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Scène spectaculaire et théâtrale

Analyse sectorielle : Scène spectaculaire et théâtrale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  1 361 Mots (6 Pages)  •  628 Vues

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I. Une scène spectaculaire et théâtralisée

1. Une progression et un cadre cinématographiques

Les verbes de mouvement retracent les déplacements et mouvements de Du Roy : « il passa », « reprit le bras », « retraverser », « allait [...] d'un pas calme », « parvint », « descendit ».

Le décor est reconstitué avec précision, intérieur (« la sacristie », « l'église », « baie [...] de la porte », « seuil ») et extérieur (« place de la Concorde », « Chambre des députés », « la Madeleine », « Palais-Bourbon »). Les perspectives s'élargissent.

Les plans d'ensemble permettent de se repérer (l'église/Paris) et alternent avec les gros plans porteurs d'émotion (« la main », « ses doigts »).

En une sorte de mise en abyme, est suggérée et ressuscitée une scène du passé avec son décor (Mme de Marelle devant sa « glace », au sortir du lit).

2. L'alternance et la variété des points de vue

Le point de vue externe met en scène le couple officiel et traduit le regard des témoins (la foule dont le narrateur semble faire partie).

Le point de vue interne fait partager au lecteur les sentiments et les pensées de Du Roy.

Le narrateur adopte aussi un point de vue omniscient, lorsqu'il fait part des émotions de Mme de Marelle (« timide », « inquiète », « pleins d'amour »).

3. Le jeu des personnages : un héros et son public

L'opposition entre Bel-Ami et la foule qui l'acclame est constamment marquée pour mieux le mettre en valeur.

Duroy est le personnage central : il est tantôt nommé (« Bel-Ami », « Georges »), tantôt désigné par son titre (« baron ») et son nouveau nom (« Georges Du Roy », deux fois), ou encore par le pronom personnel ; de plus, il est généralement sujet des verbes actifs.

Maupassant insiste sur la multitude qui l'entoure en décrivant un personnage collectif (notion chère à l'esthétique naturaliste) : la foule, nombreuse. Elle est désignée par des mots collectifs (« défilé », « un peuple », « monde », « la foule »), des pluriels multiplicateurs (« spectateurs »). Sa présence est soulignée par le vocabulaire de la multiplicité (« pleine [de monde] », « [foule] amassée ») et des images frappantes (« comme un fleuve », « foule noire »).

Tous ces procédés descriptifs mettent en valeur le triomphe de Du Roy et le théâtralisent (mariage spectacle).

4. L'atmosphère solennelle et religieuse d'un sacrifice

Le lieu (« l'église » de « la Madeleine » avec sa « sacristie ») installe une atmosphère de recueillement.

Des allusions à Dieu (« l'Homme-Dieu », « descendait sur la terre ») et le champ lexical de la religion (« encens », « autel », « sacrifice divin », « prêtre », « croyant, », « religieux », « divinité ») imprègnent la cérémonie de gravité religieuse.

Des postures symboliques font de Duroy, qui a « baissé le front », « à genoux », une sorte de baron de droit divin.

Transition : Cette théâtralisation éclaire le personnage de Duroy, type social de l'arriviste dans la société de la IIIe République.

II. L'apothéose d'un arriviste

Grâce au point de vue interne, Maupassant traduit les sentiments de Bel-Ami : son premier regard se porte sur « Madame de Marelle », le deuxième sur « la foule ». On retrouve ses deux aspirations du début du roman : l'ambition et les femmes.

1. L'apothéose sociale à travers des images fortes

L'évolution du comportement de Duroy. L'humilité du croyant (« à genoux à côté de Suzanne », « baissé le front ») laisse rapidement place au pragmatisme du non-croyant victorieux et dominant (« se redressa », « lentement », « d'un pas calme », « la tête haute »).

L'image du « roi » triomphant. Maupassant multiplie les éléments symboliques de la royauté : la précision « entre deux haies » fait allusion aux triomphes de l'Antiquité romaine, l'attitude « à genoux » de Duroy rappelle celle du sacre ; l'« éclatant soleil » est symbole de royauté et de réussite ; la réaction de la foule (« contemplait », « enviait ») est celle de sujets venus acclamer leur souverain. Le rythme majestueux des lignes 36 à 40 (avec les coupes régulières et les imparfaits)

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