Fait d'actualité : Le monde dit « Non » à la répression des Ouïghours

Jules Guardia GMO3

        Fait d’actualité

Le monde dit « Non » à la répression des Ouïghours

        C’était il y a maintenant environ 2 mois, en ce jour du jeudi 1er octobre 2020, la Chine célèbre sa fête nationale comme chaque année. Mais pourtant, ce qui devait se présenter comme un jour de fête nationale s’est transformé en jour de mobilisation internationale contre la persécution dont les Ouïghours font l’objet. À l’initiative de l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann, de nombreuses personnalités, politiques, artistiques, intellectuelles, ont appelé les gouvernements à réagir, et les marques à cesser d’utiliser le produit du travail forcé de cette minorité musulmane, victime d’un génocide.

        Avant d’aller plus loin, il est important de comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivés là.

        Il y a encore quelques années de cela, le problème était encore sur toutes les bouches et la tragédie des Ouighours en Chine était déjà sujet de polémique internationale. Depuis déjà de nombreuses années, les Ouighours, qui représentent 45% de la population de la région de Xinjiang, sont constamment surveillés par les forces de l’ordre chinoise et les restrictions sont de plus en plus fortes au fil du temps comme par exemple : l’interdiction au port du voile, au port de la barbe… De plus, c’est également l’Etat chinois qui récolte le plus de carnets de santé possible afin d’étudier l’ADN de ces derniers.

        Ce qui explique cette discrimination, c’est qu’à la base cette région de Xinjiang était principalement habitée par les Ouighours et ils étaient l’ethnie majoritaire de la province. Mais au fur et a mesure des années, les ethnies chinoises ont été de plus en plus nombreuses à s’installer dans la région au point de devenir majoritaire. Certains ouighours ont vécu cela comme une invasion et ces derniers ont décidé de se révolter. En 2009 une grande émeute a lieu à Urumqi et fait des centaines de morts et les Ouighours sont mis en cause. De plus le gouvernement chinois accuse les Ouighours de toutes sortes d’attentats. Sous prétexte donc de lutter contre le terrorisme et des groupes violents de résistance qui existent au sein du pays, les autorités chinoises ont renforcé l’oppression des Ouighours et s’en prennent désormais à toute la population Ouighours. De ce fait les Ouighours sont envoyés dans des camps car jugés comme terroriste et accusé de lien avec Al Qaida. La vraie raison de ces camps est surtout de pouvoir contrôler la population Ouighours. Les arrestations sont totalement arbitraires et se font sans preuves.

        Le nombre exact de camps n’est pas connu, mais on peut en recenser au moins des centaines. A la base ces camps servent de camps de formation pour rééduquer les Ouigours et les déradicalisé, d’ailleurs l’Etat chinois ne parlent pas de détenus mais d’élèves. Des anciens détenus des camps, témoignent en racontant toutes les souffrances morales et physiques qu’ils subissaient et cela pendant de nombreux mois voire années. « Stérilisations systématiques, avortements forcés, enfants éloignés des parents, récalcitrants condamnés à mort, femmes obligées de partager (littéralement) leur lit avec les émissaires du Parti communiste chinois, viols massifs » : les crimes énumérés font froid dans le dos. Mais jusqu’à aujourd’hui encore,  les camps se sont transformés en véritable camps de travail forcé et pour certains, des camps de la mort. De nombreuses vidéos ont fuités sur les réseaux sociaux montrant des scènes de torture et de lynchage des autorités chinoises sur les Ouïghours.

        Ce jeudi 1er octobre 2020, ses sont des dizaines de millions de carrés bleus qui ont envahi la toile et les réseaux sociaux. La raison de cette soudaine apparition serait logiquement liée au fait qu’avait lieu en ce jour la fête nationale chinoise, or ce sont de personnalités et millions de personnes qui ont profité de l’événement pour appeler à se mobiliser contre le « crime contre l’humanité » qui a actuellement cours en Chine contre la minorité des Ouïghours. L’apparition de nombreux hashtags comme ; #FreeUyghurs, #WorldforUyghurs ou encore #FranceforUyghurs, ont permis de véhiculer un message fort et de dénoncer le silence assourdissant du monde face à ce qui peut être qualifié par le droit international de génocide. Ce petit carré bleu qui a donc envahi toute la planète est un clin d’œil qui nous fait penser à un autre mouvement qui avait eu lieu en juin 2019. En effet, on peut faire le rapprochement avec le mouvement de soutien au Soudan, #BlueforSoudan, en soutien aux manifestations dans le pays et contre la violente répression de ces dernières.

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