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Commentaire de l'excipit du Pere Goriot

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Par   •  4 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 423 Mots (6 Pages)  •  334 Vues

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DOUVILLE PISSON

Daphnée

2nd4

Commentaire de texte : L’excipit du « Père Goriot »

Ce texte est un extrait du roman Le Père Goriot de Honoré de Balzac, paru en 1835.

Dans les pages précédentes du roman, le narrateur raconte la mort du père. Il a insisté sur la solitude : au retour de la soirée chez Mme de Beauséant, Eugène a trouvé Goriot mourant. Anastasie seule viendra, mais trop tard, son père aura sombré dans l’inconscience. Goriot meurt sans avoir revu celles pour qui il a tout sacrifié. Après une lente agonie le Père Goriot, vieillard escroqué par ses propres filles : Anastasie et Delphine, qu’il aime pourtant tendrement, est enterré dans des conditions misérables. Ce sont ses étudiants : Rastignac et Bianchon qui s’occupent des formalités et qui assument les frais de ces obsèques puisque Rastignac, venu demander l’argent nécessaire n’est pas reçu ni chez les Nucingen ni chez les Restaud. Après un sacre religieux minuté à la hauteur des 70 francs, le convoi funèbre arrive au cimetière du Père Lachaise. Ici, il s’agit de l’explication du Roman où Rastignac seul avec Christophe, le domestique de la pension Vauquer accompagne la mise en terre du défunt. Le narrateur a montré aussi la sollicitude d’Eugène, son dévouement, sa fidélité envers ce vieil homme, qu’il soigne et sur qui il veille.

 Cette dernière page du roman Le Père Goriot raconte la brève cérémonie funèbre du malheureux Père Goriot. Elle fournit les derniers éléments nécessaires au dénouement : les thèmes essentiels de l’œuvre, abandon du père et l’ambition de Rastignac, s’y trouvent liés l’un a l’autre et traités avec le maximum d’intensité. Un double itinéraire s’achève, celui d’une vie de dévouement récompensée pour le père, et celui d’une éducation pour Eugène. Le commentaire envisagera successivement les deux parties du texte, l’une consacrée au disparu et l’autre à Rastignac.

 

L’abandon du père par ses filles, sa solitude près de la mort comme dans l’agonie, sont perceptibles à travers plusieurs expressions : « Il n’y avait qu’une seule voiture de deuil… Il n’y a point de suite… deux voitures armoriées mais vides ». On remarque l’alliance de ces deux termes, « armoriées mais vides », qui marque l’absence de sentiments : le cœur des filles est vide comme les voitures. Socialement, les apparences sont sauves, les filles sont représentées aussi par leurs domestiques, « les gens de ses filles ». Leur absence porte la triste confirmation d’un abandon perpétré dès longtemps pour les raisons de prestige social, le père ancien commerçant, et de surcroît ruiné, étant une compagnie peu distinguée.

      La précipitation, la hâte
 d’en finir sont manifestes à travers un lexique temporel qui souligne de façon réitérée le caractère de ces funérailles de pauvre. Toutes les interventions du clergé sont parcimonieusement chronométrées : « Le service dura vingt minutes… Nous pouvons aller vite… il est cinq heures et demie… A six heures, le Père Goriot… ». Enfin, tous disparaissent « aussitôt que fut dite la courte prière… ». Cette impression de funérailles au pas de course est accentuée par la notation dépouillée des faits, qui sont dits brièvement, sans commentaire. Toute une série de verbes au passé simple établit la succession banale des évènements : « Les deux prêtres… vinrent et donnèrent, … les gens du clergé chantèrent, … deux voitures armoriées mais vides se présentèrent et suivirent… le corps du Père Goriot fut descendu… ». La structure de la phrase montre même un escamotage de la descente dans la fosse, cet acte essentiel traité en quelques mots : « A six heures, le corps du Père Goriot fut descendu dans sa fosse, autour de laquelle étaient les gens de ses filles, qui disparurent avec le clergé aussitôt que fut dite la courte prière due au bonhomme pour l’argent de l’étudiant ». On note, que dans cette période, la disproportion entre la partie très courte consacrée au défunt, oublié juste après le mot « fosse », et la fuite des assistants.

      La contrainte de l’argent a été dominante tout au long du roman ; elle est rappelée ici dans un registre lexical très insistant, et elle s’exerce jusqu’au bord de la tombe : à l’église, Goriot obtient « tout ce qu’on peut avoir pour soixante-dix francs », car « la religion n’est pas assez riche pour payer gratis ». Au cimetière, le clergé mesure son temps sur « l’argent de l’étudiant ». Dans la fosse même, « l’un des fossoyeurs lui demanda un pourboire ». Alors « Eugène fut forcé d’emprunter vingt sous à Christophe ». L’argent toujours : jusqu’au bout de la vie, et dans la mort même, sans argent on n’a rien. Il conditionne aussi l’intervention du clergé, qui est assimilée à une prestation de service exactement tarifiée.

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