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Traitement "Un roman russe"

Dissertation : Traitement "Un roman russe". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2019  •  Dissertation  •  10 674 Mots (43 Pages)  •  554 Vues

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UN ROMAN RUSSE

Traitement

Sur des images et des photos d’archives en noir et blanc, de la Russie et de la Géorgie des années 10, la voix de Fabrice rentre dans l’espace sonore :

« Je sais très peu de choses sur lui. Je sais qu’il est né en Géorgie à Tbilissi, en 1898. Je sais qu’il vient d’une famille plutôt favorisée. Il s’appelle Zviad Tchavadzé et c’est mon grand-père.

La Géorgie, faisait depuis un siècle, partie de l’empire russe. Peu après la révolution de 1917, elle proclame son indépendance. Les Tchavadzé exultent, ils vont enfin pouvoir s’exprimer dans leur langue et revendiquer leur culture.

À cette époque, les Soviets croient à la révolution mondiale et à l’émancipation des nations. Mais l’échec sanglant des spartakistes en Allemagne fera changer Lénine de doctrine : La révolution se fera dans un seul pays, mieux vaut qu’il soit grand. La Géorgie est reprise en 1921. Les démocraties protestent mollement. Les Tchavadzé prennent la route de l’exil.».

À la fin de la séquence, on voit une photo, d’un homme d’une bonne quarantaine d’années. Il regarde l’objectif, l’air profondément inquiet.

Noir.

Un train file dans la nuit. Dans un Wagon-lit, un homme d’une quarantaine d’années, Fabrice et une femme plus jeune et très belle, Adèle, s’apprêtent à faire l’amour. L’excitation monte, de plus en plus intensément et puis au moment où Fabrice s’apprête à pénétrer Adèle, son regard est attiré par quelque chose. La poignée de la porte du compartiment est actionnée de l’extérieur. La porte s’ouvre. Un couple de japonais entre dans le compartiment. Regard interloqué des amoureux. Moment suspendu puis la femme japonaise, d’un geste, dégrafe sa robe, elle est entièrement nue dessous. Elle s’avance vers les amants. Fabrice se retire et lui laisse une place, Adèle ne s’en offusque pas. Directe, elle lui prend le sexe. Un jeu érotique s’installe entre les deux femmes et Fabrice, sous le regard de l’autre homme. Fabrice pénètre la japonaise et juste avant de jouir…se réveille brutalement de son rêve torride.

Il s’étire, reprend ses esprits. Un homme dort dans la couchette à côté. Il se lève et se glisse entre des caisses de matériel et une caméra qui encombrent le compartiment.

Dans les toilettes du train, il se met de l’eau sur le visage et se regarde dans la glace. Il a un regard inquiet, un peu comme sur la photo du grand-père.

Il avance dans les couloirs déserts du train de nuit, arrive jusqu’au wagon-restaurant. L’endroit est quasi désert. Deux militaires alcoolisés discutent en russe au fond du wagon, un homme est allongé et semble cuver sa vodka.

Il s’assied à une table, sort un carnet de notes, un stylo et se met à écrire.

Des images de reportage nous montrent un hôpital psychiatrique.

Un médecin répond en russe aux questions de Fabrice, traduites par son interprète Sacha. L’interview concerne un patient hongrois, Andras Toma, ancien prisonnier de guerre ayant passé 53 ans dans cet asile. Il faisait partie des soldats enrôlés de force par les nazis. Il a été fait prisonnier en 1945, puis transféré en 1947 à l’hôpital psychiatrique de Kotelnitch.

Jean-Marie, le caméraman, filme le dortoir, où Andras Toma avait sa chambre, une dizaine de patients sont là. Le docteur enchaîne et explique : « Quand je suis arrivé, il y a une dizaine d’années, le patient ne présentait aucun intérêt pour la psychiatrie. Paisible, silencieux, retiré en lui-même. Un peu comme ceux-là…En 1997, on a dû lui couper une jambe et puis il y a un an, un ponte de Moscou est venu visiter l’hôpital, accompagné d’un journaliste local, qui n’ayant pas grand chose à raconter, à fait son papier sur le dernier prisonnier de guerre à l’hôpital de Kotelnitch. Le slogan à été repris et voilà comment le consul de Hongrie à été alerté. Des psychiatres sont venus de Budapest et ont fini par l’emmener, l’été dernier. »

Dans la voiture qui les ramène à l’hôtel, Sacha s’énerve contre Fabrice, qui n’a cessé de le couper lors de ses traductions : Soit tu comprends, soit tu me laisse faire mon boulot ! Fabrice admet, mais c’est formidable pour lui de parler cette langue et il rappelle à Sacha que sa mère est d’origine russe.

Le soir, dans un restaurant glauque, Le Viatka, Sacha et Fabrice boivent de la Vodka. Seul Jean-Marie reste sobre. Fabrice est en grande forme, il va parler russe à deux filles. Il les interroge sur le prisonnier hongrois, devenu célébrité de la ville. Pour l’une, il ne voulait pas partir, pour l’autre, il faisait semblant d’être fou pour éviter la Sibérie.

Fabrice marche dans les rues désertes de la ville. Il est ivre et téléphone à Adèle. Euphorique, il lui dit qu’il réussit à parler russe, que c’est aussi important pour lui que de l’avoir rencontré la semaine dernière et que la succession rapprochée de ces deux évènements n’est pas un hasard. Il lui raconte son rêve érotique. Elle sent qu’il est saoul, elle l’aime, il lui manque déjà. Elle a envie de lui.

Dans la grande salle à manger défraîchie de l’hôtel, Fabrice et Jean Marie prennent leur petit déjeuner. Sacha débarque, il doit aller signaler leur présence au FSB. Une équipe de tournage, ça doit se signaler aux autorités… Fabrice donne 100 dollars à Sacha pour l’officier du FSB !

À l’hôpital, Fabrice et son équipe, assisté d’un jeune médecin, filment la routine, interrogent des patients. Alternance d’images de reportage et d’images mises en scène : la cour, les couloirs, le jardinage, le banc qu’Andras Toma affectionnait particulièrement…

Alors que leur présence commence à créer de la suspicion, juste avant qu’ils ne partent, Vladimir, le jeune médecin donne à Fabrice, une enveloppe kraft.

Dans la voiture Fabrice l’ouvre. Il s’agit du dossier médical d’Andras Toma.

Au Viatka, Fabrice et son équipe dînent. Sacha lit et traduit des passages désespérant du dossier médical d’Andras Toma : son apathie, ses moments violents, désespérés, amoureux, son amputation…Et puis, soudain, ils sont interpellés en français, par une jeune fille d’environ 25 ans. La fille s’appelle Marika et elle est folle de joie de pouvoir parler français avec de vrais français. Tout le monde est au courant en ville, qu’une équipe de TV est là. Elle s’exprime dans un français désuet mais remarquable. Elle parle avec enthousiasme, explique ou elle a appris le français, laissant Sacha dubitatif.

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