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DESCRIPTION DE LA SITUATION

Cette situation se passe pendant mon premier stage, auprès d'infirmières en libéral, lors de mon quatrième jour avec l'infirmière A-L vers 19 heures.

Depuis 2013, un an après l'annonce de sa maladie, la fibromyalgie, madame B., âgée de 63 ans, a besoin de sondages intermittents deux fois par jour, le matin et le soir, chez elle, du à une vessie neurologique qui lui empêche de vider complètement sa vessie après une miction. Pendant une période, madame B. a essayé de s'auto-sonder seule mais il était de plus en plus compliqué pour elle de le réaliser suite à ses douleurs qui sont principalement dans le haut du corps, ainsi les infirmières interviennent pour l'effectuer.

Pendant les trois premiers jours de mon stage, j'ai pu observer le sondage intermittent par les différentes infirmières, ou j'ai pu poser des questions. Le quatrième jour, l'infirmière A-L me propose de le faire et m'explique au fur et à mesure la démarche à suivre. N'ayant pu tourner avec elle les jours précédents, je n'ai pu observer auparavant un de ses sondages.

J'ai prévenu la patiente du soin que j'allais réaliser, elle s'installe sur un lit bas, en position allongée, pendant ce temps je prépare le matériel nécessaire à ce soin. J'ouvre le set de sondage. Je me désinfecte les mains avec du gel hydro-alcoolique. Je sors les gants non stérile que j'enfile afin de pouvoir sortir de la boîte le matériel. Je sors le premier champ que je positionne sur un meuble de la chambre ou on se situe. Sur ce champ, je prépare les compresses, les tampons, le Dakin, les gants stériles, la sonde que j'ai préalablement sortir du sachet ainsi que le sac collecteur.

Après cela, elle me demande d'enlever les gants non stériles, pour enfiler après une désinfection des mains les gants stériles. Je suis interloquée par ce geste. D'après les jours qui ont précédés, il me semblait que le sondage intermittent contrairement au sondage à demeure était un soin non stérile et donc que je n'avais pas besoin de m'être des gans stériles. De ce fait je demande à l'infirmière s'il est nécessaire de devoir changer de gants et de mettre des gants stériles. Elle me répond : « oui, parce que le sondage est un soin stérile. » Toujours en plein questionnement sur cette technique et ne voulant pas m'être en porte à faux l'infirmière face à la patiente, je continue le soin sous ses explications. Ainsi Je réalise l'antisepsie du méat grâce aux compresses de Dakin. Je positionne le champ fendu sur la patiente, je connecte le sac collecteur à la sonde et j’introduis la sonde dans le méat jusqu'à ce que l'urine apparaisse. Je retire la sonde une fois qu'il n'y a plus d'urines. Cela prend environ 10 minutes, le sondage donne 1000ml d'urine.

J'élimine les déchets dans la poubelle noir (DAOM). J'enlève les gants stériles et je me désinfecte les mains de nouveau au gel hydro-alcoolique.

La patiente est contente de mon soin et nous repartons. Dans la voiture, après avoir réaliser ce sondage, l'infirmière m'informe que cette technique est celle à faire lors d'un sondage intermittent et qu'elle est quasiment la même pour celle du sondage à demeure et que le soin que j'ai effectué était bien pour une première fois.

En rentrant chez moi, le soir,  après ma journée de stage, je réalise quelques recherches sur le sondage intermittent. Et d'après le protocole du CHU, j'ai pu observer que celui-ci était bien un soin non stérile et que de ce fait je n'aurais pas du mettre de gants stériles. Après avoir effectué ces recherches je suis plus angoissé que jamais. Je ne sais pas comment réagir la prochaine fois que je réaliserai ce soin avec cette infirmière. J'ai peur de créer un climat de tension si je lui dis ce que j'ai pu trouver dans mes recherches, à savoir que le sondage intermittent est un soin non stérile ou si je m'abstiens de lui dire quoi que ce soit et je réalise la technique comme elle me l'a enseigné.

QUESTIONNEMENT

Suite à cette situation, plusieurs interrogations me sont venues :

• Dois-je remettre en doute la parole de l'infirmière qui m'encadre ?
• Dois-je lui dire la prochaine fois que je la vois, que ce n'est pas un soin stérile ?
• Comment amener cette discussion sans que cela soit mal pris ?
• Quel est ma place dans cette situation ?
• Quel est la place de l'étudiant face à un encadrant ? Quelle attitude je dois adopter face a une situation comme celle-ci ?

Ainsi ma problématique sera :

Quel doit être mon positionnement professionnelles en tant qu'étudiante infirmière face à cette situation ?

ANALYSE

Ce soir là, après avoir effectué le sondage et être rentrée chez moi, j'ai effectué des recherches sur le sondage intermittent pour essayer de répondre à mon questionnement premier qui était de savoir si ce type de sondage est un soin stérile ou non. Pour cela, j'ai trouvé un protocole du CHU ou il est expliqué les étapes de la réalisation de ce soin ainsi que celle de l'auto-sondage du patient. Or dans ce protocole il est clairement signalé qu'il faut mettre des gants non stérile avant de faire l'antisepsie du méat et d'introduire la sonde dans l'urètre.

J'ai cherché d'autres protocoles mais à chaque fois c'était plus ou moins le même. Je n'en ai pas trouvé non plus concernant les soins à domicile.

Je pense que j'ai eu un bon réflexe en allant chercher des informations sur le sondage intermittent. Mais je pense que je ne l'ai pas fait assez tôt. Cette situation a remis en cause ma pratique et m'a beaucoup questionné. Je ne savais pas comment réagir lors du prochain sondage de la patiente avec cette infirmière.

J'aurais du me renseigner sur la technique avant de l'effectuer, même si je l'avais observé pendant quelques jours. Si j'avais fait cela avant de le réaliser j'aurais pu argumenter sur le fait que pour moi le sondage est un soin non stérile, contrairement à ce que l'infirmière a pu m'apprendre. Et en tant qu'étudiante j'aurais pu l'exposer à l'infirmière car il est dans mon devoir et objectif de stage, d'après le Berger Levrault de « confronter ses idées, ses opinions et ses manières de faire à celles de professionnels et d’autres étudiants » (1, p. 57), mais aussi d'après ce que dit Didier Dubasque sur le positionnement professionnel : « [...] savoir où l’on est, ce que l’on fait, pourquoi on le fait, poser sans cesse la question du sens et agir en conséquence ». (2)

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