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Analyse du film Metropolis

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Par   •  9 Octobre 2019  •  Analyse sectorielle  •  2 945 Mots (12 Pages)  •  1 221 Vues

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ANALYSE DU FILM MÉTROPOLIS

La république de Weimar est une période de quinze années entre les deux guerres mondiales, période émaillée de conflits et de contrastes aigus dont souligne le désenchantement de la vie autant politique qu’artistique. Cette démocratie parlementaire fut mise en place pour consolider le pays après leur défaite. L’Allemagne sort de la guerre vaincue, humiliée, et démoralisée.[1] Le cinéma lui absorbe cette noirceur et torpeur pour l’exprimer sous des formes artistiques, un nouveau souffle au septième art en Allemagne. La société est perméable à un sentiment pessimisme, critique et mélancolie, dont les gens sont incapables de faire le deuil. À cause de l’effervescence de la République Weimar, les gens souffrent de la modernisation, bouleversement majeur de leur vie. Les gens sont désillusionnés face à cette culture qui s’installe et emploie donc le cynisme pour rire amèrement de leur société. Les Berlinois sont des gens éduqués et où la fois on pouvait faire des spectacles d’avant-garde. Capitale de l’élégance et des arts, Berlin est la capitale européenne de la décadence.[2]

Fritz Lang est un Autrichien, passionné d’aventures et de voyages, marqué par son enrôlement à la guerre, qui crée une nouvelle vie en Allemagne où il rédige des scénarios inspirés de la littérature, des genres comme la science-fiction. Adaptation de l’expressionnisme et de la nostalgie romantique, il rattache ses thématiques à une intimité sur la mort et le mythique. [3]

Métropolis est un film au budget surdimensionné qui fut une œuvre massive autant pour sa splendeur des décors et des costumes, mais aussi dans sa recherche symbolique réalisée par Lang et écrit par sa femme Thea Von Arbou. Le synopsis raconte une société marquée un capitalisme avare, séparé d’une haute-ville, qui goute à la vie dans un paradis artificiel, et d’une ville souterraine, où les travailleurs meurent d’acharnement physique. Ce film de science-fiction raconte l’histoire de Freder, fils du dirigeant de Metropolis, qui tombe amoureux de Maria, une femme de la basse-ville qui prêche l’espoir et la venue d’un médiateur. Dans le but de se venger de la mort de la mère de Freder, Rotwang, un inventeur, crée une double robotique de Maria, dans une figure tentatrice qui convaincra les habitants de la basse-ville de se révolter, qui les mènera proche de leur propre destruction.

Ce texte tentera de répondre à la question suivante : de quelle façon le film Métropolis (1927) de Fritz Lang est représentatif de la culture de la République de Weimar ? Cette brève analyse permettra de créer des liens entre la réalité de l’Allemagne de l’époque selon les thématiques de la modernité, de la métropole et de la représentation de la femme.

MÉTROPOLIS, REPRÉSENTATIF DU CONTEXTE POLITIQUE ET SOCIAL

Contexte politique :

         Bien qu’étant une fiction d’un futur dystopique de 2026, Métropolis constate un contexte politique critique et social à travers ses formes expressives. Le thème principal de l’œuvre est cette notion allemande le Volkgemeinschaft, la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie (l’élite) de la société. Ceci reflète des idéologies fascistes et communistes qui prennent place en Europe pendant le visionnement de ce film.

Siegfried Kracauer montrera combien ce cinéma aura révélé les dispositions psychologiques de la société allemande, déchirée entre son désir d’émancipation et son besoin d’autorité après la défaite de 1918, dont le nazisme sut profiter. [4]

La vie à Métropolis est une ville qui roule sur des esclaves, que l’on voit abattus, et piteux dans les premières scènes du film. Leur procession lente vers le hall des machines fait ensuite place à la scène légère de Freder qui poursuit de jeunes femmes dans le jardin des plaisirs. Ces deux scènes dans un court laps de temps, établit bien le contraste présent de la disparité de la ville.  

Le processus pour éliminer la division sociale des classes est illustré par Rotwang. Inventeur épeurant et psychotique, il arbore une prothèse métallique puisqu’il perdit sa main en créant l’homme du futur, l’androïde. C’est un symbole de la pensée de gauche que les classes sociales devraient être éliminées à part entière.

         Le robot-Maria incitera les travailleurs à la grève, fournissant ainsi à l’industriel un prétexte pour écraser l’esprit de rébellion des ouvriers. Metropolis s’achève avec une poignée de main entre le capital et le travail. Kracauer voit le rôle de Freder comme médiateur en parallèle avec Goebbels, ministre de la propagande nazi. Cet homme en appelait aussi entre la médiation du cœur, de la main et du cerveau qui en serait dans l’intérêt de la propagande militaire. La rébellion de Freder débouche sur l’établissement de l’autorité totalitaire, et il considère ce résultat comme une victoire.[5] 

Contexte artistique :

Cette œuvre cinématographique est marquée par le mouvement expressionniste, courant paradigmatique de la république de Weimar dans les années 1920. L’expressionnisme cinématographique utilise les ressorts de l’expressionnisme pictural et en accentue les traits les plus caractéristiques comme l’accent donné à l’émotion, la recherche de la plus grande expressivité, la représentation outrée ou déformée du monde. Le fantastique fait irruption dans le réel et entremêle le cauchemar et la réalité. C’est un mode de représentation ou simplement un procédé stylistique qui consiste de rendre visibles les rapports cachés entre les objets, la réalité et la fiction.[6] 

La scène de la poursuite en Rotwang et Maria est très influencée par ce mouvement. Un voit un jeu clair de l’épouvante, d’une course confuse dans la noirceur où l’émotion nous assaille. Par cette lumière vacillante du fanal, on comprend l’émotivité du personnage de Maria dans son visage et ses traits crispés. Ce n’est qu’un exemple de l’esthétique qui s’en dénote sans pour autant accaparer l’œuvre de Lang.[7]

Le mouvement moderne des arts prend conscience de la réalité pour la présenter sous nos yeux. De façon crue le cinéma adopte de ce que l’on dénomme la nouvelle objectivité (Neue Sachlichkeit). L’artiste tente de rapprocher la collectivité avec les réalités de la société moderne. [8] L’impermanence dans la République de Weimar est vue dans la perte des valeurs traditionnelle en lien avec l’industrialisation de la vie urbaine.

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