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Analyse de pratique professionnelle

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Par   •  27 Novembre 2022  •  Dissertation  •  2 056 Mots (9 Pages)  •  269 Vues

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Institut de Formation en Soins Infirmiers

U.E. 5.8 S1

Stage professionnel

Analyse de pratique professionnelle

La place de la communication non verbale

     

    Promotion 2021 - 2024

                      04/01/2022

Présentation des données utiles à la compréhension de la                         situation :

J'effectue mon premier stage en unité de soins longue durée, dans un centre de rééducation fonctionnelle disposant de plusieurs services spécialisés. Je suis affectée pour toute la durée de mon stage dans un service réparti sur deux étages, accueillant au premier étage des personnes avec des affections de l'appareil locomoteur telles que des prothèses totales de genou ou de hanche avec une capacité de 24 lits . Le deuxième étage a une capacité de 11 lits et accueille des personnes en état pauci-relationnel (EPR). Cet état se définit par une altération sévère de l'état de conscience. La personne présente des réactions comportementales minimales mais précises, lesquelles semblent témoigner de la conscience qu'elle a d'elle-même ou de l'environnement. Il y a présence d'une interaction significative avec l'environnement. Ce comportement est incohérent mais il se distingue du comportement réflexe en raison de sa reproductibilité ou du fait qu'il est maintenu pendant une durée suffisante, il est généralement provoqué par un stimulus externe. À cause d'un manque de structures d'accueil adaptées, ces personnes sont accueillies pendant plusieurs années souvent jusqu'à leur 65 ans avant d'intégrer un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ou une maison d'accueil spécialisée. Le centre de rééducation fonctionnelle est assimilé à un lieu de vie leur permettant de bénéficier d'une prise en soins globale. Elles sont accompagnées par une équipe pluridisciplinaire composée d'un médecin, de deux infirmières, des trois aides-soignantes, d'une kinésithérapeute, d'une psychologue et d'un animateur.

Les acteurs de la situation que j'ai choisi de présenter sont une infirmière, une résidente, que je nommerai Madame D afin de préserver son anonymat et moi-même. Madame D est âgée de 56 ans, en état pauci-relationnel dû à un traumatisme crânien à la suite d'une chute dans les escaliers en Décembre 2015. Elle a été admise au centre de rééducation fonctionnelle en Mars 2016. Depuis son état cognitif est stable. Elle présente un déficit cognitif associé à une communication verbale souvent incohérente.  

Cette situation a eu lieu lors de la deuxième semaine de mon stage. Ce jour là, comme habituellement les infirmières sont présentes de 7h00 à 19h30. Il est environ 10h30, j'accompagne l'infirmière faire la toilette de Madame D.  Ce n'était pas la première fois que je rencontrais Madame D mais la première fois que je l'aidais à faire sa toilette.

Nous entrons dans sa chambre, elle est installée dans son lit et regarde la télé, au moment où nous nous dirigeons vers elle, elle tourne la tête dans notre direction et nous regarde. L'infirmière et moi lui disons « Bonjour Madame D », elle ne nous répond pas. L'infirmière lui dit « Nous venons pour faire la toilette ». C'est une toilette au lit, l'infirmière me dit de préparer le matériel. Je m'exécute et nous commençons le soin. Lors du début du soin Madame D reste silencieuse et calme, le visage détendu. J'essaie d'entrer en communication avec elle et lui dis « Ça va, vous avez bien dormi ? » Je ne suis pas certaine qu'elle comprenne ce que je dis mais je ne peux m'empêcher de lui parler. « Il ne fait pas très beau aujourd'hui ». L'infirmière me dit alors « Elle ne comprend pas tout mais il lui arrive de faire des mouvement de la tête pour communiquer ». Lorsque nous arrivons au niveau des membres inférieurs Madame D se met à crier « Ça va , ça va » son visage se crispe, ne comprenant pas sa réaction, je demande à l'infirmière « Pourquoi crie-t-elle ? » L'infirmière me répond « Elle s'exprime de façon incohérente, ce n'est pas réellement significatif ». À ce moment là Madame D se met à faire un mouvement de retrait de sa jambe gauche en la ramenant vers son buste. Je demande alors « Elle n'aime pas qu'on lui touche les jambes ? » L'infirmière me dit « Non ce n'est pas ça ». De plus en plus agitée Madame D continue à crier « Ça va, ça va,... » à plusieurs reprises. L'infirmière lui dit        « Calmez vous Madame D ». J'émets l'hypothèse « Peut-être qu'elle a mal à la jambe ? » même si visuellement elle n'avait rien. L'infirmière me répond « Je ne pense pas ». Quand nous avons eu fini la toilette de ses jambes Madame D s'est peu à peu calmée, elle ne criait plus et son visage s'est détendu. Vient le moment de la vêtir, nous lui mettons son t-shirt et son pull sans difficulté mais quand nous voulons lui mettre les bas de contention de nouveau son visage se crispe, elle s'agite, effectue encore un mouvement de retrait de sa jambe gauche et se remet à crier « Ça va, ça va ». L'infirmière lui dit « Du calme, arrêtez de bouger la jambe » et me dit de maintenir sa jambe gauche afin qu'elle puisse enfiler le bas, ce que j'ai fait. Lorsque je lui ai mis le bas de contention à la jambe droite elle criait mais n'effectuait pas de mouvement de retrait de la jambe. Durant la mise du pantalon elle a eu la même réaction. Enfin nous avons terminé et l'avons installée sur son fauteuil, Madame D a arrêté de crier et est redevenue calme.

Expression du ressenti face à la situation :

Après avoir observé à trois reprises la même attitude de retrait, je m'interroge intérieurement sur  une possible douleur au niveau de sa jambe gauche.

Pour quelle raison manifesterait-t-elle ce comportement pour la jambe gauche et pas pour la droite ? Ne doit-on pas prendre en compte la communication corporelle tout autant que la communication verbale ? Et à fortiori chez une personne qui présente un trouble cognitif et ne peut verbaliser explicitement sa douleur ? Sommes nous passé à côté de quelque chose ? J'avais le sentiment de ne pas avoir apporté l'aide adéquate au comportement de Madame D.  Sur quels critères pouvons-nous nous appuyer pour déterminer si un comportement est significatif ou non ? L'évaluation de la douleur chez une personne ne pouvant l'exprimer clairement est-elle toujours objective ?

Argumentation du choix de la situation :

J'ai choisi cette situation car cela a suscité une réflexion autour de la prise en soins et de la prise en charge de la douleur chez une personne dyscommunicante. De plus, au cours de mes prochains stages et de l'exercice de ma future profession je rencontrerai certainement d'autres personnes présentant des troubles cognitifs associés à des troubles de la communication. Connaître et comprendre les différents types de communication me paraît essentiel afin de nous adapter au mieux à chaque personne et à la situation. La qualité de la prise en soins repose sur des connaissances, des savoir-faire mais aussi sur notre adaptation individualisée à chaque personne.

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