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Les principaux axes de pensée Lipovetsky

Dissertation : Les principaux axes de pensée Lipovetsky. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2015  •  Dissertation  •  1 786 Mots (8 Pages)  •  761 Vues

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Gilles Lipovetsky (né en 1944) est un essayiste et professeur de français. Il est professeur agrégé de philosophie, membre du Conseil d'analyse de la société et consultant de l'association Progrès du Management.

Dans sa jeunesse, il suit des études de philosophie à l'université de la Sorbonne à Paris. Son nom reste associé à la pensée postmoderniste, de même qu'aux notions d'hypermodernité et d'hyperindividualisme.

Sommaire [masquer]

1 Biographie

2 Principaux axes de sa pensée

3 Publications

4 Distinctions

5 Notes et références

6 Annexes

6.1 Article connexe

6.2 Sources bibliographiques

6.3 Liens externes

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est élève au lycée Michelet dans les années 1960. À l'université, il adhère au groupe Socialisme ou barbarie de Cornelius Castoriadis, jusqu'à ce qu'un autre professeur, Claude Lefort, lui fasse découvrir Tocqueville1.

Principaux axes de sa pensée[modifier | modifier le code]

Dans l'un de ses principaux ouvrages, L'ère du vide (1983), Lipovetsky analyse une société « post-moderne » marquée, selon lui, par un désinvestissement de la sphère publique, de même qu'une perte de sens des grandes institutions collectives (sociales et politiques), et une culture « ouverte » à base de régulation « cool » des rapports humains (tolérance, hédonisme, personnalisation des processus de socialisation, éducation permissive, libération sexuelle, humour). Cette vision de la société met en avant un néo-individualisme de type narcissique et, plus exactement, ce que Lipovetsky appelle la « seconde révolution individualiste ».

Dans ses derniers essais, Lipovetsky remet en cause le concept de post-modernité considéré comme ambigu et même inadéquat. En réalité, c'est une hyper-modernité, une « modernité superlative » et effrénée qui caractérise, à ses yeux, le nouveau moment historique des sociétés libérales. Toutes les anciennes entraves à la modernisation sont tombées et il n'existe plus de système alternatif crédible et légitime à la modernité démocratique et marchande : c'est le temps de la modernité achevée, sans contraire, dérèglementée et globalisée. Cette seconde révolution moderne est celle qui, réconciliée avec ses principes de base (la techno-science, la démocratie, les droits de l'homme, le marché) est emportée par un processus hyperbolique de modernisation de la modernité elle-même. Ce qui veut dire toujours plus de concurrence, toujours plus de compétition, de marchandisation, de mobilité et de flexibilité.

L'hypermodernité se présente ainsi sous le signe de l'excès, d'une montée aux extrêmes dans les sphères les plus diverses de la vie sociale et économique, médiatique, artistique et sportive (dopage). Même la vie individuelle n'y échappe pas comme en témoignent la boulimie, les « anarchies » alimentaires et addictions en tout genre.

Pour Lipovetsky, la seconde révolution individualiste s'exprime dans les mœurs2, dans la mode3, mais aussi dans la sphère éthique4 marquée par l'effondrement des idéaux sacrificiels et la montée d'une éthique indolore et circonstancielle, plurielle et émotionnelle. Lipovetsky refuse d'assimiler cette individualisation à une « fin de la morale » et à la déchéance de toutes les valeurs. Il souligne la persistance d'un tronc commun de valeurs partagées, l'essor du bénévolat et de la vie associative, les exigences écologiques, les actions humanitaires ou les demandes de lutte contre la corruption. Les réactions d'indignation morale ne se sont pas éteintes. Si la société hypermoderne crée ce que Lipovetsky appelle un « individualisme irresponsable », elle propulse par le même mouvement un « individualisme responsable ». En suivant cette perspective, il faut, selon lui, renoncer à identifier purement et simplement individualisme et égoïsme.

La condition féminine participerait de plain-pied à cette révolution globale. Pour la première fois dans l'histoire, la place du féminin ne serait plus, d'après le diagnostic de Lipovetsky, pré-ordonnée et dirigée de bout en bout par l'ordre collectif. À l'âge hypermoderne, c'est un principe d'indétermination et de souveraineté de soi qui commande l'existence féminine. Mais cette formidable avancée individualiste-démocratique ne signifie nullement interchangeabilité des rôles de sexe, les femmes restant associées à des rôles familiaux et esthétiques hérités de l'histoire. Ce que Lipovetsky appelle la « troisième femme » met en commun la révolution de l'autonomie individualiste et la persistance de l'héritage historique, la dynamique de l'égalité et la reconduction de la dyssimétrie sociale masculin-féminin.

Au cœur de l'hypermodernité, Lipovetsky analyse les métamorphoses du capitalisme de consommation, dénommé dans son ultime phase, « société d'hyperconsommation » et se caractérisant par la colonisation de plus en plus manifeste de la vie quotidienne par les marques et l'échange payant. Dans cet âge hypermarchand s'impose un néo-consommateur émancipé des anciennes régulations de classe, de plus en plus imprévisible, dé-coordonné, mobile dans ses goûts et ses achats : un hyperconsommateur moins obsédé de standing que de changements permanents et d'expériences émotionnelles, de qualité de vie, de santé et de communication virtuelle. Même le luxe5 et la mode3 n'échappent pas à la montée de ce « turbo-consommateur » qui construit à la carte ses manières de vivre, qui est obsédé de marques, mais en même temps veut du gratuit, aspire au luxe et achète à bas prix.

Pour Lipovetsky, cette société d'hyperconsommation est celle du « bonheur paradoxal » car le plus grand nombre se déclare plutôt heureux alors qu'il n'y a jamais eu autant de dépressions, de mal de vivre, d'inquiétudes, d'anxiétés. La société d'hyperconsommation multiplie les jouissances privées mais se montre incapable de faire progresser la joie de vivre.

Explorant les différentes faces de l'hypermodernité, Lipovetsky analyse également avec

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