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Synthèse sur la ruse

Synthèse : Synthèse sur la ruse. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2020  •  Synthèse  •  1 453 Mots (6 Pages)  •  1 073 Vues

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« Les ruses et les machinations ténébreuses ont été imaginées par les hommes pour venir en aide à leur lâcheté ». A la lueur de cette citation d’Euripide, la ruse, comme moyen efficient, n’est pas très positive. Cependant, à l’appui de deux réflexions vantant les atouts de la ruse, d’une fable narrant les effets de cette dernière et d’un article insistant sur la nécessité d’emprunter des chemins détournés, les références de ce dossier tentent de comprendre en quoi la ruse peut être ambivalente. Afin d’en juger, il serait intéressant de définir la ruse et ses atouts puis d’en déterminer les limites.

La ruse, malgré son apparente négativité, est vantée et admirée dans nombre de cultures. Universelle et synonyme de tromperie, la ruse est l’alliée des plus grands héros, comme le rappelle Georges Balandier dans son étude intitulée le Détour, pouvoir et modernité datant de 1985. L’extrait retenu évoque la ruse cachée d’Ulysse, l’astucieux stratège de la guerre de Troie, à laquelle il mit un terme grâce au subterfuge du cheval de bois. G. Balandier met ainsi en évidence que ce moyen efficient est naturel chez l’homme. Vénérée, cette faculté est même sacralisée chez les grecs. Elle prend les allures de la divinité Métis qui aida Zeus à prendre le pouvoir, lequel épousera l’ingénieuse servante. Il ira même jusqu’à l’avaler, ce qui lui permettra de déjouer tous les plans fomentés contre lui. Car être rusé signifie de pouvoir prévoir les coups d’avance, ce que Jacques Attali suggère dans son Traité du labyrinthe au chapitre traitant des Chemins de sagesse paru en 1996. Doté d’une sorte de troisième œil, Zeus avance ses pions comme aux échecs et anticipe les attitudes de ses adversaires. J. Attali estime ainsi que pour « trouver le chemin, il faut être malin » et la malice, selon ses dires, résulte d’une intelligence parallèle, d’une sorte d’intuition, c'est-à-dire d’une expression des sens. Ce sixième sens n’est en aucun cas une mathématique de l’esprit, il est subjectif et suit l’instinct de la personne qui s’en sert. En ce sens, la ruse n’est pas mentir, comme le clame G. Balandier, elle n’est qu’un moyen détourné d’arriver à ses fins. Denis Boisseau corrobore les propos de ce dernier dans un article édité dans la revue de La Licorne en 2000, titré « ne vaut pas le voyage ». Le voyage, par définition, est un chemin souvent long, périlleux et la ruse matérialise, au cours du périple, une étape, une bifurcation opportune pour celui qui l’entreprend. Il dément aussi l’idée, selon laquelle le chemin le plus court est le plus sûr. Pour D. Boisseau, il est évident que faire des détours à la fois physiques et intellectuels est naturel pour l’homme afin de peaufiner sa stratégie lui permettant d’atteindre un objectif avec plus d’exactitude. La ruse répond à cet impératif et c’est pourquoi, elle est aussi l’expression d’un choix que J. Attali illustre avec l’histoire de Thésée prêt à en découdre avec le Minotaure tout en prenant la précaution de se baliser une issue pour sortir du labyrinthe. La ruse est donc loin d’être un raccourci, elle est une réflexion qui doit tenir compte de nombreux paramètres pour mieux faire progresser l’homme. C’est précisément ce que G. Balandier met en exergue en se référant à la culture chinoise et ses tactiques de guerre. Le grand philosophe Confucius, nommément cité par l’auteur, pense que la ruse s’oppose à la violence, en ce qu’elle est une manœuvre psychologique et non une atteinte physique. Néanmoins, ce procédé indirect sert la guerre, car elle décuple la force des défendant et leur garantit la victoire. En ce sens, le vrai héros est celui qui sait conjuguer force et ruse à la manière d’Ulysse, emblème mythologique de cette forme d’intelligence pratique. C’est d’ailleurs cette même force qui animera le renard à se sortir d’un mauvais pas en donnant foi à son instinct de survie. La fable V tirée du livre III des Fables de Jean de La Fontaine paru en 1668 expose l’histoire du Renard et du Bouc, qui assoiffés se glissèrent dans un puits pour s’abreuver. Alors qu’ils ont bien bu, le renard a déjà prévu le moyen de sortir du puits et c’est par un habile subterfuge qu’il va se servir du bouc pour sauver sa vie, lequel admire le bon sens de son compagnon.

Considérant que

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