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Fiche de lecture Les inaudibles: sociologie politique des précaires

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Par   •  15 Novembre 2017  •  Fiche de lecture  •  2 056 Mots (9 Pages)  •  1 036 Vues

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Fiche de lecture Les inaudibles: sociologie politique des précaires,

Céline Braconnier & Nonna Mayer

Introduction

Les Inaudibles est un livre publié en 2015 sous la direction de Céline

Braconnier et de Nonna Mayer. 20 autres chercheurs y ont contribué.

Céline Braconnier est la directrice de l’IEP de St germain-en-laye et

aussi une professeure des universités en science politique agrégée d’Histoire.

Elle travaille sur plusieurs thématiques: l’analyse des comportements

électoraux, l’abstentionnisme, les rapports ordinaires au politique, la

sociologie politique de la précarité, et les méthodes d’analyse du vote. Elle est

co-animatrice du réseau de recherche FEEL

(Futur des études électorales) de l’AFSP

(Association française de science politique).

Nonna Mayer est une sociologue et politologue. Elle est diplômée

de Sciences Po Paris en science politique et a aussi une formation

en Droit. Elle est directrice de recherche au centre national de recherche scientifique (CNRS) et émérite au Centre d’études Européennes (CEE) de Sciences Po.

Elle travaille sur la sociologie électorale et plus particulièrement sur celle du Front National.

Les Inaudibles est une enquête sur les effets politiques de la précarité. L’enquête est réalisée

durant l’élection présidentielle de 2012. Cet ouvrage est un pionnier de le sujet car très peu

d’auteurs se sont consacrés à la question. Il fait entendre les voix des « inaudibles », ces populations

précaires peu entendues. En partant des parcours individuels, les auteurs tentent de comprendre

l’impact de la précarité sur les rapports de ces populations à la politique.

LA THÈSE

Le livre nous montre « ce que la fragilisation des trajectoires liée à la crise économique de

2008 produit comme effets sur les comportements politiques » (p.18). À savoir, comment dans un

contexte de fragilité sociale et donc de précarité les individus réagissent-ils en politique. Les auteurs

démontrent qu’il n’existe pas de classe « unie de précaires » mais bien que part le résultat d’une

« accumulation de coups durs » et de mises en concurrence des précaires, ces derniers possèdent des

trajectoires propres construisant leur comportement électoral. Pourtant, on constate que les précaires

ont un taux d’abstention 4 fois supérieur à la moyenne. C’est en cela qu’ils sont «inaudibles » car

participant peu à la vie politique. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’ils n’ont pas d’avis sur

la politique, ce sont ces avis que les auteurs souhaitent faire entendre.

MÉTHODE

Des méthodes à la fois quantitatives et qualitatives sont utilisées dans l’enquête.

Il y a une multiplicité des sources d’entretien puisque pas moins de 59 femmes et 55 hommes

participent à l’enquête qualitative. Les entretiens se déroulent 1 mois avant le premier tour de

l’élection présidentielle et sont ciblés à Paris dans le XIe arrondissement, à St Denis, à Bordeaux

(dans le quartier Mérignac-LeBouscat) et à Grenoble (dans les quartiers d’ Échirolles et Voiron).

Les interviews se sont déroulés dans des lieux d’assistance (au secours populaire, centre

d’hébergement etc).

La partie quantitative se fait quant à elle part un sondage réalisé 1 mois après le second tour de la

l’élection présidentielle se basant sur un échantillon de 2 014 personnes en France métropolitaine.

Cette partie plus objective et scientifique vient contrebalancer le coté subjectif des entretiens.

L’objectif est de recueillir les témoignages tout en restant dans un cadre assez scientifique. Comme

le dit Bourdieu, le défaut des sondages est de prendre chaque opinion individuelle séparément sans

la replacer dans l’environnement social de l’individu. Les entretiens semblent contrecarrer ce

problème. Pourtant, ne pouvons-nous pas affirmer la même chose des entretiens? Les individus

peuvent adapter même inconsciemment leur discours pour les enquêteurs. C’est ici une des limites

de l’analyse.

LA PRÉCARITÉ, DE QUOI PARLE-T-ON?

Travailleur pauvre, mère isolée, personne en hébergement d’urgence… le seul point

commun de tous ces précaires sont leurs difficultés économiques et sociales. Grace au score de

précarité individuel Epices utilisé dans l’enquête, on constate que la précarité a une visée

multidimensionnelle ne se réduisant pas uniquement à l’aspect monétaire. Les auteurs insiste sur le

fait que la précarité ne soit pas uniforme et qu’elle est conditionnée par des trajectoires

individuelles. C’est donc sur ces trajectoires qu’est basée l’enquête.

UNE OREILLE ATTENTIVE

Durant tout leur travail, les chercheurs représentent une oreille attentive pour ces

populations. Tous les entretiens

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