Le Dormeur Du Val

Le dormeur du val

Arthur Rimbaud s’est inspiré de la guerre franco-prussienne de 1870. Rimbaud dresse un tableau très coloré et vivant qui frappe l'imagination pour en faire ressortir toute l'horreur, sans jamais prononcer le mot "mort."

J’aime beaucoup cette poésie parce qu’elle est très colorée toute en étant sombre. J’apprécie le côté nature qu’Arthur Rimbaud met en avant. Dans le premier quatrain on a du mal à s’imaginer que c’est un poème qui traite de la guerre, Arthur Rimbaud plante le décor dans le premier quatrain qui est un décor gai et plein de vie. Dans le deuxième quatrain il nous présente un soldat dormant, anormale et d’une pâleur inquiétante. L’inquiétude grandit dans le premier tercet : le soldat sourit comme un enfant malade et il a froid. Le soleil lui-même n’arrive pas à le réchauffer. Il ne réagit pas au parfum de la nature qui le berce. Finalement Arthur Rimbaud révèle tout par sa chute : « Il a deux trous rouges au côté droit ». Ce que j’aime beaucoup dans cette poésie est qu’au fur et à mesure des vers on a des doutes sur le soldat.

C'est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons

D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud, 1870

Gustave Courbet, L'homme blessé, 1844-1854

huile sur toile, 81 x 97 cm

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