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Commentaire Schopenhauer

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Par   •  5 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  2 952 Mots (12 Pages)  •  2 022 Vues

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Dans cet extrait du « Le Monde comme volonté et comme représentation », Arthur Schopenhauer ; philosophe allemand traite des notions de désir et de bonheur. Selon la définition commune, le désir est une impulsion qui pousse l’homme à aspirer à obtenir ou à faire quelque chose. Schopenhauer insiste sur l’aspect irrationnel et insatiable de cette aspiration. Le bonheur quant à lui est défini par le Larousse comme un état complet de satisfaction. Le philosophe développe la théorie que le bonheur se devant d’être un état « inaltérable » et « durable » est inaccessible à l’homme.

Ainsi se pose le problème de savoir si l’homme peut connaitre le bonheur en assouvissant ses désirs ?  Schopenhauer répond à cette question ligne 6 : « La satisfaction d’aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable ». On note ici que la satisfaction des désirs ne conduit pas au « véritable bonheur » puisque le contentement ressentis ne serait que temporaire.

Le type de développement utilisé par Arthur Schopenhauer est une explicitation d’un paradoxe. L’homme qui perpétuellement tente de satisfaire ses désirs ne rencontre jamais le « véritable » bonheur mais il accentue son malheur dans cette quête dont il ne verra jamais la fin.    

Ce texte porte une vision très pessimiste de la vie humaine car Arthur Schopenhauer la représente comme une vie condamnée à la souffrance, et où l’homme serait l’esclave de ses pulsions. Par conséquent, pour accéder au bonheur, l’homme devrait mettre en place l’ascétisme soit une doctrine morale qui prône le renoncement au désir.                                                                                                              

L’auteur commence par expliquer l’idée d’une satisfaction insatiable, qui n’apporte qu’une once de bonheur éphémère de la ligne 1 à 7 et l’illustre avec un exemple réaliste celui d’un mendiant à qui on jette une pièce à la ligne 8. Ensuite, de la ligne 9 à 15 il évoque l’idée que tant que l’homme suivra ses pulsions, il ne connaitra ni repos, ni bonheur. Enfin, dans la dernière partie du texte ; l’auteur appuie son raisonnement sur des références mythologiques.

