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Jean Racine.

Fiche : Jean Racine.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2013  •  Fiche  •  5 652 Mots (23 Pages)  •  2 070 Vues

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Jean Racine

Rival de Corneille, de son temps comme dans les esprits du public d'aujourd'hui, Jean Racine reste le maître de la tragédie classique française. Ses pièces campent, dans un décor antique, des héros intemporels, victimes sublimes de leurs passions incontrôlables. Les héros raciniens aiment quelqu'un qui en aime un autre, dans une succession terrible à l'issue fatale.

Jean Racine naît en 1639 à La Ferté-Milon, France. Devenu orphelin très tôt, il est recueilli par sa grand-mère, religieuse à Port- Royal. Il y reçoit une solide formation intellectuelle, puis rentre en classe de philosophie au collège d'Harcourt. Jeune homme pauvre qui parvint à la faveur du roi Louis XIV, Racine connut une promotion sociale considérable. Sa religion, empreinte de la morale austère du jansénisme de Port-Royal, fut l'autre grande affaire de sa vie.

En 1663, il crée sa première pièce représentée, La Thébaïde, suivie d'Alexandre en 1665. La décennie qui suit est alors la plus féconde de son existence (son premier succès) : il fait jouer Andromaque (1667), un triomphe qui, de l'avis général, impose désormais Racine comme l'égal de Corneille.

Puis 1668, Racine écrit ce qui sera son unique comédie, les Plaideurs. Mais c'est surtout avec Britannicus (1669) – dans lequel, en prenant pour sujet et pour cadre l'histoire romaine, Racine s'engage sur le terrain de prédilection de son rival, Corneille – que sa gloire devient éclatante. Dès lors, il rencontre le succès avec chacune de ses pièces : en 1671 avec Bérénice, en 1672 avec Bajazet, en 1673 (année où le poète est élu à l'Académie française) avec Mithridate, en 1674 avec Iphigénie en Aulide. Trois ans plus tard (1677), Racine fait éditer son théâtre et donne Phèdre, s'affirme très vite comme son chef d'œuvre, malgré l'échec des premières représentations.

Après son mariage (1677) avec Catherine de Romanet, une parente de son cousin Nicolas Vitard, et revenu lui-même à la religion de son enfance, Racine vit en bon époux et en bon chrétien. Il exhorte ses sept enfants à la piété la plus stricte et quatre de ses filles entreront dans les ordres. L'année suivante (1678), Racine cesse cependant d'écrire pour la scène et devient l'historiographe officiel du roi, s'engageant dans la voie d'une existence plus bourgeoise vouée à l'éducation de ses nombreux enfants et à la piété la plus austère. Ses deux dernières tragédies, d'inspiration purement religieuse Il compose à la demande de Mme de Maintenon pour les jeunes filles de Saint-Cyr, une tragédie biblique avec choeurs : Esther, représentée pour la première fois à Saint-Cyr le 26 janvier 1689. Cette tragédie rencontre un vif succès. Protégé de la cour il est nommé en 1690 gentilhomme ordinaire du roi. Puis c’est « Athalie » qu’il écrit en 1691 pour Mme de Maintenon. Cette deuxième tragédie aura autant de succès que la précédente.

Racine s'éteint à Paris le 21 avril 1699 d’une tumeur au foie.

Iphigénie

Jean Racine

(Tragédie en cinq actes)

1674

Tragédie, fatalité, passion, mort

...J'ignore pour quel crime

La colère des dieux demande une victime.

Mais ils vous ont nommée. Un oracle cruel

Veut qu'ici votre sang coule sur un autel

(Agamemnon à Iphigénie, acte IV, scène IV)

La langue de Racine, cette langue accessible à tous, qui nous plonge dans la partie la plus obscure de l’âme humaine où règnent les passions et les vengeances. Racine est un merveilleux guérisseur. Par son sens du rythme et des mots, il redonne à l’être humain sa grandeur et sa vérité face à la réalité mortifère de l’action des hommes qui nous détruit, nous instrumentalise et nous réduit à néant. Iphigénie ou l’enfance sacrifiée…

Peut-être que, dans un monde où la paix est de nouveau menacée et où le mot de victime reprend malheureusement tout son sens.

Iphigénie : poétique et politique du sacrifice

Sources

Iphigénie marque le retour de Racine à des thèmes mythologiques après une série de sujets historiques (Britannicus, Bérénice, Bajazet, Mithridate). L'Iphigénie de Racine a été donnée à l'Orangerie de Versailles, le 18 août 1674 devant le roi et sa cour, lors de plusieurs jours de fêtes destinées à célébrer la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV.

Racine, pour composer son Iphigénie, s'est inspiré d'une tragédie d'Euripide (un poète grec du V ème siècle avant J.-C.) intitulée Iphigénie à Aulis.

Dans la mythologie grecque, il existe plusieurs versions de l'histoire d'Iphigénie : l'une, reprise par Euripide, dit qu'Iphigénie est la fille du roi Agamemnon ; une autre prétend qu'elle est née des amours secrètes entre Thésée et Hélène, l'épouse du roi Ménélas, frère d'Agamemnon.

Racine a fait preuve d'une grande originalité en conciliant dans sa pièce les deux versions du mythe d'Iphigénie : La tragédie racinienne introduit un personnage qui n’existe ni dans l’œuvre d’Eschyle, ni dans celle d’Euripide, à savoir Eriphile. Il ne s’agit pas d’un personnage que Racine a lui-même créé (il s’en serait d’ailleurs bien gardé) ; le poète grec Tisias (632-560 environ av.J.C.), surnommé Stesichorus, et Pausanias en avaient déjà fait mention dans leurs écrits. Cet « heureux personnage » comme se plaît à le qualifier Racine, « sans lequel il n’aurait jamais osé entreprendre cette tragédie »est important à ses yeux justement parce qu’il lui permet de se conformer à la fois au principe de vraisemblance et à celui de la bienséance. Ériphile, qui est en quelque sorte "l'autre Iphigénie", celle qui est la fille de Thésée et d'Hélène.

Résumé:

La

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