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App soins paliatifs

Rapport de stage : App soins paliatifs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mars 2023  •  Rapport de stage  •  2 687 Mots (11 Pages)  •  306 Vues

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Analyse de pratique professionnelle

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J’effectue mon stage au sein d’un ehpad à La Ciotat qui accueille de façon permanente quasiment que des résidents avec des pathologies lourdes tel que Alzheimer, suite d’AVC, troubles comportementaux, maladies neuro dégénératives… Il a une capacité d’accueil de 100 résidents dont 22 en secteur protégé. J’ai été affectée au 3ème étage qui n’est pas le secteur fermé où se trouvent 26 résidents. Très peu sont valides, très exactement 4 le sont, les autres sont soit alités, soit en fauteuil roulant. Sur l’étage qui m’a été attribué, il y a 2 aides-soignantes et 1 agent de service, il peut aussi y avoir l’intervention de personnel paramédical tel que le kinésithérapeute, l’ergothérapeute…

Mme X, résidente âgée de 90ans, date d’entrée au sein de l’établissement le 04/05/2021, alitée, ne mange et ne boit presque plus, a un syndrome de glissement. C’est une ancienne alcoolique qui a été sevrée au sein de l’établissement à la suite multiples chutes causées par un état d’ébriété. Elle a aussi comme pathologie de l’arthrose, elle est dépressive et une dyslipidémie. Elle n’a aucune démence, aucun trouble cognitif et refuse la prise de tout médicament.

Je commence mon premier jour de stage, la matinée se passe normalement, je pars en pause. Lorsque je reviens une aide-soignante me demande de donner le gouter à Mme X, de faire attention à ce qu’elle ne fasse pas de fausse route et de ne pas la forcer. J’exécute les ordres, je rentre dans la chambre de Mme X, je lui dis bonjour, je me présente en lui donnant mon prénom et en lui spécifiant que je suis stagiaire élève en 1er année d’études d’infirmière. C’est une dame qui semble être très fatiguée, elle a du mal à ouvrir les yeux. Elle ne me répond pas mais en me rapprochant d’elle, je vois dans son regard qu’elle avait l’air contente (bien que je ne l’ai pas compris tout de suite car je ne la connaissais pas suffisamment). Pour le goûter, ce jour-là elle avait de l’eau gélifiée à l’ananas et un complément alimentaire au chocolat. Je vois qu’à côté de son lit il y a une perfusion, j’en déduis qu’elle est déshydratée, je commence donc par lui donner son complément alimentaire. Elle avale une cuillère, puis deux… tout en respectant son rythme, jusqu’à avoir fini le complément. Je lui propose de prendre l’eau gélifiée. Elle accepte et une cuillère après une autre tout est avalé. Je lui essuie la bouche afin qu’elle soit propre et je lui dis que je reviendrai tout à l’heure. Lorsque je sors de sa chambre, je vois les aides-soignantes qui étaient dans le salon en train de donner le gouter aux autres résidents et je leur dis que Mme X a pris son gouter entièrement afin que les transmissions puissent être effectuées. Je les vois me regarder bizarrement, elles avaient l’air contentes, je ne comprenais pas sur le moment. Puis une d’elle dit : « C’est très bien car d’habitude elle ne mange rien ». La journée s’est finie mais je n’ai pas eu le temps de passer voir Mme X puisque d’autres résidents m’avaient été attribués pour les changes.

