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Marius Petipa

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Par   •  26 Février 2018  •  Cours  •  1 951 Mots (8 Pages)  •  693 Vues

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Valentine

de Surmont

MARIUS PETIPA

        Petipa a marqué d’une empreinte profonde l’école russe. Né à Marseille en 1822, mort à St-Pétersbourg en 1910, il a passé la majeure partie de sa vie en Russie, où il a composé plus d’une cinquantaine de ballets et de nombreux divertissements d’opéras. Premier danseur à la cour en 1847, puis professeur à l’Ecole impériale du ballet, enfin inspecteur général de la danse et chorégraphe à l’autorité contestée. De lui, nous retenons des ballets assurément inscrits au répertoire comme "Le Corsaire" "Don Quichotte", "La Bayadère", "Casse Noisette" ou encore "Le Lac des Cygnes", qu'il a composé avec le danseur de caractère Liev Ivanov. Il remporta un succès étourdissant en 1877 avec "La belle au bois dormant"  dont l’adage à la rose reste le modèle de virtuosité académique avec une série d’équilibre sur pointe.

Le ballet académique :

        Dans les ballets académiques, les danseurs masculins retrouvent leur prestige. Les pas de deux sont réglés selon une construction identique dans chaque œuvre : Adage (variation de couple lente, exigeant un grand travail d'aplomb), Variation de l'homme, Variation de la femme puis Coda (= apothéose du couple). Le corps de ballet n'est plus figuratif, il joue un rôle très actif, et occupe le tiers du ballet, dans des ensembles parfaits, vifs et très techniques, et occasionnellement sur des danses du folklore slave (mazurka), espagnol (boléra) ou hongrois (czardas). Les moyens de l'époque en Russie permettent à Petipa d'offrir des mises en scènes fastueuses (décors et costumes somptueux, effets suscitant l'émerveillement), et de solliciter un nombre important de d'artistes, danseurs et musiciens.

Conception et innovation de Petipa

        Les ballets de Petipa sont essentiellement des divertissements féeriques répondant aux goûts du public de l'époque.

        Il organise son ballet autour des étoiles féminines, qui sont mise en avant avec le port des pointes. Les sujets des œuvres sont plus faciles et plus fastueuses que dans le ballet romantique. Les ballets durent plus longtemps avec une plus grande dimension (3 ou 4 actes), une mise en scène imposante et un nombre d’interprètes qui augmente.

        Petipa intègre également dans ses ballets des épisodes hors sujets, leur donnant un côté « revue à grands spectacles ». Les ballets de Petipa exposent une très grande variété de danses : pantomime, danse pure, danse de caractère… La dynamique du ballet est réglée très précisément avec un savant dosage entre variations des étoiles, pas de deux, ensembles, et corps de ballet qui a une grande présence.... Les pas sont poussés à l’extrémité de leur beauté. Les chorégraphies ont plusieurs niveaux de lecture (la «symphonisation» selon Petipa). Les chorégraphies deviennent de plus en plus expressives grâce à l’héritage romantique français et virtuoses grâce aux Italiens.

        Depuis 1800, les pointes et le tutu ont une très grande place dans le ballet, puisque le tutu se raccourcit pour laisser les jambes plus libres, favorisant le développement encore plus poussé de la technique et les pointes sont portées par toutes les danseuses. Petipa mélange les genres, il crée un ballet en action mais avec des sujets féériques ou fantastiques qui sont de simples prétexte à de la belle danse.

Positionnement par rapport aux danseurs et au ballet

        Il paraît pour la première fois sur scène au théâtre de la Monnaie de Bruxelles dans la Dansomanie de Pierre Gardel (1832). À Paris, il est le partenaire de Carlotta Grisi (1838) et travaille avec Auguste Vestris octogénaire. Il se rend aux États-Unis en 1839, et présente çà et là quelque douze ballets de sa composition. Premier danseur à Bordeaux puis à Madrid (1846), il est engagé au théâtre Marie de Saint-Pétersbourg (1847), où il reste jusqu'à la fin de sa vie. Il y fait d'abord une brillante carrière comme soliste, puis, nommé maître de ballet en remplacement de Jules Perrot (1859), il acquiert une célébrité mondiale par ses ballets, montés parfois en collaboration avec le danseur Lev Ivanov et les décorateurs Levogt et Botcharov. Ses principaux interprètes sont M. Kchessinska, P. Legnani, E. Sokolova, P. Gerdt et N. Legat.

        Puis Petipa part en Espagne. Il y puise à la source sa connaissance des danses de caractère et du folklore espagnol dans lesquels il excelle. Il en introduira dans ses ballets, comme ce véritable fandango dans Carmen.

Un duel l’obligeant à quitter brutalement l’Espagne, il rentre en France et reçoit très vite un engagement à Saint-Pétersbourg. Dans ses bagages : danse classique, danses de caractère et folklore. Il y restera plus de soixante ans, jusqu’à sa mort. La Russie lui permet de monter les plus belles œuvres.

Contraintes

        C’est dans un contexte espagnolisant très défavorable à la danse masculine que la fratrie Petipa tenta sa chance à Paris. Autant dire que les places étaient rares. Marius, comme pour beaucoup d’autre danseurs masculins de cette époque, Auguste Bournonville en tête, la seule alternative était d’aller chercher fortune en province ou à l’étranger, ce qui à cette époque revenait au même, tant le reste du monde chorégraphique était la province de Paris. Bournonville alla vers les frimas danois, Petipa tenta l’Amérique lors d’une entreprise hasardeuse entre deux engagements éphémères dans les villes françaises.

        C’est à Nantes qu’il chorégraphia peut-être son premier « pas espagnol » dans des conditions somme toutes assez dramatiques. Lors de sa seconde saison, il se cassa la jambe sur scène et découvrit alors les arcanes de son contrat d’engagement : il était privé d’appointements. Afin de gagner quelque argent, il se devait de paraître sur scène.

        Lorsque Petipa a mis en scène Paquita à Moscou en 1848 avec Yelena Andreyanova dans le rôle-titre, un incident grotesque s'est produit. Lors de la première représentation, pendant qu'Andreyanova dansait, un spectateur a jeté un chat noir mort sur la scène avec une petite carte attachée à sa queue qui disait "Pour la première danseuse". Andreyanova était tellement choquée qu'elle s'est évanouie et son partenaire a dû la porter hors de la scène. La raison de cet incident était due aux tensions entre les habitants de Moscou et de Saint-Pétersbourg et certains des Moscovites n'étaient pas les bienvenus à l'apparition d'une ballerine de Saint-Pétersbourg dans leur ville. Cependant, l'incident a rendu furieux le public et dans des représentations ultérieures, Andreyanova a été accueillie avec de nombreuses ovations et a été submergée de fleurs et de cadeaux du public trois semaines plus tard lors de sa prestation de bienfaisance. Malgré l'insulte qu'elle avait reçue lors de sa première représentation, ses apparitions à Moscou furent un succès.

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