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Étude du roman au bout du silence de Laurent Owondo

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Par   •  29 Juillet 2014  •  1 431 Mots (6 Pages)  •  2 493 Vues

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Il y a des choses que seuls les initiés sont en mesure de connaître... Tel était le cas de Rèdiwa, l'aïeul dont les yeux savaient percer les apparences pour aller à l'essentiel. Sa mort prématurée laissera son petit-fils, Anka, désemparé. Pour le jeune adolescent commence alors une saison aux rigueurs de marâtre qui va le conduire du village natal à " Petite Venise", dans les bas-fonds de la capitale. Au plus fort de cette épreuve s'imposera soudain le visage d'ombre, l'épouse mystique venue de la nuit des temp Au bout du silence du Gabonais Laurent Owondo (Hatier, 1985, 127p) est un roman qui s'inscrit dans la trame " des audaces contemporaines " doublée d'une écriture du mythe. Le roman est bâti autour de trois grandes parties qui correspondent de façon équilibrée au cheminement du jeune héros Anka.

La première partie " Ombre " (p.4-37) brosse l'initiation du jeune Anka auprès de son grand-père Rèdiwa. Le jeune Anka ne perçoit pas encore les messages ésotériques de son aïeul jusqu'à la disparition de ce dernier.

La seconde partie " la saison d'absence " (p.40-113), la plus importante du roman, situe tour à tour l'intrigue romanesque ; on apprend comment Kota et sa femme Nindia vivent leur drame familial, une stérilité malgré la naissance d'un premier enfant, en l'occurrence Anka. Cette partie retrace les conséquences de l'expropriation de terres de leurs ancêtres et tout le clan se trouve déguerpi entraînant ainsi la désintégration du village. Anka décide d'abandonner l'école dans la cité " petite Venise " où les hommes semblent vivre un enfer car ils ont perdu toute réalité avec leur terre nourricière.

La troisième partie " les épousailles (p.116-127) qui clôt en même temps le roman, correspond à la fin de l'initiation d'Anka qui prend désormais le nom de son aïeul Rèdiwa ; il réussit symboliquement à lier un pacte avec Ombre, la divinité de la fécondité. Désormais initié, il pouvait voir ce qu'il y a derrière les choses ". Ainsi, il a pu aussi percer le secret de l'ocre et du Kaolin. Le départ à un premier niveau de lecture, la contrainte imposée à Anka, le héros et à ses parents dans le roman, est de quitter le village pour s'installer dans un sordide bidonville ironiquement baptisé " Petite Venise ". A un second niveau de lecture, le mythe occupe dans le roman une place centrale et il doit se lire comme une œuvre initiatique.

Le jeune héros Anka est confronté à la mort brutale de l'aïeul Rèdiwa au moment où celui-ci allait lui révéler les secrets de la tradition, et ce n'est qu'au terme d'une longue série d'épreuves " d'une saison d'absence " qu'il pourra enfin célébrer ses noces avec Ombre, la mythique fille de la montagne à peine connue au prélude de son initiation. Le deuil brutal qui frappe la famille de Kota, père d'Anka, est suivi d'une expropriation comme nous le disions plus haut, ce qui va entraîner la désintégration du tissu familial et clanique exprimée par le silence qui donne son titre à l'œuvre puis à la stérilité.

Le drame de cette famille est sévère : Anka choqué par la mort de son grand-père, s'enferme dans le mutisme le plus total ; son père Kota perd progressivement la parole et la raison ; Nindia, sa mère abandonne le foyer pour mettre un terme à sa stérilité car elle connaît bien ce proverbe de son groupe qui affirme " qui n'a qu'un n'a rien "

La vie à " Petite Venise "

Une fois tout le clan déguerpi de la terre ancestrale, il s'installe dans une bourgade " Petite Venise " ; ce nom symblique ne renvoit-il pas à l'eau qui jouxte les environs du village " entre la rivière et les galets " ? Symbole de la modernité et de ses contradictions, l'école, mais aussi la misère et la délinquance, " Petite Venise " figure par excellence le lieu de l'extériorité dans la mesure où, largement coupés de leurs racines, hommes et femmes y perdent le contact avec la divinité et cessent de " voir derrière les choses ". Derrière les croix tracées par les agents du cadastre, Rèdiwa, l'aïeul a en effet " vu " l'inéluctable déchéance de la communauté tandis que Anka demeure " celui-là qui ne comprenait pas encore et qui devait se contenter de l'idée qu'il comprendrait plus tard et qu'il avait tout le temps de comprendre (p.25). La brutale disparition de l'aïeul va malheureusement interrompre le processus normal de transmission entre Ridèwa et Anka, qui, livré au désespoir ne fera que rechercher " l'âge où les masques livrent enfin leur secret ".

L'écriture du

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