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DC1 M11.2 La construction psychosociale de la personne

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Par   •  19 Mai 2019  •  Dissertation  •  1 646 Mots (7 Pages)  •  449 Vues

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HUEMER Grégory

DC1 M11.2 La construction psychosociale de la personne

Je m’appelle Gregory, 27 ans en première année de formation éducateur spécialisé en alternance, employé en Maison d’Enfance à Caractère Social.

Avant l’entrée en formation j’ai eu diverses expériences dans le social, notamment « dans un Centre éducatif renforcé ». Ces expériences ont conforté mon objectif de devenir éducateur spécialisé. Sûr de ma décision concernant ma vie professionnelle, un événement va se produire au début de ma formation et venir complétement me chambouler.

Tout se déroule comme je l’imaginais, les apports théoriques correspondent à mes attentes, la formation me plait, je suis là où je voulais être, c’est génial. Mais, alors que je suis tranquillement sur mon « petit nuage », la réalité revient. Je dois faire mon stage dans le médico-social, auprès d’un public porteur de handicap.

 Le cadre est clair, c’est obligatoire. Oui, obligatoire ! c’est du moins, comme ça que je le ressens. Or, j’ai trouvé un employeur dans le domaine social, j’ai de l’expérience dans ce même domaine et on vient me faire « chier » à me dire d’aller dans le médico-social. Je ne comprends pas, pourquoi perdre du temps à aller travailler dans ce domaine plutôt que de continuer à m’aguerrir dans celui ou j’ai envie d’aller travailler, dans lequel je veux travailler et surtout pour lequel j’ai choisi cette voie ! Je suis frustré, énervé. C’est la première phase, je viens d’intégrer la nouvelle : il faut que je « digère » La deuxième phase ne met pas longtemps à arriver, je suis toujours frustré mais je ne suis plus énervé. Je suis terriblement angoissé. J’appréhende, ce n’est pas le public qui m’a donné cette vocation. Pourtant je DOIS le faire ! Oh ! Je ne vais pas faire demi-tour devant le premier obstacle. Pour surmonter cette épreuve, cette obligation, c’est toujours comme ça que je le ressens, je choisis de faire mon stage en Service d’Accompagnement à la Vie sociale. Je trouve que c’est un bon compromis, le plus « soft ». Le choix est scellé, je compte désormais les jours. A chaque croix sur le calendrier l’angoisse monte. Je parviens tout de même, à quelques jours du début du stage, à me mettre dans une bulle, un déni qui annihile mon angoisse. Le jour J arrive, je suis présent à l’heure, au SAVS et là, la bulle explose, bonjour l’angoisse. En retrait, stressé, je ne suis pas encore vraiment confronté au public. Ouf, une journée de moins ! Mais ce n’est que le premier jour, il en reste 55. Le deuxième jour un événement se produit, un évènement que je ne pourrai jamais oublier. Un éducateur spécialisé en charge d’un atelier collectif est malade. De ce fait un autre membre de l’équipe m’interpelle : « Ce serait bien que tu puisses animer l’atelier ciné-débat ce soir ça te permettrait de te « mettre dans le bain », ce sont exactement ses mots. Me mettre dans le bain ? Il est sérieux ou il rigole ? Je me décompose mais reste impassible. Cela m’angoisse, ce public m’angoisse. L’exercice en lui-même n’est pas un souci, déjà fait, donc rien de nouveau.

Je ne peux laisser paraitre quoi que ce soit, je ne PEUX rien laisser paraitre, je dois relever le challenge, me mettre en danger. Je vais animer le ciné-débat. Le ciné-débat c’est quoi ? Un groupe de personne accompagné par le service se réunit dans les locaux du SAVS pour un temps collectif d’une durée d’environ une heure, le but est de choisir le film (qui sera projeté dans quinze jours) à la majorité du groupe et d’en débattre par la suite. Tout à tour, les personnes arrivent…. Ils n’ont pas l’air méchant…rien d’extraterrestre. Ils sont huit, assis autour de la table. Je me présente : « Bonjour je m’appelle Grégory, je suis en stage, en formation Educateur Spécialisé : je serai dans votre structure durant trois mois pour apprendre à devenir éducateur ». « Salut », me répondent-ils tous en chœur, tout sourire. La tension redescend d’un cran, ils ont souri. Je continue en leur expliquant ce qu’est le ciné-débat, mais c’est un rappel, car ils y ont déjà tous participé auparavant. Puis, j’invite qui veut à prendre la parole pour faire une proposition, d’un thème, d’un film, de se « lancer ». C’est Yves qui prend la parole en premier, petit de taille, fort de corpulence, le visage rond et le sourire jusqu’aux oreilles. Ce Monsieur à tout l’air d’être sympathique ! Il donne le nom du film qu’il voudrait voir. Ah…problème. Je ne le comprends pas, il a des difficultés d’élocution, voire même de vocabulaire. Qui va se moquer de lui et donner sa proposition pour passer ce pauvre monsieur ? La dame au fond en haut noir, les cheveux frisés ou le grand blond qui force les sourcils sur le côté ?  Je demande à Yves de répéter car je n’ai pas compris, il répète en théâtralisant un geste de combat. Je saisis ! Karaté Kid, il veut voir Karaté Kid. Au même moment où ça fait tilt dans mon cerveau, Marie-Dominique dit d’une voix forte : « Karaté Kid, rholalala Grégory ..», tout en esquissant un sourire .Marie-Dominique c’est la dame avec le haut noir au fond de la salle, elle ne s’est pas moqué, elle a aidé Yves à se faire comprendre. Cela fait rire tout le monde. Tout le monde est détendu. Et… JE suis moi aussi détendu. J’étais le seul à ne pas l’être. Jusqu’à présent ! Les propositions se font tour à tour, chacune d’entre elles provoque au minimum des « aaaaaaah », enjoués ou des « ooooh » désapprobateurs et, parfois de courts « débats » dans le respect total de la parole et des idées. Et voilà, qu’au plus l’atelier collectif se déroule, au plus je sens qu’une grande émotion m’envahit. Je tente, tant bien que mal de me concentrer et de ne rien laisser paraitre, de ne pas tenter de me l’expliquer à ce moment-là, pour ne pas la laisser me submerger. En vérité à cet instant, je sais parfaitement pourquoi l’émotion m’envahit. Pendant ce temps Yves échange avec Isabelle. Thierry aide Yves à se faire comprendre. A côté d’eux Jennifer échange avec Saïd sur sa proposition des « malheurs de Sophie », accompagné par intermittence d’éclats de rires contrôlés pour ne pas déranger les autres. L’atelier se termine peu de temps après. Il est 18h50, j’écourte le moment des « au revoir » des uns et des autres. Je les « booste » un peu pour se rhabiller : « l’atelier a duré un peu plus longtemps que d’habitude, « je suis désolé de vous presser un peu il faut y aller ». Tour à tour, Yves, Isabelle, Jennifer, Saïd, Thierry, Anthony, Marie-Dominique et Marie me saluent chaleureusement. Ils sont ravis d’avoir fait ma connaissance, ravis de ce moment passé. Je sens que j’ai les yeux qui brillent. Le fait qu’il fallait se presser, l’heure, tout ça. C’est une excuse. Je veux partir vite.

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