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KINGFISHER-CASTORAMA: différences stratégiques dans la base du conflit

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Par   •  25 Mai 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 259 Mots (6 Pages)  •  826 Vues

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KINGFISHER-CASTORAMA : les divergences stratégiques au coeur du conflit

Depuis le 15 mai, c'est le choc frontal entre Kingfisher et les gérants de Castorama Dubois Investissements. Amené par ces derniers sur le champ juridique, avec en arrière-plan la question financière du montant de l'OPA, l'affrontement met en jeu deux visions stratégiques dans lesquelles l'enseigne Castorama joue son avenir.

Anglais et Français finiront-ils un jour par s'entendre ? À observer les échanges par courrier et conférence interposés entre Sir Geoffrey Mulcahy, président de Kingfisher, et Jean-Hugues Loyez, patron du groupe Castorama, il est permis d'en douter. Le torchon brûle depuis que le holding britannique a rendu public son projet d'OPA sur les actionnaires minoritaires de Castorama Dubois Investissements (CDI). Alors que le prix proposé (67 EUR) est largement inférieur aux prévisions des analystes (qui avançaient une offre entre 72 et 75 EUR), ce n'est pas sur ce terrain que la réplique est arrivée. Les commandités A (créateurs historiques du groupe associés à Jean-Hugues Loyez) se sont lancés dans une bataille juridique.

Leur première action en référé a été déboutée vendredi 17 mai, mais ils maintiennent leur offensive sur le fond, dont le règlement devrait intervenir en juillet ou août. Les spécialistes doutent cependant qu'il existe une véritable interrogation sur la procédure, et parlent plutôt d'une manoeuvre pour faire perdre du temps à Kingfisher, et être en position de force pour négocier. « Face à cette tentative d'interprétation subjective d'un texte, qui pourtant est très clair, et au regard de la faiblesse des arguments avancés par les commandités A, nous avons très bon espoir quant au jugement sur le fond », souligne d'ailleurs Isabelle Macelhone, du cabinet Fresh Fields, avocat conseil de Kingfisher qui a participé à la rédaction des statuts de CDI. De toute façon, même si les commandités A gagnent cette première manche, Kingfisher garde tous ses droits jusqu'en 2020. Le holding n'aura qu'à s'aligner sur les modalités requises pour emporter la mise À condition de garder la confiance de ses actionnaires et de ses banquiers pour lever l'argent nécessaire. C'est sur ce risque potentiel que CDI parie pour faire pression sur la direction de Kingfisher.

Des synergies déjà en place

Le second champ de bataille, qui a donné lieu aux plus sérieuses prises de bec entre Geoffrey Mulcahy et Jean-Hugues Loyez, est d'ordre stratégique. En effet, pour justifier son OPA, le britannique met en avant les moindres performances de l'enseigne Castorama en France et la nécessité d'accélérer le transfert de compétences de B & Q vers celle-ci. Ceci n'étant qu'une première étape vers l'intégration totale des deux enseignes. Il met ainsi directement en cause l'équipe en place dans sa stratégie de redynamisation de Castorama. Des critiques très mal reçues par Jean-Hugues Loyez, qui dit « ne plus accepter de recevoir des leçons ». L'émotionnel, comme l'affrontement PPR/LVMH l'a démontré, n'est pas le moindre des paramètres dans ce genre de conflit.

Aussi, pour battre en brèche la critique de Kingfisher selon laquelle B & Q et Castorama n'ont pas réalisé les synergies annoncées, le responsable de la cellule Synergie de CDI, Jean-Philippe Bahar, affirme : « Des collaborations sont en place et elles sont efficaces. En 2002, nous économiserons 60 millions d'euros, rien que sur les achats. » Et de poursuivre : « Nous avons organisé une cellule dans laquelle toutes les enseignes se concertent pour lancer des appels d'offres en commun. Idem pour les négociations-cadres avec les gros fournisseurs lors d'opérations spéciales, comme les promotions ou bien les arrivages. Quant au savoir-faire, il a été recensé et rédigé sous forme de bonnes pratiques dans trois domaines : l'exploitation des magasins, la supply chain,la définition et la négociation des assortiments. Mais le plus important, ensuite, c'est de les appliquer, et cela dépend de la bonne volonté de chaque enseigne. »

Selon l'équipe

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