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Voltaire, Article Anthropophage, 1764

Compte rendu : Voltaire, Article Anthropophage, 1764. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2020  •  Compte rendu  •  676 Mots (3 Pages)  •  818 Vues

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Voltaire est l’auteur de l’Article Anthropophage écrit en 1764 et paru au moment même du siècle des Lumières. Il dénonce la barbarie des Hommes. On s'aperçoit vite dans cette œuvre que l'article n'est pas neutre et objectif, mais au contraire qu'il vise à faire réfléchir les destinataires. Voltaire ne juge pas l’anthropophagie, il n’est ni pour, ni contre : ce n’est pas son propos.

Nous allons nous demander en quoi cette réflexion sur les « anthropophages » permet-elle à Voltaire, écrivain des Lumières, de défendre un point de vue éclairé sur les mœurs des Hommes, à la fois dans le Nouveau Monde et dans l’Ancien.

Dans un premier temps, nous allons voir que Voltaire détourne la forme traditionnelle d’un article de dictionnaire consacré aux pratiques cannibales, puis, dans un second temps, nous verrons que Voltaire écrit un texte polémique, qui dénonce les crimes horribles des européens, véritable cible de sa critique.

Voltaire commence à parler de la suite du cadavre humain : « qu’importe quand on est tué d’être mangé par un soldat, ou par un corbeau ou un chien ? », le fait qu’il y ait deux « ou » accentue le fait que la liste est longue, ce qui accentue son propos. Il continue sur le genre humain : « le genre humain a été tantôt nombreux, tantôt très rare », il utilise de façon bizarre le mot genre, qui ne peut normalement pas se quantifier.

Voltaire bascule entre anecdotes personnelles, « on amena quatre sauvages […], j’eus l’honneur de les entretenir », réflexion sérieuse : « Quel est le plus grand crime, ou de s’assembler pieusement […], ou de manger un vilain homme qu’on a tué à son corps défendant ? ».

Il y a un discours rapporté directement : « Hélas ! dit-elle, c’est que les Anglais nous ont manqué ce mois-ci. ». Ce discours insiste sur la barbarie européenne, avec le « Hélas ! » représentant un manque d’empathie. La chandelière de Dublin parle des « Anglais » comme d’une matière première.

Voltaire donne un avis très personnel concernant le gaspillage de la viande humaine : « Nous tuons en bataille rangée ou non rangée nos voisins, et pour la plus vile récompense nous travaillons à la cuisine des corbeaux et des vers. », il met en opposition les deux propositions juxtaposées, l’une disant que nous tuons des milers de personnes, l’autre rappelant que nous mangeons des morceaux d’animaux tué en plus. Il excuse aussi toutes les pratiques, cannibales ou non : « C’est la superstition qui a fait immoler des victimes humaines, c’est la nécessité qui les a fait manger. », où il excuse le cannibalisme par la nécessité. Il dénonce les coutumes sacrées : « Quel est le plus grand crime, ou de s’assembler pieusement pour plonger un couteau dans le cœur d’une jeune fille ornée de bandelettes, à l’honneur de la Divinité, ou de manger un vilain homme qu’on a tué à son corps défendant ? », où la jeune fille est aussi signe de faiblesse militaire, alors que « à son corps défendant » accentue la force de l’ennemi, vaincu.

« Nous tuons en bataille rangée ou non nos voisins »

« Mais les nations policées ne l’ont pas toujours été ; toutes ont été longtemps sauvages ; et dans le nombre infini de révolutions que ce globe a éprouvées, le genre humain a été tantôt nombreux, tantôt très rare »

« Je demande qui était le plus coupable, ou ceux qui égorgeaient des Anglais, ou cette femme qui faisait des chandelles avec leur suif ? »

« C’est la superstition qui a fait immoler des victimes humaines, c’est la nécessité qui les a fait manger. »

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