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Anthologie Francis Ponge

Compte rendu : Anthologie Francis Ponge. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mai 2022  •  Compte rendu  •  1 471 Mots (6 Pages)  •  320 Vues

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Préface :

        Tout au long de son existence, la poésie a été remise en question, cela a permit de faire évoluer cet art au fil des siècles. Ces changements ont été permis grâce à des poètes en avance sur leur temps comme Baudelaire au XIXème  siècle qui a changé la vision du laid. D’autres de ces poètes sont Saint-John Perse et René Char qui à la fin du XVIIIème siècle/début du XIXème siècle ont refusé le «je» et ont lancé la remise en question du lyrisme. Au XXème siècle, la guerre a eu une influence sur le refus du lyrisme et donc ce questionnement s’est surtout développé vers 1940 notamment avec le poète Francis Ponge. A la même époque, la poésie de l’ordinaire est apparue, l’ordinaire est devenu un sujet d’inspiration pour les poètes. En 1960, une nouvelle forme créatrice est apparut : le mouvement de l’OuLiPo, il rassemble des écrivains et des mathématiciens qui se réunissent pour créer des écrits expérimentaux avec des contraintes tel que le lipogramme[1] ou S+7[2].

        Francis Ponge est un de ces poètes qui ont changé la poésie. Il est né en 1899 à Montpellier et a suivit des études de lettres, de droit et de philosophie. Il publie ses premiers textes en 1926 à l’âge de 27 ans dans une revue. Cependant, il ne consacre pas sa vie à la l’écriture et mettra 10 ans à écrire l’œuvre de sa vie «Le parti pris des choses». Il reçu différentes récompenses comme le prix international de poésie en 1959 ou le grand prix de de poésie de l’Académie française en 1984. Dans ses poèmes, il livre une observation exacte du monde, il est à la recherche de nouvelles formes poétiques pour trouver une vérité d’expression. Il décède en 1988 à l’âge de 89 ans

              Tout comme Baudelaire transformait le laid en beau, dans «Le partie pris des choses», Francis Ponge transforme l’ordinaire en art. Dans ses proses poétiques il consacre son écriture aux objets familiers qui nous entourent (tels que le pain, le cageot, l'huître), et cherche à en révéler la dimension secrète, le merveilleux du quotidien.


Ce poème est peu traditionnel, il est composé d’un gros bloc puis de trois autres, plus petits. Au fur et à mesure que le poème avance, la pluie se calme, au départ il parle d’une averse et à la fin, le soleil sort. La pluie est comparée à une machine, à un mécanisme complexe qui s’arrête quand le ressort est détendu. Le poète nous livre une description de la scène qui se déroule sous ses yeux, il utilise un vocabulaire concret car c’est une scène du quotidien, banale, malgré cela, grâce à l’organisation des mots, c’est une description poétique qui nous fait imaginer et ressentir le rythme et le bruit de la pluie.

La Pluie

    La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c'est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères, une précipitation sempiternelle[3]1 sans vigueur, une fraction intense du météore pur. A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d'un grain de blé, là d'un pois, ailleurs presque d'une bille. Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes. Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. De la gouttière attenante où elle coule avec la contention d'un ruisseau creux sans grande pente, elle choit tout à coup en un filet parfaitement vertical, assez grossièrement tressé, jusqu'au sol où elle se brise et rejaillit en aiguillettes brillantes.

    Chacune de ses formes a une allure particulière : il y répond un bruit particulier. Le tout vit avec intensité comme un mécanisme compliqué, aussi précis que hasardeux, comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d'une masse donnée de vapeur en précipitation.

    La sonnerie au sol des filets verticaux, le glou-glou des gouttières, les minuscules coups de gong se multiplient et résonnent à la fois en un concert sans monotonie, non sans délicatesse.

    Lorsque le ressort s'est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis toute la machinerie s'arrête. Alors si le soleil reparaît tout s'efface bientôt, le brillant appareil s'évapore : il a plu.

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