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En quoi consiste la marchandisation dans la présentation que font Laurence Boy, Jean-Baptiste Racine et Fabrice Siirainen dans leur texte de présentation de ce colloque?

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Par   •  19 Novembre 2012  •  662 Mots (3 Pages)  •  1 325 Vues

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Introduction

L’ordre concurrentiel, si l’on suit le texte de présentation du colloque en l’honneur d’Antoine Pirovano, rend compte de deux mouvements : (a) la marchandisation du monde, c’est-à-dire l’extension de la logique concurrentielle dans de nombreux champs de l’activité humaine, (b) la marchéisation du monde, c’est-à-dire l’expansion de la logique du marché.

L’ordre concurrentiel est à n’en pas douter un moyen utile et légitime de qualifier, d’un point de vue général, macro-social, les transformations des systèmes économiques dans un contexte où les économies centralement planifiées se sont écroulées politiquement il y a plus de dix ans, où les services publics sont ouverts à la concurrence, et la société de marché étend son emprise.

Or, l’ordre concurrentiel n’est pas une notion utilisée au sein de cette composante de la science juridique qu’est l’analyse économique du droit (désormais AED) : les notions essentielles de sa sémantique sont, plutôt, celles de “marché”, “prix”, “préférences”, “utilité”, “allocation des ressources”, “évaluation”, “rationalité”, etc.

Compte tenu de cette différence des registres sémantiques, je pense nécessaire de tenter de clarifier leurs éventuelles correspondances, à partir de deux notions de marchandisation et de marchéisation.

- la marchandisation consiste, dans la présentation qu’ont font Laurence Boy, Jean-Baptiste Racine et Fabrice Siirainen dans leur texte de présentation de ce colloque, en l’attribution d’une valeur marchande aux choses et aux personnes. A mon sens, elle renvoie à l’évaluation économique. Certes, il n’y pas qu’une manière de faire de l’évaluation , compte tenu de la diversité des méthodes et des critères mobilisés, du contenu flottant de la “valeur”) ; mais l’évaluation économique existe, elle est pratiquée dans de nombreux domaines, pas toujours dans le secteur marchand (on évalue le prix de la vie humaine, du sang, le coût social de la pollution atmosphérique, la valeur de la préservation de la biodiversité, etc.). Il est vrai cependant que j’évoque non pas des valeurs marchandes mais des

valeurs en monnaie de biens dont il n’est pas toujours souhaitable qu’ils fassent l’objet d’un marché. L’évaluation économique peut se passer du marché ; attribuer un prix, ou un "quasi-prix" aux choses ne conduit pas nécessairement à défendre le principe de l'échange marchand.

- La marchéisation, c’est, toujours selon nos collègues de l’Université de Nice, la pénétration de la logique du marché, de ses notions de coût, de rentabilité, de rendement. C’est de mon point de vue une manière de désigner deux choses : des outils d’analyse utilisés dans une représentation épistémique du monde ; des outils pratiques de gestion, privée et publique. Les premiers peuvent mener à des thèses favorables au marché, mais pas nécessairement ; les deuxièmes peuvent être compatibles avec une logique du hors marché.

Je voudrais dire également que, si l’on adopte un point de vue moins macro-social, il n’y pas un marché mais des marchés, plus ou moins fondés sur les principes d’une régulation concurrentielle,

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