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ANALYSE DE PRATIQUE EN PSYCHIATRIE

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Par   •  19 Juin 2019  •  Dissertation  •  3 686 Mots (15 Pages)  •  1 559 Vues

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INTRODUCTION

Je suis à mon quatrième stage au cours de ma formation d’IDE, dans un service de psychiatrie. Le service d’addictologie du CHU de Nice est constitué d'un Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) disposant de trois antennes (Archet 2, Malaussena à Nice et Menton) et d’une unité d'hospitalisation de 14 lits. L’unité d’hospitalisation est dédiée aux sevrages complexes des conduites addictives pendant des séjours de 14 jours ou court séjours (7 jours) centrés sur le projet de soins individualisés. Durant cette cure , il y a prise en charge des addictions avec des activités de groupe, des thérapies individuelles et de groupe, Art Thérapie, relaxation, balnéothérapie et salle de sport.

Les analyses de situation sont deux observations que j’ai réalisées durant ma sixième semaine de stage sur une patiente, que j’appellerai Mathilde, qui était dans le service pour une addiction à l’alcool.

Mathilde est une patiente qui m’a beaucoup marquée au cours de ce stage, car elle avait d’une part 23 ans et avait des problématiques assez intéressantes. En effet ce fut une patiente très difficile à gérer dans le service , car elle était très peu communicative, angoissée et très anxieuse ce qui pouvait conduire à des débordements affectifs et des accès de colère assez impressionnants durant son séjour.

Ainsi, je vais analyser deux situations qui m’ont marquée vis-à-vis de Mathilde. La première observation relève d’une situation où la patiente est en crise concernant le respect et l’application par les soignants des règles du service. La seconde observation relève d’une situation où la patiente fait l’objet d’un écart des règles du service de la part d’un soignant qui semble au final bénéfique pour elle, pour sa prise en charge.

Enfin, dans la conclusion, je tenterai de confronter ces deux situations et de me questionner quand aux limites du soins en psychiatrie.

DESCRIPTION DE LA SITUATION

La situation se passe dans la salle de soins infirmiers, il est 10h du matin. Je suis présente avec une des deux infirmières du service dans la salle de soins et nous préparons les médicaments du midi dans les casiers personnels de chaque patient. La salle des soins infirmiers et le bureau des infirmiers sont séparés par une porte. La deuxième infirmière du service est dans le bureau infirmier occupée avec des transmissions écrites. Pour mieux comprendre la situation qui suit, il est à savoir que tous les jours entre 17h30 à 18h30 les patients ont l’autorisation de venir récupérer leurs téléphones dans la salle de soins infirmiers pour appeler ou utiliser leur téléphone à des fin personnelles ou professionnelles. Il est à noter que le casier des téléphones est juste à coté des charriots de médicaments.

Mathilde vient dans la salle des soins infirmiers pour demander à emprunter son téléphone car selon ses dires elle doit appeler son copain pour une urgence. L’infirmière refuse alors en lui rappelant les horaires du téléphone . Mathilde acquiesce et demande alors à prendre un médicament pour calmer son angoisse. Le temps que l’IDE se retourne pour prendre le cachet , Mathilde en profite pour attraper son téléphone discrètement. Je l’intercepte et préviens immédiatement l’IDE. Mathilde tente de partir en courant avec son téléphone mais est vite coincée par les deux infirmières et s’en suit une lutte physique pour récupérer le fameux téléphone. Les deux infirmières s’énervent et lui crient dessus, et la patiente, une fois le téléphone récupéré, simule d’avoir envie de vomir, se jette par terre, et pleure. Les deux IDE ne réagissent pas et continue de la regarder, et précisent que si elle veut vomir, qu‘elle aille dans sa chambre. Mathilde se relève et part en insultant les deux infirmières.

Suite à cette altercation, j’observe que la communication est de plus en plus difficile avec cette jeune patiente puisqu’elle revient de plus en plus souvent pour différentes demandes et que l’équipe me semble beaucoup plus réticente à l’écouter.

ANALYSE DE LA PREMIERE SITUATION

Cette situation a suscité en moi de nombreuses questions. D’une part, sur la patiente et d’autre part de la réaction du personnel soignant.

Au niveau de la patiente on peut se demander pourquoi la patiente, qui a pourtant signé, n’adhère pas pleinement à son projet thérapeutique ? Pourquoi ne respecte t-elle pas les règles du service? Pourquoi a t’elle autant besoin de téléphoner ? Et a qui a t’elle besoin de téléphoner ? A t’elle réellement besoin de ce coup de téléphone?

Les règles du service stipulent clairement que le téléphone est autorisé seulement de 17h30 à 18h30 pourtant parfois quelques dérogations sont réalisées par le médecin. Y avait t’il besoin d’une dérogation?

Egalement on peut se poser énormément de question quant au déroulement de la scène ? Pourquoi Mathilde a t ‘elle ressenti le besoin de « voler » le téléphone ? Pourquoi n’a t’elle pas voulu demander directement l’autorisation au médecin d’une dérogation ?

Autant de questions qui découlent aussi du comportement des personnels soignants. Pourquoi au lieu de réagir de façon violente directement ne pas prendre le temps d’enclencher une discussion avec la patiente ? Pourquoi ne pas lui demander pourquoi avait t’elle ce besoin d’utiliser son téléphone ? Pourquoi ne pas par exemple fermer la salle de soins et calmer la patiente, discuter, la réconforter au lieu de lui demander de retourner dans sa chambre ce qui pour moi est une sorte d’abandon face aux difficultés de Mathilde.

Par de tels comportements entre les deux parties, autant le personnels soignants que Mathilde, on peut risquer de briser la confiance dans la relation soigné soignants, et de ce fait, prendre le risque de briser l’alliance thérapeutique et de mettre en échec le soins par une mauvaise adhésion au projet thérapeutique par le patient. On peut gravement mettre en péril le soin du patient.

On peut enfin se demander est ce la un échec d’éducation thérapeutique vis a vis du téléphone de la part de l’équipe soignante ?

Et de plus , est ce la bonne manière de répondre à la détresse de Mathilde ? Comment aurait pu agir l’équipe soignante face à une telle situation ?

Tout service de psychiatrie peut être concerné par des manifestations

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