internet, qui permet d’écouler une large part de la contrefaçon.

En terme de géographie, la Chine reste le principal producteur de faux produits. En 2009, près des deux tiers (63 %) des objets saisis par les douaniers en étaient issus. Viennent ensuite la Thaïlande (24 %), Hongkong (7 %), l’Inde (3 %) et Singapour (1 %).

Le phénomène est grave car il représente un manque à gagner estimé de 200 à 300 milliards d’euros par an ; la France perd à elle seule plus de 6 milliards.

Traditionnellement, les produits de luxe alimentent le gros de la contrefaçon. Mais des objets de la vie quotidienne sont désormais régulièrement saisis, tels que les cigarettes (34 %), les étiquettes et logos de marque (8 %), les vêtements (7 %), ainsi que les jouets (7 %).

Shampoings, dentifrices et appareils domestiques constituent également une part importante des coups de filet (14 %).

Évolution particulièrement préoccupante, les faux médicaments prennent désormais une part significative dans le marché mondial de la contrefaçon. Ils représentaient entre 8 % et 10 % du marché pharmaceutique mondial en 2010, pour un bénéfice estimé à 75 milliards d’euros pour les fraudeurs, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé.

« L’année 2010 est le point de rupture. Les douaniers ont intercepté un nombre significatif de médicaments contrefaits, alors qu’auparavant, ces produits représentaient une part anecdotique des prises », explique-t-on chez Unifab.

Rien qu’en Europe, près de trois millions de produits pharmaceutiques frauduleux ont été saisis par les douanes cette même année.

Outre les dangers que fait peser la fraude sur la santé et la sécurité des consommateurs, les représentants des fabricants pointent également les dégâts économiques. « Le pillage du savoir-faire

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