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Commentaire sur L'Ingénu de Voltaire

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Par   •  18 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  806 Mots (4 Pages)  •  1 134 Vues

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Commentaire sur L’Ingénu de Voltaire

FRANÇAIS

   Voltaire, grand philosophe des Lumières au XVIII° siècle, est principalement connu pour ses contes philosophiques qui lui permettent de critiquer des aspects de la société de son temps en utilisant l’artifice d’une histoire fictive. Il utilise la même stratégie argumentative dans ses apologues en narrant les aventures d’un personnage souvent naïf tels Candide, Zadig ou encore L’Ingénu. Ainsi dans ce dernier, il exploite le mythe du Bon sauvage populaire au XVIII° siècle, pour critiquer sa société en utilisant le regard d’un étranger, d’un sauvage (le Huron) qui se retrouve en France et qui relève tout ce qui lui paraît absurde ou choquant. Le chapitre troisième de son œuvre L’Ingénu, écrite en 1767, met en scène l’arrivée du Huron en territoire français chez son oncle, un prieur. Mais comment Voltaire réalise t’il une satire de l’Eglise à travers un conte ? Nous analyserons donc la critique de la religion catholique.

     Tout d’abord, Voltaire dénonce le prosélytisme de l’Eglise qui cherche à répandre sa Foi en l’imposant par endoctrinement. En effet, lorsque le Huron arrive chez son oncle, celui-ci profitant de la naïveté de l’Ingénu, décide immédiatement qu’il est nécessaire de « le (le Huron) faire entrer dans les ordres » alors qu’il n’avait finalement, rien demandé. Le Huron s’exécute docilement et le prieur en est charmé : l’Eglise ne chercherait donc pas des gens à l’esprit critique mais plutôt, zélés, faciles à influencer. Dans l’ironique phrase « enfin la grâce opéra » et lorsque le prieur « lui (le Huron) ferma la bouche », l’auteur fait référence à l’endoctrinement, mis en place par l’Eglise, qui chercher à nous influencer en imposant des modèles de pensée, des règles de conduite et interdisant toute liberté d’expression.

     D’autre part, tandis que le Huron voudrait appliquer mot pour mot le texte originel de la Bible, l’Eglise semble au contraire s’arranger en utilisant les différentes interprétations des textes religieux à son avantage. En effet, lorsque le jeune étranger veut se faire circoncire, sa famille lui explique que le baptême est plus indiqué, étant plus doux et à la mode. Il s’agit ici d’une contradiction entre l’Ancien et le Nouveau Testament que l’Eglise tourne à son avantage. De même afin de justifier la confession à l’Ingénu car celle ci n’est pas écrite dans la Bible, le prieur à recours à des textes d’origines douteuses : les apocryphes de St Jaques le Mineur (qui ne paraissent pas dans la Bible). De plus, lors de la confession le jeune homme estime que l’homme du récollet est dans le devoir de se confesser également comme indiqué dans les textes. Enfin on apprend, lorsque le Huron est retrouvé dans l’eau, que le baptême pratiqué par les Chrétiens est différent de celui de Jésus, par immersion totale, une nouvelle preuve de l’arrangement de l’Eglise face aux différentes interprétations de la Bible.

     Pour finir, l’auteur montre la superficialité dont l’Eglise fait preuve notamment en réduisant la Foi à un signe physique alors qu’elle est censée être une question spirituelle. En effet, afin d’être chrétien, l’Eglise impose des règles comme la nécessité d’être circoncis ou bien de pratiquer un baptême, des actes physiques qui montrerait la foi de l’individu. En outre, lors de la préparation du baptême de l’Ingénu les religieux ne lésinent pas sur les moyens comme le prouve le champs lexical de l’apparences (« un pompeux équipage », « plus belle robe », « pour briller » « l’église était magnifiquement parée ») de la même façon que la circoncision  « n’est plus de mode » montrant ainsi une Eglise attirée par le faste et les apparences. Par ailleurs, lorsque le prieur et son supérieur ont des difficultés à répondre aux questions du Huron, ils font venir un Jésuite. Les textes religieux ne pourraient donc pas être lu par un croyant tout seul. Un expert, seul détenteur du savoir, est nécessaire pour comprendre la Bible, texte sacré sur laquelle est basée la religion catholique et pourtant accessible à un nombre restreint de personnes. Enfin, on observe une Eglise qui se disperse quand « la joie de baptiser un Bas–Breton huron et anglais » nous indique que répandre la foi se résume à une lutte entre catholique et protestant.

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