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Correction sujet Icare

Dissertation : Correction sujet Icare. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Avril 2019  •  Dissertation  •  1 552 Mots (7 Pages)  •  479 Vues

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Texte 1 : Ovide, Les Métamorphoses, VIII, 182-208 : « Quand l’artisan a mis la dernière main à son ouvrage, il cherche à équilibrer de lui-même son corps sur ses deux ailes et il se balance au milieu des airs qu’il agite. » […] [le pêcheur et le laboureur] : « A la vue de ces hommes capables de traverser les airs, ils les ont pris pour des dieux. » « Alors le voisinage du soleil dévorant amollit la cire odorante qui fixait ses plumes ; et voilà la cire fondue ; il agite ses bras dépouillés ; privé des ailes qui lui servaient à ramer dans l’espace, il n’a plus de prise sur l’air ; sa bouche, qui criait le nom de son père, est engloutie dans l’onde azurée à laquelle il a donné son nom. »

Texte d’Ovide :

Le texte d’Ovide souligne dans un premier temps l’habileté de l’artisan et la réussite de son montage, de la technique mise en œuvre. Les humbles spectateurs terrestres témoignent par leur regard admiratif du caractère surhumain et même divin de ces hommes–techniciens et l’action apparaît alors comme sublime, permettant à l’homme de transcender son humble condition terrestre.

Toutefois les lois de la matière (combustion de la cire à la chaleur, attraction terrestre et lois de la gravité) transforment cette aventure révolutionnaire (un homme qui vole) en tragédie. Icare n’agite plus l’air comme pour le maîtriser, il s’agite pour se défendre contre les lois naturelles et leur résister. Il ne contrôle plus son corps et ne domine plus la nature. Il redevient faible (il « crie le nom de son père » comme un enfant qui appelle au secours) et la fin du texte suggère la rapidité avec laquelle il est englouti, sans pouvoir lutter (la phrase exprime les dernières actions en les enchaînant, comme si elle rendait la précipitation de la chute (crier en vain / être englouti).

Texte de Bachelard :

Gaston Bachelard  : « Nous imaginons l’élan vers le haut et nous connaissons la chute vers le bas » (L’Air et les songes  Paris, librairie José Corti, 1943, p. 108).

Bachelard fait la différence entre ce qui est du domaine du fantasme, du rêve, de la vision idéale que l’homme a de son être transcendé et se poussant vers les régions élevées, qui contredit par là même sa condition terrestre et ce qui est du domaine de la réalité, l’homme ayant appris par les sciences (savoir scientifique) qu’un certain nombre de lois le rattachent à la terre. Bachelard marque ainsi la dualité entre rêve et réalité, entre volonté de transcendance (ce qui pousse les hommes à aller toujours plus loin dans leurs recherches et leurs techniques) et obstacles à surmonter pour changer les conditions naturelles. La construction même de la phrase rend ces deux moments, ces deux principes qui fondent la condition humaine car les deux parties qui traduisent cette dualité exprimée sont presque isométriques (de même mesure, longueur) ce qui signifie presque une annulation de la première par la deuxième qui se calque dessus. Les deux moments sont rendus visuellement par cette construction simple, schématique comme les actions antithétiques signifiées.

Tableau de Breughel :

Il s’agit d’un paysage. La composition générale présente ce paysage avec un souci de détails concernant la représentation réaliste des personnages, des objets, des éléments mêmes du paysage (rochers, bateaux, sillons du labour…).

La luminosité très forte à l’horizon suggère la chaleur du soleil, qui explique la fonte de la cire des ailes d’Icare.

Le personnage d’Icare est traité comme un détail et n’est même plus observé par les personnages qui s’activent à leurs occupations (laboureur, berger, homme au bord de l’eau (pêcheur)). Le regard admiratif décrit par Ovide n’est pas rendu dans le tableau, où Icare apparaît dans l’indifférence générale, comme superflu. Son projet apparaît comme le signe de la vanité humaine. Par ailleurs, un effet de composition linéaire dirige le regard du spectateur (mais de façon malaisée) de l’astre solaire, vers les voiles (rappel peut-être des ailes avec lesquelles Icare s’agitait et même “ramait” dans l’air, selon Ovide) et vers les jambes d’Icare. Le tableau montre donc l’opposition entre le rêve fou mais nécessaire de certains hommes qui osent transgresser les lois contraignantes de la réalité (Icare en est le représentant) et la réalité des choses et actions quotidiennes nécessaires pour assurer la vie matérielle des hommes. Les rêveurs sont “nourris” par les hommes qui assurent leur vie et les rêveurs peuvent participer aux perfectionnements de la vie des hommes, à la transformation de leurs conditions matérielles (voir Prométhée).

La navette Challenger (28 janvier 1986 (je me suis trompée en vous disant 1983)) :

Le nom de la navette (« challenger » vient de « challenge », « défi », « to challenge », « relever un défi ») et indique la volonté de l’homme de défier la nature et ses lois.

Elle appartient à l’épopée humaine de la conquête de l’espace. Elle représente aussi la volonté d’une nation (USA) de dominer un espace, et d’être au-dessus des autres nations économiquement, par ses moyens technologiques.

Sa destruction quelques secondes après le décollage rappelle cruellement que la nature est forte et continue à dépasser l’homme, à s’imposer à celui qui cherche à la maîtriser par des techniques toujours plus perfectionnées, issues de recherches scientifiques les plus pointues.

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