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Cours De Sociologie Politique: les citoyens

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Par   •  27 Novembre 2012  •  9 874 Mots (40 Pages)  •  1 858 Vues

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Partie II. Les acteurs de la vie politique

Quatre catégories d'acteurs vont être étudiées: les citoyens, les partis politiques, les groupes de pression et les médias.

Chapitre I. Les citoyens

Il faut s'interroger sur les formes de participation des citoyens à la vie politique. La participation politique est le fait d'exercer une influence sur les décisions que les pouvoirs publics prennent et sur la sélection du personnel gouvernemental. Le premier mode de participation politique est la participation électorale.

Section I. La participation électorale

On parle ici du vote qui est un procédé de participation politique. C'est le mode de participation principal des citoyens. Lorsqu'on aborde le vote, trois questions se posent:

■ Qui vote? Ce sont les électeurs qui sont des citoyens. Mais il faut se demander si tous les citoyens peuvent voter. Aujourd'hui, dans les régimes démocratiques, on a vraiment lié le droit de vote à la citoyenneté, mais cela n'a pas toujours été le cas. L'une des plus grandes luttes sociales a justement été d'obtenir la liaison entre citoyenneté et droit de vote. On a eu des théories qui se sont imposées pendant longtemps et qui limitaient le droit de vote à certains citoyens.

Le premier exemple est la Révolution française. Généralement, elle apparaît comme une grande révolution populaire pendant laquelle la France est sortie de la tyrannie des Rois. Cette Révolution est avant tout bourgeoise. Ce n'est pas le peuple qui acquiert le pouvoir en 1789 mais la bourgeoisie. Cette approche bourgeoise se ressent très bien dans le débat qui a eu lieu à cette époque là sur le droit de vote. L'Assemblée nationale va à ce moment-là suivre Sieyès, qui en 1790 considère que tous les hommes sont des citoyens mais que tous les citoyens n'ont pas nécessairement le droit de vote. Au sein des citoyens, on distingue en effet les citoyens actifs des citoyens passifs. Les passifs sont ceux qui, pour lui, n'ont pas assez d'éducation pour pouvoir s'intéresser à la vie politique. Les actifs, en revanche, sont ceux qui sont aptes à s'intéresser et à participer à la vie politique. Il faut se fier à la fortune, au montant de l'imposition payée, pour opérer la distinction entre citoyens actifs et passifs. C'est ainsi que la Révolution va se baser sur le suffrage censitaire, avec une véritable méfiance de la bourgeoisie contre l'ensemble de la population.

Le deuxième exemple est celui des Etats du sud des Etats-Unis, qui vont pendant longtemps pratiquer le suffrage capacitaire. Cela veut dire que l'on avait le droit de vote lorsque l'on avait la capacité à être électeur, à comprendre et à s'intéresser à la vie politique. Le principe était simple: il fallait passer un examen et le réussir pour pouvoir être électeur et être éligible. Or, on se rendait compte que dans ces Etats, il existait une minorité qui se distinguait par la couleur de la peau qui ne passait pas ou n'arrivait pas à réussir l'examen. En réalité, le vice était ailleurs dans ce type d'Etat: les afro-américains rataient l'examen car ils n'avaient pas les mêmes conditions d'instruction que les blancs. Une sorte de cercle vicieux se mettait en place: il n'y avait pas d'instruction, donc pas de réussite à l'examen, pas de représentants, et ainsi pas d'amélioration de l'instruction à l'examen. Ce système là a perduré jusqu'à la fin des années 60'.

Le citoyen est-il forcément un ressortissant national? Ce débat est une remise en cause d'une liaison faite selon laquelle le citoyen avait un lien de nationalité avec l'Etat. Il fallait donc être un ressortissant national, autrement dit, pour être citoyen. Ce qui perturbe ce débat là est la construction communautaire, qui est venue imposer aux Etats la participation de ressortissants étrangers issus de la communauté à certaines élections. Toutes les élections ne sont pas concernées; il s'agit des élections européennes mais aussi des élections locales. Depuis 1987, en France, on a donc des étrangers qui vote à des élections locales. La question qui s'est posée est de savoir si l'on peut admettre que le droit de vote soit accordé à tous les étrangers. Le concept de citoyenneté serait en quelque sorte explosé par rapport au vote.

■ A quoi ça sert de voter? Il s'agit de savoir si le fait de voter est important, si c'est le moyen rêvé de la participation politique. La manière de percevoir le vote dépend de l'échelle sur laquelle on se place. Si l'on retient une première échelle qui est celle de l'intensité de l'engagement politique, il faut reconnaître que le vote est tout en bas. Il est juste au dessus de l'inscription sur les listes électorales. C'est un des actes les plus simples et qui demande le moins d'intensité. En revanche, si l'on retient une autre échelle qui s'établit en fonction de la portée de l'acte sur les choix des gouvernants, le vote a alors une importance considérable. On a donc du mal à établir l'importance concrète du vote. Néanmoins, on lui reconnaît deux types de fonctions:

- des fonctions explicites: le vote sert à désigner les gouvernants. Il permet la dévolution du pouvoir et les grands choix politiques.

- des fonctions latentes: le vote sert à assurer la légitimité des gouvernants. C'est ce que les sociologues appellent le crédit initial, et le but pour le gouvernement est de bien gérer son crédit. La deuxième fonction latente est d'activer le sentiment d'appartenance à un groupe social. On peut estimer que le vote est un acte de socialisation. Quand on vote, on participe à la société, on s'intéresse au groupe. Quand on vote dans un certain sens, on s'intègre dans un groupe particulier. On va donc se définir en partie par le fait de voter.

■ Qu'est-ce qui détermine les individus dans leur vote? Peut-on prévoit le comportement des électeurs? C'est la question la plus intéressante et celle qui a le plus d'implication, car le jeu de toute personne qui se présente à une élection est toujours d'anticiper le comportement électoral. Il existe beaucoup d'études pour définir ce comportement. Il se dégage deux tendances:

- Une première tendance examine l'électeur comme un individu qui est influencé par son environnement social. Il y aurait donc une explication

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