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Noam Chomsky, la fabrication du consentement

Dissertation : Noam Chomsky, la fabrication du consentement. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Novembre 2017  •  Dissertation  •  2 964 Mots (12 Pages)  •  1 326 Vues

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Noam Chomsky – La fabrication du consentement

Plan :

Introduction 

  1. Noam Chomsky -> biographie
  2. La fabrication du consentement
    a) de quoi ça parle
    b) idées défendues et/ou dénoncées par Chomsky
    c) une prise de position qui divise
  3. Avis perso

Conclusion + ouverture actualité

Introduction :


« Propagande ». Beaucoup n’utilisent ce mot qu’en parlant de pays comme la Corée du Nord, le Kazakhstan, ou l’Iran ; des pays décrits comme autoritaires par les médias occidentaux. La liberté de la presse, ou la liberté de pensée sont des expressions souvent utilisées pour parler de pays comme les Etats-Unis, la France, l’Australie. Pour parler des démocraties.
Cependant, en 1988, Noam Chomsky a co-écrit un livre avec Edward Herman, intitulé « La fabrication du consentement », dans lequel il détruit l’idée selon laquelle les médias serviraient de contre-pouvoir, et informeraient le public afin de le faire participer au processus politique. Selon le propre terme de Chomsky, les médias fabriquent notre consentement. C’est-à-dire qu’ils racontent ce que ceux au pouvoir ont besoin qu’ils nous racontent. Chomsky dénonce l’illusion démocratique fabriquée avec l’aide des médias qui jouent le rôle de machines de propagande.
Nous allons voir comment fonctionnent ces médias, comment ils trient l’opinion et contrôlent la pensée dans un régime démocratique, à travers la critique de Noam Chomsky. Dans un premier temps, il faut s’intéresser à l’auteur lui-même de ce livre, Noam Chomsky, retracer son parcours et analyser sa pensée et ses prises de positions qui divisent et font de lui un personnage contesté. Ensuite, nous parlerons en détail du livre « la fabrication du consentement » et des idées qui y sont développées, en abordant 5 points majeurs. Enfin, nous livrerons notre avis sur ce livre et sur le travail de Chomsky, tout en montrant que les notions abordées sont encore d’actualité dans notre société.

  1. Biographie

Noam Chomsky nait le 7 décembre 1928 à Philadelphie de deux parents enseignant d’hébreux. Il étudie la philosophie à l’Université de Pennsylvanie dès 1945 et poursuit ses études à Harvard où il obtient le statut de chargé de recherche.
C’est un célèbre linguiste américain qui enseigne au Massachussetts Institute of Technology (MIT). Il développe sa propre théorie du langage dans les années 1950. En 1957, il publie « Structures Syntaxiques » qui marque le commencement de sa révolution linguistique. Il avance en effet une théorie inédite de la grammaire : selon lui, il existe une grammaire universelle qui commanderait les règles de plusieurs langues. Il pense que ces règles seraient innées pour l’Homme dès la naissance, car « inclues » dans notre bagage génétique. Cette théorie l’amène à penser que l’Homme serait prédisposé à maîtriser plusieurs langues et non pas sa seule langue maternelle.

Noam Chomsky a écrit plus de 30 livres et 700 articles tout au long de sa carrière et continu de faire des conférences à travers le monde. Il enseigne toujours à l’Université d’Arizona après avoir passé plus de 50 ans au MIT. Il accède en 1976 au titre honorifique « d’Institute Professor », qui récompense les plus grands enseignants chercheurs du MIT. Il est considéré comme un des plus grands intellectuels américains et le New York Times déclare à son égard : « Par sa force, son originalité, son influence, Noam Chomsky est peut-être le plus grand intellectuel vivant ». Cet hommage est par ailleurs présent sur la préface d’un des livres de Chomsky, et ce dernier n’hésite pas à revenir dessus au cours de ses conférences pour dénoncer l’ambiguïté de la citation.

Chomsky adopte une position anarchiste qu’il entretient au sein de ses thèses et conférences. Il se veut très critique envers le monde médiatique et la politique étrangère menée par les USA.
Il se définit comme un « professeur d’auto-défense intellectuelle ». Il veut aider les gens à avoir une indépendance d’esprit. Il critique l’isolement dans lequel nous sommes maintenus avec le système actuel et explique qu’il est impossible de lutter seul.
Il s’engage en politique notamment pour s’opposer à la guerre du Viêt-Nam. Il intervient régulièrement pour remettre en question la politique étrangère des USA et dénonce les prises de position des différents médias qu’il trouve très discutable. A tel point que les Etats-Unis sont selon lui, une dictature déguisée, car la puissance médiatique, destinée à marginaliser et contrôler la pensée a remplacé la matraque et le bâton des états totalitaires de l’époque.

C’est en 1988 que Noam Chomsky écrit, en association avec Edward S. Herman le livre « la fabrication du consentement », dans lequel il livre sa vision acerbe du paysage médiatique américain.

  1. La fabrication du consentement

Le titre du livre est emprunté à un livre de Walter Lippmann, un écrivain, journaliste américain (1889-1974), connu en partie pour avoir démocratisé le terme « guerre froide ». En 1921, Walter Lippmann publie ce livre du même titre et définit ce terme comme une révolution dans l’exercice de la démocratie. Il explique qu’il s’agit en fait d’une technique de contrôle, mais néanmoins utile au bon fonctionnement de la société. En effet, dans une société où prime l’individualisme, il est primordial de confier les intérêts du bien commun à « une classe spécialisée ». Ce point de vue contredit l’idée admise de la démocratie mais comme l’a montré Reinhold Niebhur, un théologien américain, « la stupidité et l’ignorance des hommes, aveuglés par leurs convictions mènent à créer des illusions séduisantes afin de les garder dans le droit chemin. »
Selon Chomsky, l’endoctrinement est compatible avec la démocratie, c’est son essence même. Les médias sont à la démocratie ce que la violence est à la dictature.

Pour analyser le livre « la fabrication du consentement », on peut discerner 5 points d’étude majeurs :
- La propriété (à qui appartiennent tous ces médias)
- Le rôle de la publicité
- Les sources d’information
- Les moyens de pression
- L’anticommunisme

Nous commençons notre analyse par la question de la propriété. A qui appartiennent tous ces médias ?
Nous parlons ici des médias de masse, c’est-à-dire les médias bénéficiant d’une très grande audience. Ces médias proviennent de grandes entreprises appartenant parfois à des conglomérats encore plus grands (conglomérat : ensemble d'entreprises réunies par des liens juridiques et financiers s'adonnant à des activités très diverses). Leur objectif est le profit financier et il va dans leur intérêt de promouvoir ce qui leur assure des gains financiers. Aux Etats-Unis, 23 sociétés contrôlent 50% des médias et certaines ont un monopole (CBS, Paramount, New York Times…). En France, on peut dresser le même constat puisque les plus grands médias nationaux sont la propriété de grands groupes privés (TF1 pour Bouygues, Le Figaro pour le groupe Dassault…)
Le constat soulevé par Chomsky ici est l’ambiguïté de la fonction première de ces médias. Selon lui, elle est de mobiliser l’opinion pour servir les intérêts du gouvernement et du secteur privé. Effectivement, dans nos sociétés modernes, les décisions capitales, les investissements, la distribution etc. appartiennent à des groupes très concentrés de personnes et de sociétés de placements qui jouent un rôle majeur dans notre manière de vivre dans la société. Elles dominent l’économie et leur nécessité de générer le plus d’argent possible impose de lourdes contraintes au système politique et idéologique.

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