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Dans quelle intention, La Bruyère, dans Les caractères ou les Mœurs de ce siècle, représente des personnages dignes de jouer dans une comédie ?

Dissertation : Dans quelle intention, La Bruyère, dans Les caractères ou les Mœurs de ce siècle, représente des personnages dignes de jouer dans une comédie ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2024  •  Dissertation  •  4 296 Mots (18 Pages)  •  93 Vues

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Dissertation Littéraire

Objet d’étude : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle

Parcours associé : « La comédie sociale »

Dans quelle intention, La Bruyère, dans Les caractères ou les Mœurs de ce siècle, représente des personnages dignes de jouer dans une comédie ?

Le XVII e siècle est le siècle des idées. Dans ce siècle, les auteurs de littérature tenteront de critiquer la société et les monarques d’anciens régimes de diverses manière, passant par l’attaque frontale, par des sous-entendues, ou encore par le rire. Toutefois, ces moyens étaient plus ou moins directs, et demandaient aux lecteurs une analyse plus ou moins poussée. Dans ce contexte est naît, une œuvre nommée Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle de la main de Jean de la Bruyère en 1688, qui s’associe au mouvement du classicisme, en atteignant le statut de modèle, étudié en classe. Cette œuvre nous aborde des thèmes sociaux de l’honnête homme, la Cour, l’argent et l’art de gouverner sous un ton comique comme l’affirme le sujet qui nous demande : «Dans quelle intention la Bruyère, dans Les caractère ou les Mœurs de ce siècle, représente-t-il des personnages dignes de jouer dans une comédie ?». Toutefois, nous pouvons nous demander : Pourquoi, dans Les caractères ou les Mœurs de ce siècle, le Bruyère met en scène des personnages ayant l’étoffe de jouer dans une comédie ?». Pour cela, nous verrons les différents scènes de comédies lors desquelles ses personnages sont tournés en ridicules. Puis, nous verrons que ces différentes scènes de comédies ne sont pas là seulement pour nous amuser mais pour faire réfléchir sur le comportement de ces personnages. Enfin, nous analyserons la volonté de Bruyère de faire réagir ses lecteurs de l'époque mais également de maintenant sur leurs actes à travers ses différents personnages.

Dans un premier temps, la Bruyère, dans les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, nous présente ici des scènes de comédie lors desquelles ses personnages sont ridiculisés par plusieurs moyens.

Prenons pour exemple, le cas de Nicandre dans le livre V «De la société et de la conversation», on peut voir que par le choix du prénom et de son comportement, la bruyère cherche à le ridiculiser et nous susciter le rire. En effet, le nom «Nicandre» est composé de deux parties. «Nic» qui signifie victoire en latin et «Andre» signifie homme ou mâle, la traduction de Nicandre serait donc un homme victorieux, un champion. Une personne qui réussit dans ses actions hors c’est loin d’être un homme victorieux comme nous le prétend son nom.

De plus, on voit que Nicandre se ridiculise de par lui-même en se vantant sans vergogne : «Vous êtes si riche, lui disait l’un de ses amis». Ici, il met en avant sa richesse par l’introduction de par un discours direct rapporté à une personne inconnue qu’il définit comme un ami parmi tant d’autres. Le principe de cette partie est évidemment de se vanter auprès d’Elise qu’il est très riche et qu’il est quelqu’un avec qui elle doit sortir. Cependant, cela produit l’effet tout à fait inverse et le rend même davantage plus ridicule auprès d’elle et auprès de nous, les lecteurs.

De même, on voit bien à la fin du texte : «On annonce au moment qu’il parle, un cavalier, qui de sa seule présence démonte la batterie de l’homme de ville». Cet extrait nous montre à quel point la simple présence d’un cavalier, non pas d’un chevalier mais d’un cavalier a suffit a déstabilisé Nicandre. On ne le nomme même plus par son prénom qui signifie homme victorieux mais on le substitue via une périphrase. La bruyère cherche encore plus à ridiculiser le personnage et à provoquer le rire chez le lecteur.

Ensuite, nous pouvons voir les mêmes procédés pour un autre personnage du même œuvre, Phédon du livre VI «Des Biens de Fortune», mais ici sous un ton moqueur. Ainsi, son comportement nous montre aussi un côté comique amené par l’auteur : «Il marche doucement et légèrement». La Bruyère cherche ici à faire un faire un parallèle par l’utilisation des adverbes d’intensité «doucement» et «légèrement» qui sont de base au XVIIe siècle, un caractère réservé aux femmes. L’auteur critique ici de son personnage en le comparant à une femme pour le dégenrer et créer une moquerie sur son comportement.

En outre, il continue sa moquerie : «il semble craindre de fouler la terre». Le procédé hyperbolique avec l’ajout du verbe d’état sembler vise à davantage se moquer de Phédon. Tel une pièce de théâtre comique dans laquelle nous pourrions apercevoir un personnage marchant sur la pointe des pieds. Ceci dit, ici, cette phrase est assez comique de par l’hyperbole qui est un abus dans la description car en effet Phédon ne peut fouler la terre même volontairement surtout qu’il marche légèrement.

Par ailleurs, il n’oublie pas de ridiculiser ce personnage non seulement de se moquer de lui. «Il tousse, il se mouche sous son chapeau», la description que nous fait bruyère est très péjorative de Phédon, ce n’est pas très flatteur d’un terme d’hygiène de se moucher et de tousser sous son chapeau. De par le fait que vous le remettez sur votre tête et donc vous propagez vos bactéries partout. Cette scène pourrait très bien être celle d’une saynète dans laquelle un personnage fait de même que Phédon.

Enfin, on remarque que la Bruyère n’utilise pas que les actions des personnages pour alimenter un côté comique à son œuvre mais également le comportement des différents personnages. Par le biais, de l’histoire d’Arrias, un personnage très bavard, dans lequel l’auteur écrit : «Il veut le persuader ainsi ; c’est un homme universel, et il se donne pour tel». Ici, la Bruyère cherche à brouillon la présentation et ridiculise l’apparence par l’homéotéleute «universel / tel» en réduisant la justification du caractère «homme universel» à un simple jeu de mot. L’emploi de l’adjectif «tel» et du verbe «donner» sous sa forme pronominale vise à ridiculiser Arrias car il se prétend lui-même comme un polymathe.

De plus, on l’observe de plus lorsque : «Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l’interrupteur», il utilise également l’expression «prendre feu» ici est au sens figuré pour exprimer la

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