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Abécédaire sur Baudelaire et les Fleurs du Mal

Fiche : Abécédaire sur Baudelaire et les Fleurs du Mal. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2023  •  Fiche  •  2 730 Mots (11 Pages)  •  299 Vues

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Forgeois                                                                                                                                                             1ère E

Iris

Abécédaire sur Baudelaire et les Fleurs du Mal :

  • Alchimie poétique : « Tu m’as donné ta boue, j’en ai fait de l’or. », un oxymore extrait qu’il écrira dans une ébauche d’un épilogue pour la deuxième version des Fleurs du Mal de 1861. Baudelaire expose son pouvoir de transformer le mal en bien, le laid en beau et inversement grâce à la poésie. L’Alchimie poétique est le parcours associé à cette œuvre, à l’origine son objectif était de créer une pierre philosophale permettant d’accéder à la vie éternelle. En fait, Baudelaire, à travers ces poèmes, transforme les choses et les rend parfois immortelles à travers son écriture.
  • Buveur : Baudelaire boit beaucoup, en particulier de l’absinthe. Il est souvent ivre, et dans les Fleurs du Mal, il fait toute une partie intitulée Le Vin sur son addiction à l’alcool : il pense que cela peut le guérir, lui faire échapper au Spleen. En effet, dans le Vin du Solitaire, on découvre que Baudelaire a pour seul fidèle compagnon l’alcool, il est plus fort que les femmes et la sensualité, il s’en remet donc à lui en pensant former un couple parfait : « Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux ! », écrira-t-il alors.
  • Charogne : Baudelaire y compare la femme qu’il aime (ici Jeanne Duval) avec un cadavre. Dans ce poème mythique, Baudelaire transforme le beau en laid grâce à son pouvoir d’alchimiste et met en évidence la mortalité des hommes tout en rendant cette femme éternelle à travers son écriture poétique. « Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces, […] Moisir parmi les ossements. », écrira-t-il. En fait, il y décrit un monde vivant composé de mouches et de larves s’étant développé au lieu de décrire un corps inerte en décomposition.
  • Dandy : homme dont l’extrême élégance témoigne d’un certain anticonformisme, ainsi est vu Baudelaire par la société de l’époque. « Être un homme utile m’a toujours paru quelque chose de bien hideux. », dira-t-il. L’objectif est alors de choquer le bourgeois, Baudelaire dépense alors énormément en s’appuyant sur son héritage paternel qu’il ne vient à peine de percevoir. Il mène une vie de luxe avant que ses parents ne s’en aperçoivent et le place sous tutelle, il est profondément humilié et doit adapter ses rêves de grand prince à sa nouvelle vie de bohème.
  • Edgar Poe (Allan) : « frère littéraire » de Baudelaire, ce dernier traduit ses œuvres et il écrira dans une lettre à Théophile Thoré en 1864 : « la première fois que j’ai ouvert un livre de lui, j’ai vu, avec épouvante et ravissement, non seulement des phrases rêvées par moi, mais des phrases pensées par moi, et écrites par lui vingt ans auparavant. » Allan Edgar Poe est mis en scène dans l’adaptation cinématographique du roman policier historique The Pale Blue Eye (histoire fictif inspiré d’un personnage célèbre), il y incarne sa propre personne en tant qu’étudiant dans une académie militaire où il enquêtera sur une affaire de meurtre. Dans ce film, on remarque la procédure d’action de Baudelaire à travers l’entretient d’un rapport particulier avec la mort (décomposition des cadavres et leur réanimation), les belles femmes et la sublimation de l’art et de la poésie.
  • Fleurs du Mal : nom du recueil de poèmes étudié, les « Fleurs » font référence à l’idéal et à la sensualité de la femme mais le terme « Mal » prouve que Baudelaire les voit aussi comme des objets de souffrance. Ainsi, à travers ce titre, il montre l’ambivalence de l’amour. A l’origine, ce recueil devait porter un tout autre nom les Lesbiennes puis les Limbes, finalement Les Fleurs du Mal s’avérèrent être un bon compromis entre les deux, symbole d’un cadeau empoisonné.
