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"La Tresse" Laetecia Colombani

Dissertation : "La Tresse" Laetecia Colombani. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Mai 2022  •  Dissertation  •  2 726 Mots (11 Pages)  •  417 Vues

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Trois femmes, que tout oppose dans cette œuvre littéraire La Tresse de Colombani, décident de prendre en main leur destinée face aux épreuves illustrant leur place respective dans la société, jusqu’à révéler ce qu’elles ont en commun : la dignité, la force et le courage. L’une de ces trois femmes, Sarah, une avocate de renommée, est confrontée à la récente découverte d’un cancer qui en un instant, a détruit tout ce qu’elle avait patiemment construit et acquis aux prix d’importants sacrifices. Faute de ne plus être suffisamment « fiable » aux yeux de son employeur, lui-même vieillissant, Sarah se retrouve au placard ; elle qui avait réussi à atteindre le sommet, elle qui ne vivait que pour son travail. Un sentiment d’injustice s’empare alors de Sarah, lorsque son médecin lui prescrit un médicament pour traiter une dépression naissante afin qu’elle se « ressaisisse ». C’est à ce moment qu’elle laisse éclater sa colère et son indignation en déclarant que « ce n’est pas elle qui est malade, c’est la société tout entière qu’il faudrait soigner. Les faibles qu’elle devrait protéger, accompagner, elle leur tourne le dos, comme ces vieux éléphants que le troupeau laisse derrière lui, les condamnant à une mort solitaire ». Ainsi, Sarah dénonce la société, dans sa globalité, comme souffrante, « malade » du rejet des individus les plus faibles et du manque de protection de ceux-ci. Il serait donc intéressant de se demander si cette accusation de rejet des plus vulnérables, portée contre la société tout entière, est vérifiée dans chacun des récits de l’œuvre littéraire La Tresse. Pour répondre à cette question, nous allons constater que les trois femmes vont être, chacune à leur manière en tant qu’individu fragilisé, victime d’une forme de rejet de la société dans laquelle elles vivent. Puis nous nous apercevrons que ce rejet n’est pas le fait de la société « tout entière », mais plutôt celui d’une partie de la société. Nous relèverons à contrario que la société tout entière donne une chance à chacune d’entre-elles d’exister en tant qu’individu à part entière aussi faible qu’il soit.

Dans un premier temps, nous allons relever les formes de rejet des trois femmes dans la société.

Lorsque la maladie de Sarah est apprise par les membres du cabinet dans lequel elle travail, ses supérieurs la mettent de côté. Au début, cette mise à l’écart se fait progressivement presque insidieusement, « on l’implique moins dans la vie du cabinet, dans les décisions à prendre », ce qui contribue à lui rajouter une épreuve à traverser en plus de la maladie, « c’est l’exclusion qui va de pair avec la maladie ». C’est selon elle l’« effet le plus indésirable » qu’elle qualifie de « forme de discrimination » et se retrouve ainsi victime comme de nombreuses personnes qu’elle a défendues. Le rejet de Sarah en raison de sa maladie n’est pas une exception ; cela se passe aussi avec les femmes enceintes comme l’une des collègues de Sarah « qui, à l’annonce de sa grossesse, s’était vue destitué, renvoyée au statut de collaboratrice ». « Dans cette société, (…) elle comprend que les faibles et les malades n’ont pas leur place », ce qui renvoie à la citation de Sarah : « elle leur tourne le dos, comme ces vieux éléphants que le troupeau laisse derrière lui ». La société abandonne les plus faibles, fait comme s’ils n’existaient pas, pour se concentrer sur la jeunesse et la vitalité. Le troupeau laisse derrière lui les vieux éléphants parce que la maladie comme la vieillesse font peur, mais aussi pour une question de survie du groupe qui ne peut pas se permettre d’être ralenti dans l’environnement hostile de la savane. Ses collègues du cabinet Johnson ne dérogeront pas à cette règle instinctive, voire primitive. Ils l’ont « abandonné sans regret » pour survivre dans ce monde où « parmi les requins mieux vaut ne pas saigner ». C’est ainsi qu’« Ils l’ont laissé tomber comme ces objets abîmés que l’on jette au rebut ». « Ensemble, ils sont en train de la dépecer, alors qu’elle est à terre. ». Puis, « ils ont jeté son corps dans une fosse et l’ensevelissent lentement. ». C’est alors qu’elle est devenue « Intouchable, […] reléguée au ban de la société. »

Les « intouchables », c’est le nom donné aux membres de cette caste la plus basse de la société en Inde. Ils sont ainsi qualifiés tant ils sont répugnants, parce qu’il serait impossible, ne serait-ce que de les toucher. Ce sont des Dalits, et Smita, qui vit avec son mari et sa fille, en fait partie. Eux aussi sont rejetés par la société, tel des « rebuts indignes qu’on prend soin d’écarter », « Ils vivent en dehors de la société, à la périphérie de l’humanité ». Ils sont également discriminés en raison de leur appartenance à cette caste, car sa fille n’a pas sa place à l’école et sont donc condamnés à rester toute leur vie au plus bas de la société. Smita, qui décide de se battre pour que sa fille apprenne à lire et à écrire, refuse d’accepter cette discrimination. Au lieu de participer aux cours, son professeur demande à Lalita de balayer la cour. Smita s’interroge « pourquoi ne pas lui apprendre à lire et à écrire, comme les autres enfants ? », mais n’obtiendra comme seule réponse que ce n’est simplement pas sa place. « Elle maudit cette société qui écrase ses faibles, ses femmes, ses enfants, tous ceux qu’elle devrait protéger. », ce qui renvoie à nouveau à la citation de Sarah. C’est ainsi, qu’on peut constater également dans le récit de Smita que la société rejette les plus faibles qui sont ici les membres d’une caste dépourvu de tout jusqu’à être « invisible ». Smita dénonce à son tour que « Le monde les a abandonnés, rejetés comme de vulgaires déchets. » Ce rejet existe aussi au sein même de la caste et des familles et touche encore plus cruellement les femmes qui peuvent être abandonnées très jeunes, comme par exemple, « Lackshmama », qui, devenue veuve, « a été rejetée par sa belle-famille ». « Maudites », les veuves « sont considérées comme coupables de n’avoir su retenir l’âme de leur défunt mari ». Elles sont interdites dans les mariages, les fêtes, contraintes de se cacher. « Elles sont souvent jetées à la rue par leur propre famille »

Giulia est une jeune fille de 20 ans vivant en Italie avec sa famille. Elle est très proche de son père qui possède un atelier de fabrication de perruque. Elle se sent parfaitement à sa place dans cet atelier et n’a qu’un rêve : continuer de travailler au côté de son père parmi ses ouvrières et sans aucune autre distinction qui la rendrait à part. Un évènement

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