Le lendemain, à 07h30, je retourne sur mon étage, manque de personnel ce jour-là, l’aide-soignante me dit que je reste avec elle toute la matinée, qu’on va faire les toilettes des résidents qui ne sont pas valides et que la fille qui est avec nous va s’occuper des autres et de donner le petit-déjeuner aux résidents avec aide alimentaire. 9h, je me rends compte que personne n’a ouvert les volets de Mme X, ni lui a donné son petit déjeuner. J’en informe l’aide-soignante qui me demande de m’en occuper car la veille au soir elle a refusé son repas alors qu’avec moi elle avait pris le gouter. Elle m’explique alors qu’elle a un syndrome de glissement à la suite de l’arrêt de la prise d’alcool, qu’elle souhaite mourir… Je m’exécute donc. Je rentre dans la chambre de Mme X, lui dis bonjour, je me présente, je l’informe que je vais ouvrir ses volets, que je vais l’aider à se replacer afin qu’on puisse prendre le petit déjeuner. Sur son plateau se trouvait un bol de blédine, un complément alimentaire, un verre de jus de pomme et un verre d’eau gélifiée. Je commence donc par le complément alimentaire car la blédine froide je ne pense pas que ce soit très bon, elle prend une cuillère puis refuse le reste. J’essaie de lui donner de l’eau gélifiée mais sans aucun succès. Je n’insiste pas plus et je sors de la chambre. Je vois l’aide-soignante, je lui explique et elle valide le fait que je n’ai pas voulu la forcer. 10h30, nous apprenons que Mme X vient de passer en soins palliatifs sur la demande de son médecin avec l’accord de son fils. L’aide-soignante m’explique donc en quoi cela consiste : plus de soin sans l’accord de la patiente hormis ceux pour qu’elle garde sa dignité c’est-à-dire seulement la nettoyer et la changer lorsqu’elle est souillée, on ne doit surtout pas la forcer à manger, à boire ou même à prendre ses médicaments, elle aura un plateau plaisir au niveau des repas c’est-à-dire que des aliments sucrés. L’aide-soignante part en pause, je me retrouve seule sur l’étage, ayant vu avec elle que je pouvais prendre Mme X en démarche clinique, je m’installe dans l’infirmerie et commence à regarder son dossier. Sa famille arrive, va dans sa chambre, reste un peu avec elle puis son fils entre dans l’infirmerie et me demande des renseignements. Je lui indique que je ne suis que stagiaire, dès le retour de l’aide-soignante je lui dirai de passer le voir mais je l’informe du fait que la veille, elle avait pris tout son gouter avec moi. Je peux lire dans son regard une satisfaction ainsi qu’un remerciement, qui m’a touché sans aucun mot.

Je discute dans le salon avec sa belle-fille qui me dit qu’ils souhaitent à ce qu’elle parte sans douleur et dans le respect de ce que la résidente veut puisqu’elle a toute sa tête. De tous les repas de la journée, elle n’avait quasiment rien avalé.

Le lendemain, je demande à l’aide-soignante si nous pouvons tenter une toilette avec réfection de lit car l’état de ses draps laissés à désirer. Elle me dit que nous lui proposerons une toilette de confort avec massage et que nous allons devoir effectuer la réfection de lit avec la résidente à l’intérieur puisque nous ne pouvons pas la bouger (au moindre toucher elle crie de douleur).

Pendant la matinée, je vois la directrice de l’établissement dans la chambre de Mme X, sur le moment je n’y prête pas vraiment attention, je me dis qu’elle doit faire ça avec tous ses résidents en fin de vie.

13h45, j’ai écourté ma pause de 30min afin de pouvoir donner une toilette de confort à Mme X (cela me tenait à cœur). Nous demandons l’accord à Mme X de pouvoir le faire en lui expliquant ce que nous allons lui faire, elle nous l’accorde et nous commençons donc avec l’aide-soignante. Je me rends compte que Mme X a fait un transfert sur moi par rapport à sa belle-fille qu’elle affectionne beaucoup, elle me faisait toujours des petits sourires, dans ses yeux on pouvait voir qu’elle était contente, mais à ce moment-là, elle avait besoin de me tenir la main tout le temps que ça a duré. Lorsqu’elle me prend la main, je me rends compte que celle-ci est encore plus glacée que d’habitude, malgré qu’elle était sous les couvertures. Je regarde l’aide-soignante, je lui fais un petit signe de la tête, elle comprend tout de suite ce que je veux lui dire : on sait qu’elle vit ses derniers moments. J’ai effectué la toilette du mieux que j’ai pu avec une seule main afin de pouvoir la soutenir.

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