Commentaire Composé sur la pièce de théâtre Dom Juan de Molière Acte II, Scène 4

Après la censure de Tartuffe en 1664, Molière se lance dans l'écriture de Dom Juan qui s'inspirera de la pièce espagnole L'abusateur de Seville. Ce dernier relatant l'histoire d'un héros immorale toujours accompagné de son valet Sganarelle. En 1665, époque du classicisme, la pièce connaît un succès honorable même si les réaction son très vive. En effet le metteur en scène présente là un personnage redoutable et fascinant mais aussi séduisant que dangereux qui n'a pas peur de critiquer l’Église.

Le passage qui est porté à notre attention, extrait de l'Acte II, scène 4, met en scène un échange très rythmé entre Charlotte et Mathurine que Dom Juan avait toute les deux promise en mariage. Il se situe dans la comédie des paysans qui constitue l'acte II. Il y a alors une nouvelle intrigue amoureuse du héros éponyme se qui crée une double rupture, temporelle et spatiale (changement de décor) ainsi qu'une coupure de la fin de l'acte I, le spectateur attendant la vengeance d'Elvire. On assiste dans cette scène à une convention théâtrale poussée jusqu'à l'extrême utilisé par des personnage de farce. Ceci nous amène à nous demander en premier comment la convention théâtrale peut-elle être pousser au maximum; puis comment peut-on prolonger un dialogue qui paraît impossible; est ce que cette mécanique n'est qu'une farce au premier degré ou une critique du séducteur; et pour finir quelle est la mise en scène ici présente.

Nous répondrons à cette question à travers trois axes. Nous verrons tout d'abord en quoi nous avons affaire à une scène de comédie; d'autre part nous montrerons en quoi la mécanique verbale ainsi que la gestuelle entraînent à la farce ; enfin nous nous pencherons sur la critique faite du séducteur.

Cette extrait montre une confrontation gênante entre deux prétendantes de Dom Juan, Charlotte et Mathurine, qui se chamaille pour gagner le personnage. Les spectateurs assistent alors à une scène comique où le héros éponyme doit se sortir d'une situation délicate. En effet Dom Juan montrera le comique à travers sa situation, son caractère et ses mœurs.

La scène commence par une exclamation du fidèle valet « ah ah » montrant la possibilité d'un double jeu de la part de ce dernier soit d'amusement ou de crainte qui souligne une situation plutôt gênante ( le héros ayant promis le mariage au deux femmes). Cette seule exclamation introduit le registre comique à la scène.

Dom Juan est pris au piège par la question qui suit de la part de Mathurine ( l.3 ) : « vous lui parlez d'amour aussi ». le spectateur sait à ce moment là que le héros devra se débattre et faire preuve d'une certaine forme d'intelligence pour se sortir de cette situation. Par la suite il se délit de toute responsabilité en mettant la faute sur les deux femmes grâce à un mode d'adresse de la parole où il peut se faire entendre d'un personnage mais pas de l'autre. Ceci accentue encore plus la situation de comique car malgré cette communication qui paraît impossible Dom Juan parvient à embrouiller les deux jeunes femmes. Il s'adresse tantôt à l'une tantôt à l'autre « bas à Charlotte ; bas à Mathurine » dans le but de leur prouver qu'il n'y est pour rien dans cette histoire.

Il va même jusqu'à affirmer aux deux femmes qu'il va les épouser, la situation est comique par rapport au propos tenus pas le héros espagnol dans la scène 2 de l'Acte I où il comparé la constance à une folie.

On retrouve le comique de situation dans le fait qu'il leur coupe la parole de façon systématique pour les induire en erreur. Au final Dom Juan ne donne jamais l'explication attendu non seulement par les femmes mais aussi par le spectateur qui s'amuse de voir le protagoniste s’en sortir d'une situation continuellement prolongée à l'extrême.

On peut d'autre part constater qu'il également un comique de caractère. Tout d'abord par l'attitude de Dom Juan qui reste posé et calme dans une telle situation. Il garde son sang froid et arrive à amener les jeunes femmes à penser comme il le veut : (l.78) « est ce que chacune de vous ne sait ce qu'il en est ». Il n'attend pas de réponse bien sûr. Ensuite la sincérité de l'amour des deux femmes contraste avec celle de Don Juan qui n'est évidemment pas sincère provoque le rire. Cette scène oppose le fort caractère des deux prétendantes du protagoniste, leur franc- parler et leur agressivité contraste également avec le personnage de Dom Juan qui est « noble » (décalage comique) comme avec cette phrase de Mathurine:(l.37)  « ça n'est pas bian de courir sur le marché des autres »

Enfin il y a le comique des mœurs. Alors que les deux jeunes femmes ne rêvent que de s'émanciper avec le libertin, lui se moque d'elles en les utilisant comme une sorte de passe temps pour se divertir. Elles sont toutes deux persuadées que c'est elle que Dom Juan épousera. Le protagoniste fait aussi preuve d'une certaine méchanceté vis à vis de Pierrot, le pauvre petit paysans à qui il vole son amour.

On a donc bien affair à une scène de comédie, qui joue des décalages entre situation, parole et caractère, pour créer des contrastes susceptible de faire rire le spectateur.

Ainsi nous avons pu voir dans la première partie que la scène 4 était comique par sa situation, son caractère et par ses mœurs.

Cependant il en est bien plus que cela, et c'est une vrai mécanique de farce que Molière mettra en place pour faire

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