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Yann Berthelet, "Légitimer les experts religieux sous la République romaine"

Compte rendu : Yann Berthelet, "Légitimer les experts religieux sous la République romaine". Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  10 Novembre 2020  •  Compte rendu  •  758 Mots (4 Pages)  •  649 Vues

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Yann Berthelet est né le 12 mai 1982, à Bron, ancien élève de l'ENS-Ulm, agrégé et docteur en Histoire, Yann Berthelet a enseigné à l’université de Paris I et à l’université de Rouen. Il étudie surtout  la cité de Rome et ses cultes sous la République et au Haut-Empire et  les rapports du politique et du religieux dans le monde romain. L’article étudié est un article tiré d’un périodique (Hypothèses) parue en 2011 qui se nomme Légitimer les experts religieux, sous la République romaine . Le sujet de l’article est les prêtres publics romains sous la République. Pour lui, les prêtres publics de la République romaine ne recevaient aucune formation spécifique avant leur accès à un sacerdoce, au point que certains historiens sont allés jusqu’à les qualifier d’« amateurs »2, ils étaient cependant considérés par leurs contemporains comme des experts religieux. Les problématique a étudiées sont alors que les prêtres publics ne reçoivent aucune formation religieuse particulière, à quoi tient la légitimité de leur expertise religieuse sous la République romaine ? Quels procédés construisent leur légitimité ? Quelles raisons expliquent que leurs contemporains les considéraient comme détenteurs du savoir religieux alors qu'ils n'avaient reçu aucune formation particulière en la matière ?

        L’absence de formation préalable obligeait les plus jeunes dans le sacerdoce à se reposer sur leurs appariteurs, déplaçant ainsi sur eux la responsabilité des savoirs et des savoir-faire sacerdotaux.Il arrivait même qu’un jeune prêtre dût assister seul, sans aucune aide, un magistrat dans l’accomplissement d’un rite.L’absence de formation spécifique ne portait pas à conséquence uniquement pour les jeunes prêtres. Ainsi, Tiberius Sempronius Gracchus, le père des Gracques, pourtant augure depuis plus de quarante ans, commit par ignorance, lors de son second consulat en 163 av. J.-C., une erreur sur les auspices. S’il fit cette erreur en tant que magistrat et non en tant que prêtre, il reste significatif, pour mon propos, qu’il ne prît conscience de son erreur qu’après avoir consulté les livres auguraux.les magistrats et les prêtres romains maîtrisaient, par expérience aristocratique et transmission orale, les pré-requis nécessaires à l’accomplissement des rites. Lorsque des erreurs étaient commises, il était en outre toujours possible de répéter le rite par son instauratio.

les prêtres romains devaient aussi répondre aux questions des sénateurs, des magistrats ou des particuliers en matière de droit sacré, ce qui fait problème lorsqu’on sait qu’ils ne recevaient aucune formation préalable en la matière. Cette difficulté n’échappait pas aux Anciens, qui avaient parfaitement conscience que tous leurs prêtres n’étaient pas aussi compétents en matière de droit pontifical ou augural : ils reconnaissaient que certains s’y étaient plus particulièrement spécialisés, sans doute après leur entrée dans le sacerdoce. Ainsi en est-il de plusieurs pontifes, tel Coruncanius, dont Cicéron ou tels les deux Scaevola, qualifiés de « très compétents en droit  ». La compétence juridique que Cicéron vante ne se limitait d’ailleurs pas au droit pontifical mais s’étendait au droit civil. Pour les augures, il faut citer Appius Claudius Pulcher, dont le personnage de Quintus oppose, dans le traité Sur la divination, la science augurale et divinatoire à l’ignorance de ses collègues.Comme tout aristocrate, il devait connaître le droit public en général et maîtriser l’art oratoire afin de pouvoir défendre ses clients, attaquer ses adversaires et parler en public ; et avoir suffisamment d’expérience militaire pour commander des troupes en tant que consul.Caton le Censeur aurait quant à lui déploré qu’un grand nombre d’auspices aient été « complètement perdus et délaissés par la négligence du collège des augures. En plein Sénat, le futur triumvir Marc-Antoine, augure depuis 50 av. J.-C., vit sa compétence violemment mise en doute par Cicéron, son collègue à l’augura.

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