  • Gauthier Théophile : poète romancier et critique d’art français, précurseur de la Panasse, il est salué de défenseur de L’Art pour l’Art lorsqu’apparaît, en 1852, Emaux et Camées, le sommet de son art poétique. Baudelaire lui dédiera alors les Fleurs du Mal de 1857 en le qualifiant de poète « impeccable ». Il préfacera d’ailleurs l’œuvre à sa réédition en 1868. Ces deux poètes se rencontrent assez régulièrement, notamment au club des Haschischins créé par Théophile Gautier dans le but d’étudié le cannabis.
  • Horreur : Baudelaire sublime l’horreur, à l’image de son alchimie poétique, l’objectif étant toujours de fuir le Spleen. Par exemple, dans L’Ennemi, Baudelaire aspire à transformer sa douleur, son ennemi depuis toujours ; le temps ; en beauté. Désespéré par son enfance, la maturité (automne donc réf à l’approche de la mort) n’arrange rien à rien pourtant un espoir nouveau (printemps) semble renaitre avant qu’il ne soit détruit entièrement (hiver). Une métaphore filée s’installe dans tout le poème afin de faire comprendre la fatalité de toute forme de vie : la mort.
  • Inde : Baudelaire a alors vingt ans et est contraint par ses parents, qui veulent l’arracher de ses mauvaises fréquentations, de partir en voyage pour les Indes. Cependant, beaucoup sont convaincus que Baudelaire n’a jamais atteint les Indes, il se serait échappé de la croisière à la première occasion ; une chose reste sûre une partie de ces œuvres furent influencées par cette aventure. On retrouve ainsi Parfum exotique ainsi que L’invitation au voyage qui relate un voyage (ou son début tout du moins) plutôt apaisant et agréable.
  • Jeanne Duval : muse primordiale et première femme du poète (il en a eu trois mais Mme Duval reste tout de même la plus importante à ses yeux). Malgré une relation tumultueuse, faite de ruptures et de retrouvailles, Jeanne Duval lui inspira beaucoup de poèmes : Les Bijoux, Parfum Exotique, La Chevelure, Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne, Sed Non Satiata, Avec ses vêtements ondoyants et nacrés, Le Serpent qui Danse, Une Charogne, De Profondis Clamavi, Le vampire, Le Léthé, Remors Posthume, Le Chat, Duellum, Le Balcon, Le Possédé, Un Fantôme, Je te donne ces vers afin que si mon nom, Le Revenant, Les Yeux de Berthe.
  • Kaléidoscope : objet qui présente une succession rapide et changeante (d’impressions, de couleurs, de sensations). Comparé à Baudelaire, grâce à son miroir aussi immense que la foule qui représente la vie multiple et la grâce mouvante de tous les éléments de la vie. Cet objet qui peut faire écho au côté presque divin de Baudelaire souligne aussi qu’il est incompris et donc exclu par la société qui l’entoure. Il l’indique d’ailleurs bien dans le poème L’Albatros ; il se considère comme supérieur, il se rapproche de la divinité par son statut de poète. Cependant, il est pathétique parmi les Hommes, il n’y trouve pas sa place.
  • Lesbos (=lesbiennes): poème qui tient son nom d’une célèbre île grecque de l’Antiquité connu pour avoir abrité des femmes aux mœurs libres, dont la poétesse Sapho (=saphisme qui signifie l’homosexualité féminine). Ses poèmes chantent l’homosexualité féminine. Ce poème fait l’éloge des amours féminins, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il sera condamné pour outrage à la morale publique. Malgré la pureté avec laquelle il les qualifie et leur attirance mutuelle, ce fantasme reste, d’après Baudelaire, inaccessible.
  • Mort : concept tantôt souhaité avec force, tantôt redouté avec angoisse par Baudelaire. Celle-ci est omniprésente dans son œuvre et n’est plus considéré comme un sujet tabou et inquiétant comme auparavant. Baudelaire n’est plus terrifier par l’idée de mourir, il l’accepte. Dans La Mort des pauvres, Baudelaire exprime la mort tant attendue par les pauvres qui sera alors preuve de leur salut (de ce qu’ils auront endurer toute leur vie) même s’il est inconnu pour le moment, ils s’impatient et espèrent trouver de quoi manger et boire à leur guise, un paradis bien mérité : c’est l’objectif de leur vie. « C’est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre », écrira-t-il.
