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Éric-Emmanuel Schmitt

Commentaire de texte : Éric-Emmanuel Schmitt. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  1 450 Mots (6 Pages)  •  260 Vues

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Français

Compétence 2 – Recherche documentaire et synthèse de textes

Compétence 5 & 6 – Lire le texte littéraire

& construire la notion de littérature

Œuvre choisie : Le visiteur d’E.E Schmitt

  1. Justification de l’extrait choisi

   La pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt est dans sa totalité une pièce mystérieuse, en majeure partie de par ses personnages mais également de par la croyance de ses derniers. Dans l’extrait choisi, Freud est persuadé de connaître l’identité de l’inconnu, il est pour lui Walter Oberseit. Cependant, juste quelques minutes auparavant, Freud soupçonnait ce dernier d’être Dieu. Du début à la fin de la pièce, le doute plane autour de l’identité de l’inconnu. Cette identité paraît insaisissable, Freud, ce neurologue et psychanalyste qui aime tant la certitude et l’exactitude en est déboussolé. L’inconnu ne lui facilite pas la tâche, comme montré dans l’extrait. Il se dérobe continuellement, dès que Freud le cerne comme étant un homme, il lui fait part de savoirs et d’anecdotes qu’aucun homme sur cette terre ne saurait connaître. Ou bien, il lui apporte un certain doute, perceptible lors de la dernière phrase de l’extrait. Lors du schéma inverse, quand Freud pense avoir une incarnation de Dieu devant lui, l’un ou l’autre événement lui fait remettre sa parole en cause et penser que ce mystérieux inconnu n’est rien d’autre qu’un homme. L’extrait nous révèle donc bien l’amusement dont l’inconnu fait preuve à dérober continuellement les certitudes de Freud.

   Dans cet extrait, Freud explique comment il perçoit les athées ainsi que les croyants, les illusions dont selon lui les personnes ayant foi en Dieu font preuves. On comprend qu’il ne croit pas en Dieu pour la simple et bonne raison que pour lui, c’est choisir la facilité. Tout au long du récit, l’inconnu fait tout remettre en question à Freud et majoritairement son athéisme. Il procède en lui énonçant les quelques fois durant son enfance où il s’est tourné vers Dieu. Il suscite en lui une vraie réflexion que l’on constate notamment dans l’extrait choisi.

   L’extrait est, à mes yeux, une bonne représentation de l’absence de certitude qui anime Freud tout au long de cette nuit, ainsi que l’espoir suscité par cet inconnu par ses questionnements. La rationalité ne résout pas tous les champs de l’existence, elle ne démêle pas le mystère et cet inconnu, quel que soit son identité, a su lui prouver.

  1. Synoptique de l’extrait et des notations

Extrait                                                                             Didascalies

L’INCONNU : La vérité est une maîtresse bien sévère.

FREUD : Et exigeante…

L’INCONNU : Et insatisfaisante !

FREUD : Le consentement n’est pas l’indice du vrai. L’homme est dans un souterrain, monsieur Oberseit. Pour toute lumière, il n’a que la torche qu’il s’est faite avec les lambeaux de tissu, un peu d’huile. Il sait que la flamme ne durera pas toujours. Le croyant avance en pensant qu’il y a une porte au bout du tunnel, qui s’ouvrira sur la lumière…L’athée sait qu’il n’y a pas de porte, qu’il n’y a d’autre lumière que celle-là même que son industrie a allumée, qu’il n’y a d’autre fin au tunnel que sa propre fin, à lui… Alors, nécessairement, ça lui fait plus mal quand il se cogne au mur…ça lui fait plus vide quand il perd un enfant…ça lui est plus dur de se comporter proprement…mais il le fait !

Il trouve la nuit terrible, impitoyable…mais il avance. Et la douleur devient plus douloureuse, la peur plus peureuse, la mort définitive… et la vie n’apparaît plus que comme une maladie mortelle…

L’INCONNU : Votre athée n’est qu’un homme désespéré.

FREUD : Je sais l’autre nom du désespoir : le courage. L’athée n’a plus d’illusions, il les a toutes troquées contre le courage.

L’INCONNU : Qu’est-ce qu’il gagne ?

FREUD : La dignité.

L’INCONNU : Tu es trop amoureux de ton courage.

FREUD : Ne me tutoyez pas.

L’INCONNU : Merci. Vous m’en voulez de ne venir que maintenant. Mais si je m’étais montré plus tôt à vous, cela n’aurait rien changé. Vous auriez eu la même vie, Freud, digne, belle, généreuse, …

FREUD : Walter Oberseit, cessez de vous prendre pour Dieu. Ce qu’il y a d’intact en vous sait très bien que c’est faux.

L’INCONNU : Ainsi vous ne croyez pas en Dieu, mais en Walter Oberseit. Très flatté pour lui. Mais qui vous prouve que Walter Oberseit existe ?

FREUD au teint pâle, vêtu d’un costume noir par-dessus un gilet de couleur grise complété d’une cravate jaune.

L’INCONNU a la bonne mine, vêtu d’une chemise blanche, un costume noir assorti d’une cravate verte.

La scène se passe dans le bureau de Freud. Une pièce à haut plafond et aux grandes fenêtres couvertes par de longs rideaux noirs. La pièce dispose d’un éclairage faible apporté par les quelques lampes de la pièce. L’inconnu est assis sur une chaise tandis que Freud flâne dans la pièce.

Silence.

D’un air pensif.

Hausse le ton de manière théâtrale, saisi par ce que lui-même récite.

Il allume une bougie.

Eteint la bougie d’un geste brusque.

Grands gestes des bras.

Coup d’œil vers la photo de lui et sa fille, décédée en 1920, épinglée au-dessus de son bureau.

D’un air préoccupé.

Confiant de ses dires avec une pointe de provocation.

Rétorque avec tout autant de confiance.

Comme pour lui lancer un défi.

Léger temps de silence.

Se lève de la chaise d’un air amusé et convaincu.

Sans laisser paraître d’émotions.

Se rapproche petit à petit de Freud d’un air satisfait.

Commence à perdre patience et à s’irriter.

Avec un sourire en coin, amusé de la situation.

...

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