De quelles manières la littérature d'idées contribue-t-elle efficacement à défendre l'égalité

“J’écris pour agir” voilà ce qu’affirme Voltaire, écrivain, poète, dramaturge et philosophe des Lumières alors qu’il répondait au pasteur Jacob Vernes dans l'une des nombreuses correspondances qu'ils échangèrent. Le Jean-Jacques dont il est question n'est autre que Rousseau, que Voltaire n'aimait et ne comprenait guère.

Cette déclaration profonde met l'accent sur le pouvoir transformateur de la littérature dans l'élaboration et la promotion des normes sociétales. Aujourd'hui, nous examinons le domaine de la littérature d'idées, qui, à la différence de l'argumentation, se concentre sur l'aspect esthétique. Il ne s'agit pas seulement d'argumenter, mais aussi d'en faire une œuvre littéraire, et son rôle crucial dans la défense de l'égalité.

L'égalité, en tant que concept, se rapporte à l'état d'égalité en termes de statut, de droits, d'opportunités ou de traitement. Il s'agit d'un principe fondamental dans divers domaines, notamment les domaines sociaux, politique et juridique. Dans le contexte de la littérature d’idées, qui englobe les écrits philosophiques, politiques et sociaux, défendre l’égalité implique souvent d’élucider son importance, de relever les défis pour y parvenir et de proposer des stratégies pour sa réalisation.

Il est donc nécessaire de se demander de quelles manières la littérature d'idées contribue-t-elle efficacement à défendre l'égalité.

Pour répondre à cette problématique, nous allons dans un premier temps étudier l’argumentation directe, puis l’argumentation indirecte, et enfin nous allons approfondir le rôle du pouvoir de persuasion ainsi que de la conviction.

La littérature d’idées, contrairement au roman ou à la poésie, n’est pas un genre littéraire à part entière. Elle désigne des textes argumentatifs. Notamment l'argumentation directe où l’auteur nous partage directement son point de vue au lecteur. Il s’exprime souvent avec la première personne du singulier « je ».

Parmi ces écrits, on retrouve notamment le discours.

En effet le discours est un texte d’argumentation directe. Prenons par exemple le Discours sur le colonialisme de Aimé Césaire. Dans ce discours anticolonial, Césaire a pour objectif de dénoncer la soumission physique et morale du colonisé. Il exprime explicitement son opinion “Le colonialisme, cette honte du XX e siècle”, “la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral” et n’hésite pas à utiliser le pronom personnel « je » : « j’ai parlé », « j’entends », « moi je parle ». Ainsi, il se pose à la fois comme parti pris et comme témoin.

La lettre ouverte est également un écrit d’argumentation directe. La lettre ouverte est une lettre publique, généralement publiée dans un journal et c’est d’ailleurs le cas de la très célèbre œuvre J’accuse d’Emile Zola publiée dans le journal L'Aurore. J'accuse relève de l'argumentation

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