  • Nature (avec le poème Correspondances) : thème provenant du poème ci-présent qu’il considère comme un lieu sacré et symbolique où le poète est un intermédiaire entre la nature et les hommes, il est supérieur aux hommes, entre la divinité et l’homme. Baudelaire exprime la grandeur de la nature et ce qu’elle représente à ses yeux : un lieu d’évasion, loin de la société. L’objectif est en fait de mettre en évidence les rapports entre le monde réel et le monde spirituel, or ce travail ne peut être réalisé que par un poète puisqu’il doit être capable de passer du monde des perceptions à celui des idées. De plus, dans les poèmes, La géante et Parfum exotique, Baudelaire compare la beauté féminine à la beauté naturelle.
  • Opium (drogue) : prescrit au début dans le but de calmer ses douleurs d’estomac mais, finalement, Baudelaire devient progressivement addict : il s’était accoutumé des doses de plus en plus élevées. Les Paradis Artificiels, essai de Baudelaire, il y met en évidence le lien entre l’inspiration poétique et la drogue. Le vrai poète n’en n’ayant alors pas réellement besoin. La deuxième partie de l’Essai permettra à Baudelaire de commenter l’œuvre de Thomas Quincey : Les Confessions d’un mangeur d’opium anglais.
  • Paris (la Ville) : ville dans laquelle vit Baudelaire, il s’en inspire aussi pour ses écrits où il décrit une ville qui vit et qui est de plus en plus moderne à la fin du XIXème siècle. En plus d’être moderne, dans Tableaux parisiens, il décrit la ville de Paris comme active, bondée et rapide. Dans Crépuscule du Soir, Baudelaire décrit la ville le temps d’un soir, d’une nuit : ceux qui se reposent enfin, fatigués ; et ceux qui s’éveillent, les voyous, les voleurs et les prostituées, l’envers de la société. Parmi eux, il essaye de dormir, il est encore une fois exclu, et écrira « La Sombre Nuit les prend à la gorge » afin de dénoncer leurs torts.
  • Quincey Thomas : écrivain britannique notamment connu pour Les Confessions d’un mangeur d’opium anglais (publié en 1822), qui devient au même titre que Baudelaire dépendant de l’opium après avoir dépensé toute sa fortune personnelle. Il sera donc obligé de travailler en tant que journaliste pour subvenir à ces besoins. Baudelaire commentera et traduira son œuvre en français, Thomas Quincey s’y analyse lucidement face à la drogue.
  • Remariage de sa mère : le père de Baudelaire meurt alors que Baudelaire n’a que 5 ans, ce dernier se rapproche alors de sa mère. Cependant sa mère épouse seulement 1 ans plus tard un chef de bataillon qui veut une éducation stricte pour Baudelaire. Le futur écrivain va alors rentrer en conflit constant avec son beau-père. A travers ses écrits, on ressent que Baudelaire n’a vraiment pas eu une enfance facile, notamment brusqué par la présence de son beau-père.
  • Spleen : mal-être baudelairien ; il s’agit d’un état de tristesse profond, dépressif et morbide ressenti par le poète. Il essaye d’y échapper, à travers la littérature, notamment en traitant des sujets tels que la ville (Paris), l’alcool et la drogue, les femmes puis la mort ; en vain. Le poème Spleen a pour objectif de montrer que Baudelaire est victime du Spleen aussi bien en tant qu’homme que de poète : pour l’homme, sa mémoire est un cimetière où ne règne que l’Ennui et ; pour le poète, il est paralysé, il ne sait plus dire que la mort.
