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How will we live together ?

Commentaire de texte : How will we live together ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  3 670 Mots (15 Pages)  •  400 Vues

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“HOW WILL WE LIVE TOGETHER”

 

     Nous avons choisi de traiter le texte « L’occupation populaire à la rue : un frein à la gentrification ? » d’Anne Clerval, publié en 2011. Géographe marxiste, l’auteur aborde le thème de vivre ensemble au sein d’un même espace public malgré les différences et les évolutions sociales dans la société.

     En effet, en prenant l’exemple de Paris, elle évoque dans ce texte le processus de gentrification, ses dynamiques spatiales et sociales et les différents modes de vie des usagers vivant ensemble dans un même espace public. C’est un changement urbain socialement situé et porté par certaines catégories favorisées au détriment des catégories populaires. Elle parle de conquête socio-spatiale au centre de dynamiques de transformation. Nous allons donc essayer de comprendre l’importance de l’espace urbain public dans les rapports de classe et dans le vivre ensemble. Comment vivre ensemble au sein d’un même espace public confronté à la gentrification et à la mixité sociale ? Comment vivre ensemble dans la « rue », en constante évolution sociale et spatiale ?

     Pour commencer, nous analyserons comment vivre ensemble dans l’espace urbain, comme lieu de rencontre, de diversité et de mixité sociale, apportant mutations et exclusions sociales. Ensuite, le partage complexe entre gentrification et appropriation, entre lutte des classes et frein à la mixité sociale. Suite à cela, nous nous questionnerons si occuper la rue ne serait pas un frein à la gentrification, et de comment pourrions-nous vivre ensemble à travers les enjeux des politiques publiques.  

 

 

I)               Vivre ensemble dans l’espace urbain, lieu de rencontre, de diversité et de mixité sociale

 

     Pour commencer, Anne Clerval place la gentrification au cœur de son article. La gentrification est un néologisme anglais inventé en 1964 par Ruth Glass, sociologiste marxiste. Le mot est composé de gentry, terme qui renvoie à la petite noblesse terrienne en Angleterre, mais aussi, plus généralement à la bonne société, aux gens « bien nés ». À Londres dans les années 1960, on réhabilite l’ancien habitat populaire qui était approprié par des ménages aisés, en particulier dans le district d’Islington au nord de la City. Anne Clerval l’a appliqué en France à Paris et le nomme en tant que « changement urbain socialement situé et porté par certaines catégories favorisées au détriment des catégories populaires », suite à la désindustrialisation et la métropolisation de Paris. Ces phénomènes ont accru le déclin des emplois ouvriers des classes populaires et ont favorisé les professions tertiaires et de cadre supérieurs. La gentrification est alors une forme particulière d’embourgeoisement qui concerne les quartiers populaires en passant par la transformation de l’habitat et du quartier, ce qui questionne les manières de vivre ensemble de tous les usagers qui composent cet espace public. Parler de gentrification permet d’apporter une vision dynamique de la division sociale de l’espace et du vivre ensemble : c’est une dimension conflictuelle qui implique des acteurs assez variés. L’espace urbain où l’on vit ensemble est un enjeu majeur dans les rapports de classe, un enjeu de lutte entre les classes sociales.

     Nous vivons ensemble dans un espace où coexistent de multiples classes sociales au sein du même contexte urbain, notamment dans l’espace public. La notion de mixité sociale est donc au cœur du « vivre ensemble ». Plus ces différentes classes habitent près, plus les classes moyennes produisent une distance sociale et essaient de se démarquer en dévalorisant les normes des classes populaires. Elles font des usages différents de l’espace extérieur qui peut-être stigmatise les usages des classes populaires. Nous pouvons d’ailleurs rapprocher ce concept de mixité sociale évoquée par Anne Clerval avec les idées de Renaud Epstein, qui pense que tant que l’on n’aura pas défini précisément cet objectif de mixité sociale, on sera dans l’incapacité d’évaluer les politiques qui sont menées en son nom. L’espace urbain est un lieu de rencontre, de diversité où se mêlent flux, passages, discussions, zonage, animation, sociabilité, activités sociales, différences culturelles et sociales.

     Pour continuer, il est expliqué que dans cet espace social se trouve une inégale distribution de la sociabilité, limitée au sein des milieux populaires car les « bourgeois » possèdent plus de capital culturel et de sociabilité de réseau. Quant aux quartiers populaires, ils ont une sociabilité de voisinage, une solidarité de classe et un renouvellement régulier de la population. Cette homogénéité sociale, au sein des quartiers populaires, comparée par l’auteur à un « village », amène une sociabilité extravertie investissant la rue et les espaces publics de rencontre.

     La gentrification, embourgeoisant certains quartiers transforme alors l’usage de la rue dans laquelle nous vivons tous ensembles avec d’après l’auteur, la réhabilitation du bâti ancien, avec des commerces et des cafés qui remplacent les activités traditionnelles. Ce sont des nouveaux types d’usagers qui se côtoient et qui forment une homogénéité sociale et générationnelle. Il y’a une nouvelle appropriation de la rue. De plus, la gentrification peut être un facteur d’exclusion sociale et spatiale ; en effet, elle met à l’écart ceux qui étaient là à l’origine. Ce processus de diversité amène une véritable mutation sociale où Anne Clerval observe une certaine résistance à la gentrification (cohésion communautaire, politiques publiques pour réussir à se maintenir, maintien des anciens habitants entre eux).  

 

II)              Vivre ensemble, partage complexe entre gentrification et appropriation

 

     Vivre ensemble dans la rue rend son partage très complexe suite à ce processus de gentrification. Pour contrer cela, les habitants traditionnels et populaires vont donc s’approprier cet espace public, ce qui peut être vu comme une résistance face aux gentrificateurs. Tout cela pourrait donc être vu comme un frein à la mixité sociale, où a lieu une véritable lutte des classes. Anne Clerval explique bien dans ce texte que les classes populaires à Paris, suite à la gentrification, s’approprient bien l’espace urbain et la rue.

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