            Arthur Schopenhauer commence par définir le désir ligne 1 : « Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance ». Le groupe nominal : « Tout vouloir » désignerait « l’ensemble de nos désirs » qui serait issu d’un besoin. Un besoin se caractérise par son caractère nécessaire ; par exemple : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger » cette phrase de L’Avare de Molière montre bien la distinction entre désir et besoin. C’est-à-dire que d’un côté, manger est un besoin vital, physiologique. Mais le désir de manger, est la recherche à satisfaire une envie et non un besoin. Ensuite, ligne 6 : « La satisfaction d’aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable ». Ici, Arthur Schopenhauer définit la satisfaction d’une manière négative, soit que le bonheur qui en découlerait serait tout aussi négatif car temporaire et changeant. Les désirs apparaissent comme une source intarissable que l’homme tente en vain d’assécher. Dans l’esprit de l’homme chaque gorgée issue de cette source procure l’espace d’un instant un sentiment de bonheur. Mais il se retrouve aussitôt pris dans une sorte de « gyre » où comme dans une œuvre de Raymond Pettibon les yeux sont attirés par les couleurs chatoyantes avant d’être captivés par cette spirale dont le regard ne peut plus se détacher. Chez l’homme, chaque désir assouvi donne naissance à un autre, c’est ainsi qu’il engage son énergie à la satisfaction de chaque nouvelle lubie sans prendre le temps de profiter du bonheur que la satisfaction engendre. Cette recherche perpétuelle de satisfactions éphémères ne lui fait prendre conscience que du malheur dû à son incapacité à répondre à tous ses désirs. Comme l’explique Arthur Schopenhauer à la ligne 1, le désir nait d’un manque qu’il nomme « privation » ou « souffrance ». Néanmoins, le désir se différencie du besoin par son caractère contingent, superflu parfois et toujours renaissant. Cela signifie, que l’homme n’est pas capable de faire la part des choses. C’est-à-dire, qu’il considère son « désir » comme étant nécessaire, vitale, ce qui provoque ce sentiment de « souffrance » ainsi que la sensation de « privation ». La nature humaine, va donc entreprendre de satisfaire ce désir pour ne plus se sentir en proie à la privation et la souffrance. Une fois la « privation » comblée, les sensations néfastes s’estompent puis disparaissent. Le fait d’avoir répondu à ce désir (« de l’avoir satisfait »), entraine selon l’auteur le mécontentement de « dix au moins ». Ligne 2 : « mais pour un désir satisfait, dix au moins sont contrariés… » L’utilisation de l’adverbe « moins » devrait permettre d’atténuer l’esprit de contradiction humain. Mais, au contraire, de par la présence du terme « au » qui le précède celui-ci ajoute une touche d’ironie de la part de l’auteur ; comme si le nombre de désirs déçus était bien plus grand que ce qu’il peut laisser entendre. Car, si on prend l’exemple d’un jeune adulte qui souhaite à tout prix une nouvelle paire de chaussure. Cela, correspond bien à un désir vu qu’il possède déjà de quoi se chausser. Cet individu en achetant sa paire de chaussure de marque, peut maintenant considérer que son désir est « satisfait ». Cependant, en faisant une introspection sur lui-même, il se rend compte que cet achat s’est avéré superflu. En effet, le matin, il perd du temps à choisir quelles chaussures mettre. D’autre part, il sait que son achat met en péril son équilibre budgétaire et que par celui-ci, il a encouragé l’exploitation des enfants du tiers monde, sous-payés, qui travaillent dans de mauvaises conditions. Il sait aussi, qu’au Maroc certains enfants très pauvres se moquent bien du logo qui pourrait figurer sur leurs précieuses chaussures qui les protègent des piqûres de scorpion. L’acheteur compulsif a certes satisfait son désir, mais celui-ci va à l’encontre d’autres qui résident aussi en lui ; comme le désir de devenir autonome, de se gérer financièrement, de rendre fières ses parents, de lutter contre les injustices dans le monde etc… S’il fait « une pause », peut-être ressentira-t-il un sentiment de honte qui nuira à son bonheur. Par ailleurs, Arthur Schopenhauer continue son développement en mettant en opposition la longueur du désir et « ses exigences qui tendent à l’infini » ligne 3 avec la satisfaction qui est courte et « est parcimonieusement mesurée » ligne 4. Le désir est qualifié de long puisque l’objet au centre des désirs de l’homme est souvent inaccessible ou difficile à atteindre ce qui le rend d’autant plus attrayant. En effet, pour arriver au stade de la « satisfaction » ; il y a un chemin, parfois semé d’obstacles, à suivre. Il apparaît selon Schopenhauer, qu’à peine l’homme ressent-il la « satisfaction », qu’il s’engage de nouveau vers une nouvelle quête. C’est ainsi que ce schéma se répète à l’infini car l’homme, insatiable, en veut toujours d’avantage. L’homme pris dans cette boucle, n’est capable qu’un bref instant de se sentir « satisfait » et ce, uniquement partiellement. D’autant que, ligne 4 : « […] ce contentement suprême n’est lui-même qu’apparent » ; utilisation de l’adjectif qualificatif « suprême » permet d’exagérer l’état de « satisfaction » de l’homme face à la réalisation de son désir. Cependant, cette exagération est tout de suite contre balancée par le terme : « apparent » qui montre toute l’absurdité de cette « satisfaction » qui n’est que factice. Puisque, l’homme ne s’attarde pas sur ce qui parait être une réussite ; l’auteur la qualifie de : « déception reconnue ». Ce terme de « déception » semble être justifié étant donné que l’homme abandonne d’une certaine manière son premier désir pour le remplacer aussitôt par un nouveau. Cela, donne une image de l’homme prétentieux, et jamais véritablement satisfait. De plus, on retrouve la vision pessimiste d’Arthur Schopenhauer ligne 6 : « […] le second est une déception non encore reconnue. » le second désir accomplie pourrait-être un véritable « contentement suprême ». Ceci, n’est pas possible par rapport à la nature de l’homme qui perpétuellement en veut toujours plus ; il restera toujours insatisfait. L’auteur montre que la volonté de l’homme à vouloir sans cesse répondre à tous ses désirs n’entrainent « La satisfaction d’aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable » ligne 6 et 7 et ne lui permet donc pas d’accéder au bonheur. Il illustre son idée par un exemple ligne 8 : « C’est comme l’aumône qu’on jette à un mendiant : elle lui sauve aujourd’hui la vie pour prolonger sa misère jusqu’à demain. » On retrouve encore ; une vision défaitiste mais sans doute réaliste si on le replace dans le contexte du XIXème siècle. Le mendiant désire recevoir des pièces car c’est son seul moyen de subsister. Au moment, où il reçoit la pièce, il ressent un moment éphémère de bonheur. Avant de revenir à la réalité car il ne sait de quoi sera fait demain. Pour résumer la première partie de ce texte ; on peut prendre un cas fantaisiste pour l’illustrer. Un homme découvre une lampe et la frotte avec sa main pour la dépoussiérer. De là, un génie apparait et lui dit qu’il peut exaucer trois vœux. L’homme pense déjà que trois souhaits est un chiffre bien dérisoire ; alors il demande s’il peut obtenir autant de souhait qu’il le désir. Mais, le génie à un règlement à suivre et il ne réalisera que trois vœux, pas un de plus. Rapidement, l’homme dit son premier souhait, puis son deuxième et enfin son troisième alors le génie disparait. L’homme se rend compte que certains vœux étaient inutiles, qu’il aurait préféré en faire d’autre. Nonobstant, l’homme n’est pas satisfait, il ne parvient pas à profiter du bonheur immédiat que le génie lui a apporté. Maintenant il se sent honteux et d’avantage malheureux que dans sa situation antérieure à la découverte de la lampe.

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