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Commentaire littéraire de Dom Juan de Molière sur l’Acte I, scène 2

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Par   •  20 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  2 159 Mots (9 Pages)  •  878 Vues

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Le mouvement libertin s’est développé en Europe à partir du XVIIe siècle. Il consiste d’abord à s’imposer aux croyances religieuses puis au XVIIIe siècle il revendique la quête des plaisirs et défie la morale. Molière l’un des dramaturges français phare du XVIIe siècle a marqué les esprits par ses pièces révélatrices des vices de la société. Dom Juan de Molière, parfait exemple du libertinage, a été joué pour la première fois en 1665. Cette pièce de théâtre met en scène un séducteur infidèle qui se moque des valeurs du mariage. L’extrait étudié est la tirade de Dom Juan dans la scène 2 de l’acte I. Cette tirade est une réponse à Sganarelle, qui vient de lui affirmer que son comportement avec les femmes est indigne. Ainsi Dom Juan réplique que l’amour n’a pas de limite puis il expose ses conditions d’homme libre. En quoi ce texte est-il révélateur du caractère libertin de Dom Juan? Nous verrons d’abord que Dom Juan a une vision de l’amour sans limites puis le côté séducteur et libertin de cet homme.

Tout d’abord, nous pouvons voir que Dom Juan a une idée de l’amour assez libre, pour lui, il n’a aucune limite.

Dans un premier temps, ce personnage ne fait que contester la fidélité d’un homme à sa femme. Nous pouvons relever, en guise de preuve, l’hyperbole “qu’on renonce au monde pour lui”(l.1-2). Cette hyperbole, nous montre que Dom Juan se moque complètement de la conception de Sganarelle. Pour lui, elle est absurde, rester tout une vie avec une femme, c’est comme s’il ne pouvait plus vivre. Ce procédé nous laisse entendre que Dom Juan est outré de la vision de l’amour de Sganarelle. De plus, nous pouvons remarquer l’antiphrase “ la belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur”(l.2-3). Il critique le fait de s’engager pour un lien sacré, le mariage. Effectivement, pour lui, se marier, c’est ridicule et ça ne sert à rien car en faisant cela on se prive de tous les plaisirs de la séduction. De surcroît, l’antithèse “mort dès sa jeunesse” (l.4), reprend parfaitement la conception que la fidélité ne permet pas de s’amuser, de vivre sa vie pleinement. Il ne s’imagine même pas que cela puisse faire souffrir quelqu’un car tout ce qui l'intéresse c’est de batifoler. En effet, sans le fait de séduire tout le temps toutes les femmes, c’est comme s’il mourait. Enfin, le polyptote “J’ai beau être engagé, [...] une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres”(l.9-10). Ce polyptote allie phrase négative et affirmative. Cela montre ainsi la volonté de ne pas avoir de lien sacré de la part de Dom Juan. Il y a donc une négation des codes sociaux et des liens amoureux. Il ne veut surtout pas entendre parler de fidélité pour lui c’est un concept qui n’existe pas.

Dans un deuxième temps, ce personnage considère l’amour comme une conquête. En effet, l’oxymore “ douce violence” (l.8) intensifie la violence des sentiments ainsi que le bouleversement interne. De son point de vue, la séduction est un combat dont il ne peut se passer. De plus, le champ lexical de la guerre : “combattre”(l.16), “vaincre”(l.18), “conquête”(l.23), “conquérant”(l.24) et “à forcer”(l.17), illustre parfaitement le caractère guerrier du protagoniste. Il veut seulement conquérir le coeur d’une femme et ensuite se tourner vers une autre. Il passe de femme en femme comme s’il passait de combat en combat. Nous pouvons en déduire qu’il n’a donc jamais réellement ressenti le sentiment amoureux. Par ailleurs, il se compare au conquérant Alexandre le Grand, “et comme Alexandre”(l.27). D’après lui, séduire une femme c’est entreprendre une conquête. Il n’en a pas grand-chose à faire que cette femme ressente quelque chose pour lui, il veut juste la séduire et ensuite passer à une autre. De surcroît , nous pouvons remarquer une gradation liée avec un rythme ternaire : “ à combattre”(l.16), “à forcer”(l.17) et “à vaincre” (l.18). Cette figure de style nous révèle le chemin de la séduction. Ainsi cela intensifie l’idée d’une guerre et nous avons l’impression qu’il nous donne toutes les étapes pour atteindre son but, conquérir le coeur d’une femme. Cela donne l’image d’un chef de guerre donnant les instructions à ses soldats.

Dans un dernier temps, ce personnage définit l’amour par le changement. En effet, le parallélisme “il n’y a plus rien à dire ni rien à souhaiter”(l.20), montre que Dom Juan est catégorique sur le fait qu’une fois qu’il a séduit une femme, il s’en lasse. Cela prouve parfaitement, qu’il veut tout le temps du changement. Sinon il s’ennuierait toute sa vie. De plus, Dom Juan parle très régulièrement des femmes au pluriel: “toutes les belles”(l.5), “qu’elles ont toutes sur nos coeurs” (l.7), “mérite de toutes”(l.10), et “mes désirs” (l.27). En effet ce pluriel, traduit que le personnage principal ne peut se suffire d’une seule femme, il en a besoin de pleins pour vivre. C’est donc une nécessité pour lui de changer de femme régulièrement. Enfin, nous pouvons observer dans la phrase “ tout le plaisir de l’amour est dans le changement” (l.14), un paradoxe. De plus, Dom Juan emploie le présent de vérité générale sous la forme d’une phrase claire et brève. Nous pouvons en déduire que cette phrase représente la devise paradoxale de Dom Juan. Effectivement, cela résume toute sa conception de l’amour. Pour lui sans l’inconstance, il serait comme emprisonné.

Nous pouvons remarquer tout au long de sa tirade que Dom Juan néglige l'opinion des autres, tout ce qui l’importe c’est de vivre sa vie comme il l’entend même si sa vision de l’amour peut outrer un certain nombre de personnes.

Par ailleurs, nous pouvons percevoir le côté séducteur et libertin de Dom Juan.

Premièrement le lecteur comprend très vite que Dom Juan est un homme qui ne s’intéresse qu’à la beauté. Cela en est même devenu une exigence pour attirer ses faveurs. Nous pouvons nous appuyer sur la synecdoque « dès qu’un beau visage »(l. 12) qui montre bien son intérêt pour l’apparence d’une femme et non l’intérieur. En effet, cela prouve parfaitement la superficialité de cet homme qui ne fait pas attention au réel sentiment amoureux mais seulement à la beauté. De surcroît,

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