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Commentaire sur le poème Melancholia de Victor Hugo

Commentaire d'oeuvre : Commentaire sur le poème Melancholia de Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 219 Mots (5 Pages)  •  782 Vues

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Présentation : Victor Hugo, chef de file de l’école romantique s’est très vite impliqué dans la vie de son époque. En février 1851, il visite, en tant que député avec l’économiste Adolphe Blanqui, dans le cadre d’une "enquête sur la situation vraie des classes laborieuses et souffrantes en France" les caves de Lille . Cette visite lui inspirera un discours malheureusement jamais prononcé devant l’assemblée à cause du coup d’état de décembre 1851 de Louis Napoléon Bonaparte. Cet extrait du poème « Mélancholia » inclus dans Les contemplations (1856) témoigne de la forte impression laissée par cette visite. L

La lecture fait apparaître les impressions suivantes : la grande violence du texte, violence du ton du poète et violence de ce qui est décrit et subi par les enfants. En quoi l’écriture poétique permet- elle de communiquer le sentiment de révolte de Victor Hugo ?

1- Un souffle communicatif (du pathétique au polémique):

a- Le rythme solennel.

Hugo a choisi le rythme majestueux de l’alexandrin (12 pieds) pour évoquer la misère sociale et souligner l’aspect sérieux, voire tragique, de la question. A la lecture les mots importants apparaissent régulièrement à la césure entre les deux hémistiches (moitiés de vers). Prenons par exemple les premiers :

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?

Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?

Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d'une machine sombre, Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre, Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,

Ils travaillent. Tout est d'airain*, tout est de fer.

Le rythme souligne donc les mots forts, placés à la césure ou à la rime, aux points de respiration de l’alexandrin. Le sort pathétique des enfants n’en est que plus clair.

b- La forte présence du poète.

Sans jamais dire « je » Victor Hugo s’implique totalement dans l’évocation et par là influence le lecteur.

La ponctuation très expressive du texte est déterminante : Les premiers alexandrins nous plongent dans l’étonnement du spectateur, étonnement devant un tableau bizarre : des enfants qui ne rient pas, des fillettes qui cheminent seules...Le temps verbal choisi est également déterminant : Hugo décrit avec le présent immédiat, comme s’il était encore face au spectacle. Aussitôt après avoir convoqué le lecteur, Hugo lui donne une réponse saisissante (v.5-6).

De l’étonnement nous passons à la compassion (vers 14 : « hélas ! ») puis à l’indignation «Ô servitude infâme imposée à l’enfant ! »(v.17) - « Rachitisme ! » (vers 18) – « De Voltaire un crétin !(v.22)- Les marques de jugement (« modalisateurs ») sont également perceptibles dans le vocabulaire tranché et péjoratif utilisé par le poète (infâme-insensée).A la fin du poème les exclamations s’intensifient pour souligner la colère qui semble envahir Hugo lançant ses anathèmes : le rejet est souligné par la reprise anaphorique de « maudit ». (v.29-32) La souffrance d’Hugo face à la souffrance des enfants touche forcément le lecteur.

Le rejet très polémique du travail des enfants s’appuie donc sur un ton très personnel du poète, sur un lyrisme certain.

2- La dénonciation (par des moyens poétiques) de ce travail

a- La dureté des conditions de vie :

Hugo , par un jeu de sonorités subtil souligne la répétitivité des tâches et leur longueur extrême.

Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;

Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement

Dans la même prison le même mouvement.

L’insistance sur la durée par la répétition à la césure se double d’une évocation

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