Argumentation Antigone

Tiphaine de BEAUCORPS                                                                 3ème D

Argumentation

Consignes : Convaincre un ami à l’aide de trois arguments, d’aller voir la pièce d’Antigone de Nicolas Briançon.

        Le dramaturge grec Sophocle a écrit la tragédie d’Antigone durant l’Antiquité.

Plus tard, Jean Anouilh adapte cette tragédie pendant la Seconde Guerre Mondiale, lors de l’occupation allemande, pour en faire une pièce favorable à  la Résistance. Ce dernier est inspiré par les petites affiches rouges et le groupe  de propagande Manoukian. Cette pièce est engagée sur les questions de la liberté individuelle, de l’oppression et de la collaboration. L’interprétation de Nicolas Briançon en 2004 insiste sur l’universalité et l’intemporalité, mais aussi sur le tragique moderne de la pièce. Je soulignerai tout d’abord la modernisation de la mise en scène, puis la présence scénique des deux personnages de Créon et Antigone et enfin  l’accent mis sur l’attitude de rébellion et de résistance d’Antigone. Tout en gardant le message de l’œuvre, Nicolas Briançon joue avec les personnages, le décor et la mise en scène pour rendre la représentation unique et touchante, avec en fil conducteur la résistance.

        En premier lieu, l’adaptation de la pièce de théâtre par Nicolas Briançon est une modernisation de la pièce d’Anouilh. Le metteur en scène se réapproprie la pièce pour la rendre plus actuelle et plus accessible à la société dans laquelle nous vivons : des éléments modernes, tels que les costumes des acteurs, viennent s’ajouter ce parti-pris. La représentation de Nicolas Briançon souligne l’intemporalité, ou le futurisme de l’œuvre. Cependant, le décor  nous renvoie à l’origine même du théâtre avec la sobriété, la scène en demi-cercle et les fameuses trois portes du théâtre antique. Enfin, la tragédie d’Antigone  connaît une nouvelle jeunesse grâce  son adaptation contemporaine, qui évoque les dictatures, et le pouvoir absolu de l’ère moderne.

Dans cette représentation, les costumes des acteurs de Créon et des gardes, tout particulièrement, sont un rappel au contexte historique, mais également une modernisation de la mise en scène. En effet, nous pouvons remarquer que Créon porte un col Mao, évoquant les dictatures des 30 dernières années. Les gardes, quant à eux, sont isolés du reste des personnages et pianotent sur des ordinateurs en mâchant des chewing-gums, au lieu de jouer aux cartes comme dans la pièce d’origine. Cela marque un anachronisme volontaire. Comme nous pouvons le voir dans la scène où la petite Antigone est arrêtée par les gardes, Nicolas Briançon a choisit de rendre la pièce plus proche de la société moderne.

        En second lieu, Nicolas Briançon pose un regard un peu différent de celui d’Anouilh sur les deux personnages d’Antigone et Créon. En effet, Antigone, jouée par Barbara Schulz, est un personnage  entier, vrai, et plein de courage, qui « sert de voix » aux hommes morts pour la liberté. Antigone est seule dans son combat. Elle s’oppose aux compromis, n’aime pas les règles. Elle est pure et la société qu’on lui propose ne lui convient pas. Antigone a soif de Liberté, elle ne veut pas « comprendre ». Elle a dit « Non ». Créon, joué par Robert Hossein, doit « faire avec le pouvoir », il doit prendre des décisions et retrousser ses manches, car il a dit « Oui ». Il gouverne et doit faire des sacrifices. C’est ainsi qu’Antigone va convaincre Créon de la tuer, car elle veut un bonheur entier, différent de celui qu’on lui propose.

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