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Lecture Analytique “Nana” d'Émile Zola

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Par   •  14 Octobre 2016  •  Analyse sectorielle  •  1 022 Mots (5 Pages)  •  2 903 Vues

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Thomas Lebecque

27 septembre 2016

Lecture Analytique

« Nana », Emile Zola

Nous allons, pour cette lecture analytique, étudier un extrait du roman naturaliste  « Nana », d’Émile Zola, publié en 1880. Fille de Gervaise et de Coupeau, blanchisseuse de l’Assommoir, Nana est une jeune comédienne et courtisane qui fréquente les hauts personnages du second empire. Atteinte de la syphilis, elle meurt dans sa chambre d’hôtel, dans d'atroces souffrances. Elle a été veillée par quelques amies fidèles et curieuses de voir à quoi ressemble le cadavre de celle qui fut une des plus jolies femmes de Paris. Cette scène constitue la fin tragique de l’héroïne. Nous allons voir en quoi ce dénouement dépasse le traitement naturaliste en étudiant tout d’abord, les éléments qui font de ce portrait un portrait naturaliste, puis nous verrons en quoi celui ci dépasse le traitement Naturaliste en analysant les procédés stylistiques de l’auteur.

L’ancrage réaliste de ce dénouement est visible notamment à travers l'ancrage spatio temporel voulu par l’auteur. Nous verrons ensuite que les personnages sont réalistes et qu’ils sont fidèles à l’amitié qu’ils ont avec Nana. Enfin, nous verrons la description presque médicale du corps de Nana, la description de chaque élément de son corps est minutieusement détaillé.

Tout d’abord l’auteur ancre son récit dans l’histoire à travers l’évocation d’une époque historique celle du régime de Napoléon III . Zola fait mourir nana dans un grand hôtel parisien des grands boulevards donc dans le quartier moderne de l'époque (boulevards haussmanien construits pour éviter la construction de barricades lors de révoltes). La mort de Nana, on le voit, se produit au moment même de la déclaration de la guerre qui va mettre un terme au second empire ( la guerre contre la Prusse ) ; la mention des cris qui montent du boulevard « A Berlin » à la reconstitution de cette événement historique.

[ Paragraphe b]

Enfin les marques de la maladie ne manquent pas dans la description qu’en fait Zola , qui pour l’occasion utilise un vocabulaire digne de celui d’un médecin légiste , insistant notamment sur les dégradations provoquées sur celle qui fut la plus belle femme de Paris  : « pustules » « purulence » « croute rougeâtre » « le nez suppurait » . Zola fait de plus appel à nos sens en évoquant l’odeur du corps en décomposition « le cadavre commençait à empoisonner la chambre », un corps réduit à l’état de masse inerte « jetée là sur un coussin » « charnier »  « la moisissure » « la boue ». La description est très organisée à la façon d’un cinéaste organisant ses plans : un plan d’ensemble suivit d’un plan détaillé du visage « le nez » « une joue » « la bouche » ; il termine en décrivant les cheveux. Tous ces procédés contribuent à ce réalisme presque médical de l’évocation de la mort.

Zola par plusieurs aspects dépasse la dimension  naturaliste  évoquant la mort de façon très subjective car ce portrait  a aussi une visée  symbolique et politique . Zola par plusieurs aspects dépasse la dimension  naturaliste  évoquant la mort de façon très subjective  à travers l’usage d’un portrait hyperbolique ainsi qu’ un travail de mise en scène minutieux car ce portrait  a aussi une visée  symbolique et politique.

Tout d’abord Zola use d’un style hyperbolique qui exagère et rend expressive la description de la maladie et de la mort. Les hyperboles sont nombreuses « le cadavre commençait à empoisonner la chambre », « un charnier », « le bouillonnement de la purulence », « une moisissure de la terre » . L’emploi d’adjectifs dépréciatifs renforce cette description « grisâtre », « rougeâtre ». La description progresse dans l’horreur et ce sentiment de répulsion que fait naitre l’auteur en nous les lecteurs , fait que l’on s’éloigne peu à peu de la description neutre voulue dans le mouvement naturalisme. Zola cumule des détails sordides qui nous montrent qu’en fait Nana n’est plus rien , après avoir été si importante . Les sens par lesquels Nana a vécus et aimés sont totalement dégradés . « un œil celui de gauche , avait totalement sombré dans le bouillonnement de la purulence , l’autre à demi ouvert s’enfonçait comme un trou noir … », « le nez suppurait encore » . L’usage de la métaphore « masque abominable » qui souligne l’horreur de la scène montre une Nana dont la mort a déformé les traits . L’usage de verbes de mouvement à l’imparfait «  le nez suppurait », « envahissait » « tirait » donnent l’idée du mouvement de la chair ce qui renforce cette sensation d’horreur. La fascination vient quant à elle des cheveux restés intacts « les beaux cheveux gardant leur flambée ».

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