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Histoire des arts, Otto Dix, Frager Strasse

Fiche de lecture : Histoire des arts, Otto Dix, Frager Strasse. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2017  •  Fiche de lecture  •  2 740 Mots (11 Pages)  •  916 Vues

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OTTO DIX : PRAGER STRASSE

PRESENTATION DE L'OEUVRE :

TITRE : Prager Strasse 

AUTEUR : Otto DIX (1891-1969)                                 

DATE :1920

LIEU DE CONSERVATION : Galerie der Stadt à Stuttgart (Allemagne)

NATURE ET TECHNIQUE : peinture a l'huile sur toile et des collages

DIMENSION : 101 x 81 cm

GENRE : Peinture d'histoire

DOMAINE : Arts du visuel

THEMATIQUE : Arts, États et Pouvoir

SUJET : Des invalides de guerre dans la grande rue commerçante de Dresde

BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR :

Otto Dix est allemand. Il est né en 1891 et meurt en 1969 à Singen. Durant la guerre de 1914, le peintre allemand Otto Dix s'engage dans l'artillerie et participe à des campagnes sur le front ouest et en Russie. Pendant les combats, il fait des croquis sur ce qu'il voit et ressent. Après la guerre, il s'installe à Dresde où, profondément marque par son expérience de combattant, il dessine et peint le champ de bataille ou des invalides de guerre, et il devient enseignant aux beaux-arts. Mais, en 1933, il est chassé de son poste par les nazis et ses œuvre sont considérées comme « dégénérées » et sont retirées des musées et parfois détruites. Au lendemain de la second guerre mondiale, il est reconnu comme un des plus grands artistes de son temps.

DESCRIPTION DE L'OEUVRE :

Ce tableau représente une rue de Prague. On y voit des hommes mutiles, porteurs de prothèses, un monde grotesque d'anciens combattants pour les uns réduits à mendier.

  • Plans :

      Au premier plan, on voit un mutilé qui n'a plus de jambes et qui se déplace par une planche à roulettes. Il porte une croix de fer. On aperçoit aussi un journal qui dit  « ouden raus » « dehors les juifs ». On voit aussi une main de fer qui tient une canne et une femme et un chien passent.

      Au second plan, on voit une main gantée déposer un timbre-poste dans la main du mendiant. Le mutilé que l'on voit n'a plus qu'une main valide, il ressemble à un pantin désarticulé.

      A l’arrière plan, on aperçoit des magasins de prothèse et de perruque. On aperçoit aussi une fillette qui dessine a la craie.

  • Couleurs :

       Les couleurs représentés sont des couleurs froides (bleu et vert) sur le mutilé et l'ancien combattant et des couleurs chaudes (rose) sur la robe de femme valide qui passe. Des couleurs sombre en arrière plan.

  • Compositions :

       On ne retrouve des lignes diagonales. Tout le tableau inspire le chaos, il y a différents membres qui se chevauchent.

ANALYSE DE L'OEUVRE :

 La Pragerstrasse (rue de Prague) est la grande rue commerçante de Dresde, ville où vécut longtemps Otto Dix. L’expérience de la guerre a bouleversé l’artiste. En peignant cette toile, Dix démontre les conséquences de la guerre mais aussi le climat politique et social de l’année 1920 en Allemagne : indifférence à la souffrance et absence de solidarité et développement de mouvements d’extrême-droite antisémites  (extrait de journal). Aussi peut-on voir dans l'oeuvre, tout à la fois, une analyse de la société allemande de la défaite et une préfiguration de ce qu'elle devint dans l'entre-deux-guerres.

CONCLUSION :

Otto Dix a été profondément bouleversé par son expérience de la guerre : il montre et dénonce dans ces tableaux les horreurs de la guerre. La violence des combats a tue mais aussi blessés plus de 26 Millions de soldats dont 6 Millions sont invalides. Ils ont, après la guerre, une situation social difficile (sans travaille du faite d'avoir un handicap), ils sont bien souvent obliger de mendier. Ils font face à une société devenue indifférente à leurs sorts. Ils étaient vu comme des héros de 1914-1918. Otto Dix montre leurs souffrances et leurs mal de vivre en 1920. 

OEUVRE LIEE :

2 novembre 1914

Mes hommes trouvent mille petits moyens ingénieux pour se distraire ; actuellement, la fabrication de bagues en aluminium fait fureur : ils les taillent dans des fusées d’obus, les Boches fournissant ainsi la matière première « à l’œil » ! Certains sont devenus très habiles et je porte moi-même une jolie bague parfaitement ciselée et gravée par un légionnaire.

Marcel Planquette.

1915

Je ne sais pas si je pourrais dormir dans un lit à présent, on est habitué à coucher par terre ou sur la paille quand on peut en trouver. Il y a bien deux mois que je ne me suis pas déshabillé, et j’ai enlevé mes souliers cette nuit pour dormir ; il y avait au moins quinze jours que je ne les avais pas quittés. Je vais te donner quelques détails comment nous avons passé la nuit dans la tranchée. Celle que nous avons occupée a une longueur de cent mètres à peu près, construite à la lisière d’un petit bois (…) ; elle est profonde d’un mètre, la terre rejetée en avant, ce qui fait que l’on peut passer debout sans être vu. La largeur est généralement de quinze centimètres et l’on fait de place en place des endroits un peu plus larges de façon à pouvoir se croiser quand on se rencontre. Dans le fond de la tranchée et sous le terrain, on creuse de petites caves où un homme peut tenir couché, c’est pour se garantir des éclats d’obus.

Adolphe Wegel.

4 décembre 1914

Ma bien chère Lucie,

Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. Voici pourquoi :

Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la tranchée, m’ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J’ai profité d’un moment de bousculade pour m’échapper des mains des Allemands. J’ai suivi mes camarades, et ensuite, j’ai été accusé d’abandon de poste en présence de l’ennemi. Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra avec ce qu’il y a dedans. (..) Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des Allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. C’est la fatalité.

Ma dernière pensée, à toi, jusqu’au bout.

Henry Floch

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