DESSUPOIU Laurent- La Sensation D'un Voyage Inachevé

Laurent Dessupoiu vit, travaille, crée à Istres (Bouches-du-Rhône) dans un vaste atelier à sa (dé)mesure. Une précision qui permet de cerner une personnalité toute à la fois sudiste, provençale (mâtinée de Sarde), cosmopolite (l’Afrique est proche, son enfance et son oeuvre en témoignent) et qui s’incarne dans une parole, un accent, une attitude, une gestuelle. Le goût de la confrontation des corps et des idées. L’artiste avait amorcé une carrière prometteuse de footballeur interrompue brutalement par un accident de la route en 1994. Le désir de peindre se manifeste simultanément dès l’âge de seize ans. Un besoin irrépressible de s’exprimer par et pour l’art. Une tension, une volonté, un but donc. La détermination, l’énergie, la pugnacité, représentent autant de vertus indispensables quand rien ne vous prédispose à devenir un héritier ! À cela s’ajoute une appétence pour les rencontres, l’écoute, l’intelligence et le sens des affinités électives. Laurent Dessupoiu tisse ainsi des liens d’amitié et de travail avec Antonio Segui, puis via José Touré, il fait la connaissance en 1999 de Richard “Buddy” Di Rosa. “Je peignais mais je n’avais pas de culture (...) et avec lui, le courant est passé toute de suite”. Il réfléchit ainsi sur le contexte de son travail, la nécessité et l’enchaînement des thématiques, la prise en compte de l’histoire de l’art. Des soutiens fidèles apparaissent, ceux en particulier de la famille Cantona (le foot, plus que jamais comme rendez-vous, lieu...) mais aussi Gérard Gelas et Le Chêne Noir, Jean-Pierre Giacobazzi... Les expositions se succèdent à compter du nouveau siècle. Dans le grand Sud, cela va de soi (Marseille, Aixen- Provence, Nîmes, Aubagne, Valbonne, Sophia-Antipolis, La Maison du Cygne à Six-Fours, Cannes, L’Isle-sur-Sorgue, La Seyne-sur-Mer au Fort Napoléon), mais également à Paris, Genève, New York, Pékin, Bruxelles... Il y a désormais un “avant” et un “après” qui voit l’émergence d’une production généreuse forte, colorée, vigoureuse, ludique, évidente et contradictoire. Si le projet s’affirme dans la lumière de l’altruisme (le commerce équitable, la lutte contre les inégalités, l’excision, l’homophobie,...) l’oeuvre se révèle dans une dimension formelle qui amplifie et complexifie le propos. Comment la penser, la situer, la classer ? Si l’on veut bien suivre pour un court instant Georges Perec, nous envisageons l’univers de Laurent Dessupoiu tel un puzzle

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