  • Tutelle : Baudelaire est placé sous tutelle, par sa mère sous l’influence de son beau-père ; considéré comme trop dépensier lorsqu’il obtient à la majorité l’héritage de son père, il dépense la moitié de celui-ci en seulement deux ans. En effet, Baudelaire aime vivre luxueusement comme l’indique le poème L’invitation au Voyage où il met en évidence l’importance d’être à la pointe de la mode, d’être désireux de l’argent, …
  • Univers : Baudelaire se situe entre la divinité et le monde des hommes, il se dit maudit en cherchant à atteindre la vérité humaine de l’Univers qui lui semble si essentielle. Il illustre très bien cette situation dans son célèbre poème l’Albatros où il réalise une métaphore filée entre lui et un oiseau majestueux ; ceux-ci se tiennent au-dessus de tout lorsqu’ils sont dans leur élément respectif (l’air pour l’oiseau et la poésie pour le poète), cependant lorsqu’ils sont dans le monde des mortels, ils ne trouvent pas leur place et paraissent misérables ; d’où cette notion de supériorité, par rapport à l’Univers qui est à prendre quand même avec recul.
  • Vin : substance alcoolisée qu’il considère comme exhausteur de vie, un appel au voyage et à l’évasion, afin d’échapper à son rang social. « Boire du vin, c’est boire du génie. », dira-t-il. En effet, il écrira des poèmes sur cet alcool, dans les Fleurs du Mal, la section Vin lui est dédiait. Dans le Vin des Amants, Baudelaire décrit un couple qui s’évade grâce aux pouvoirs féériques du vin, ils s’enfuient de leur vie, de leurs problèmes l’espace d’un instant afin d’y explorer un temps le paradis.
  • Walter Benjamin (1892-1940) : traducteur allemand des œuvres de Baudelaire, il s’en est aussi largement inspiré avec la production d’un essai sur lui et d’ouvrages sur Paris et la mode. Benjamin Walter, aussi philosophe, s’intéresse beaucoup à l’état d’esprit de Baudelaire, ses aspirations, son écriture ainsi qu’à sa conception de la société. C’est notre philosophe qui décrit en premier la tentative de Baudelaire de s’émanciper des expériences vécues, s’inspirant de Proust et de Freud qui discernent mémoire involontaire et conscience. En effet, la conscience protègerait des excitations de l’extérieur, de nouvelles expériences vécues par des souvenirs bien distincts ; alors que la mémoire involontaire rassemblerait des traces d’événements et de sensations qui ne sont pas passés dans la conscience. Baudelaire chercherait donc ; à travers les thèmes de la ville, l’alcool et la drogue, les femmes, et enfin la mort ; d’heurter des expériences sans les rendre concrètes afin de rompre cette barrière de protection. Le poète sait ainsi perdre la mémoire et retrouver la peur ; cette impréparation aux événements qui serait en fait propice à l’expérience poétique, d’après Walter Benjamin.
  • Xénophobie : Dans le poème L’étranger, extrait du Spleen de Paris, Baudelaire s’identifie à cet étranger qui est d’ailleurs dans le poème rejeté par sa famille, et la société ; il n’a pas d’amis. En faisant référence à une société xénophobe qui l’entoure, Baudelaire montre son exclusion bien que français d’origine, il ne partage pas les mêmes idéaux que ceux qui l’entourent et n’appartient donc pas à une patrie. Lui, il rêve de voyages, d’évasion (les nuages dans le poème), de passion et mène une quête difficile, à travers son travail de poète, que seul lui peut comprendre.
  • Yeux : Pour Baudelaire, « Les yeux sont le reflet de l’âme. », c’est-à-dire qu’il y aperçoit l’âme, la chose la plus profonde qui constitue un être, sa valeur spirituelle. Par exemple, dans les Yeux de Berthe, Baudelaire idéalise une femme adulte et se concentre particulièrement sur ses yeux mystérieux, grands et sombres ; il croit y voir des trésors, dans ses yeux pétillants, au-delà des ténèbres qui l’envahissent au moindre regard, au-delà d’une femme voluptueuse, il voit une femme chaste qui aspire à l’Amour simple et profond.
  • Ziegler Jean : Il est l’un des deux auteurs de la biographie de Charles Baudelaire, avec Claude Pichois. Cet ouvrage va être basé sur de nombreuses recherches enrichissant le portrait ou plutôt les portraits du collégien aux prises avec ses maîtres en passant par le dandy qui s’intéresse à de nombreuses femmes de la haute société ainsi que par ses difficultés financières en tant que poète jusqu’à son l’exil volontaire de Bruxelles.

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